Nouvelle victime sur le front du photovoltaïque, la société belge Photovoltech, fabricant de cellules solaires et filiale de Total et de GDF Suez (50% chacun), vient d'informer ses employés qu'elle va très probablement mettre la clé sous la porte. Au total, ce sont 267 emplois qui sont en danger. L'exercice 2011 s'est terminé sur une perte de 120 millions d'euros …

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La firme met ses difficultés en partie sur le compte de l'énorme surcapacité de production de cellules solaires et de panneaux photovoltaïques dans le monde, et de la concurrence effrénée sur les prix qui en découle depuis de longs mois. Elle aurait déclaré être à la recherche d'éventuels repreneurs et/ou nouveaux investisseurs, « malheureusement sans succès », selon la presse belge.

Essaimage de l'Imec en 2001 et basée dans la ville néerlandophone de Tirlemont (Tienen), en Belgique, Photovoltech avait démarré la production de cellules solaires dès 2003. La société avait obtenu un rendement de conversion de 17,3% avec les cellules solaires Maxis à contact arrière en silicium polycristallin en 2010, et de près de 19% avec des cellules Maxis BC+ en silicium monocristallin en février 2012.

Pour le groupe Total, qui possède désormais 66% de l'Américain SunPower et a récemment inauguré une usine d'assemblage de panneaux photovoltaïques en Moselle (voir notre article), le site de Tirlemont n'apparait peut-être aujourd'hui plus aussi stratégique que lors de sa création il y a une dizaine d'années. Rappelons en effet que SunPower détient le record mondial de 24% dans les cellules solaires en terme de rendement surfacique, mais l'Américain ne fait pas non plus de bénéfices à l'heure actuelle (74,5 M$ de pertes au 1er trimestre 2012, 604 M$ de pertes sur l'exercice 2011).

Quant au groupe GDF Suez, il semblerait qu'il veuille, lui, se désengager de la fabrication de produits photovoltaïques en amont pour se concentrer plutôt sur la réalisation de centrales solaires.

Selon le dernier baromètre publié par EurObserv’ER sur le solaire thermique dédié à la production d’eau chaude et au chauffage et la production d’électricité d’origine thermodynamique, les données clés pour 2011 se résument ainsi : 1151 MW de centrales thermodynamiques commerciales installées fin 2011, contre 737 MW fin 2010 ; 2029 GWh d’électricité d’origine thermodynamique produite en 2011, contre 692 GWh en 2010 ; et 2585 MWth de nouvelle capacité solaire thermique installée en 2011, contre 2636 MWth installée en 2010 …

En 2011, le marché du solaire thermique dédié à la production d’eau chaude et au chauffage a donc baissé de 1,9 %. La surface de capteurs solaires thermiques s’est établie dans l’Union européenne en 2011 à 3,7 millions de m2 contre un peu moins de 3,8 millions de m2 en 2010. Le marché reste très loin de son niveau de 2008 qui avait vu l’installation de 4,6 millions de m2.

L’Espagne reste encore aujourd’hui le seul pays de l’Union européenne à avoir développé une filière thermodynamique à grande échelle. Ce pays concentre la totalité des centrales commerciales, soit à la fin de l’année 2011 une puissance de 1151 MW. Si l’on ajoute la puissance des quatre prototypes mis en service dans l’Union européenne, la puissance cumulée de l’Union européenne s’établit à 1157 MW fin 2011. Sur ce total, neuf centrales commerciales ont été mises en service durant l’année 2011, soit 420 MW, toujours en Espagne. Huit sont de type cylindroparabolique avec une puissance unitaire de 50 MW. On compte également une centrale à tour de 20 MW. La production d’électricité de la totalité des centrales espagnoles a été mesurée, selon REE (Red Eléctrica de España), à 2029 GWh en 2011 (692 GWh en 2010), soit une croissance de 193% par rapport à 2010.

Pour en savoir plus, télécharger le [img]http://www.eurobserv-er.org/pdf/baro209.asp|Baromètre EurObserv’ER du solaire thermique[/L]

Avec 12380 centrales photovoltaïques totalisant 359 MW raccordées outre-Rhin en avril, l'Allemagne a porté à 2328,6 MW la nouvelle puissance PV installée depuis début 2012 sur son sol, à en croire les statistiques publiées par la Bundesnetzagentur. Après 1222,8 MW en mars, 229,9 MW en février et 516,6 MW en janvier, le tout dans un contexte animé par des discussions sur un nouveau cadre tarifaire qui semble maintenant se préciser pour une mise en application début juillet …

Rappelons que le Bundesrat (Conseil fédéral représentant les 16 Länder) avait stoppé le projet de loi prévoyant une baisse drastique des tarifs d'achat outre-Rhin le 11 mai dernier et choisi de faire appel à une commission de médiation sous la pression de plusieurs états fédéraux (Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe, où il y a une forte implantation de sociétés du PV).

Après une première rencontre le 13 juin dernier, il semblerait qu'un compromis entre les états fédéraux réfractaires au projet de loi et le gouvernement soit en train de se concrétiser. Il y aurait, notamment, selon le quotidien Leipziger Volkszeitung, la création d'une catégorie intermédiaire de centrale PV entre 10 et 40 kW, puissance prisée pour les installations résidentielles. Le projet prévoyait, lui, trois catégories : moins de 10 kW, de 10 kW à 1 MW, et de 1 à 10 MW.

Le gouvernement japonais a décidé de suivre les recommandations du comité interministériel pour le futur cadre tarifaire applicable à partir du 1er juillet prochain pour les énergies renouvelables, qui favorise en particulier le photovoltaïque avec un tarif d'achat de 40 ou 42 yens/kWh pour les installations de plus ou moins de 10 kW sur 20 ans, contre seulement 23,10 yens/kWh pour l'éolien et 27,30 yens/kWh pour la géothermie …

Au taux de change actuel avec l'euro, le tarif d'achat pour le photovoltaïque au Japon s'établirait donc en gros à 40 ou 42 c€/kWh pour les installations de plus ou moins de 10 kW. A noter toutefois que ce tarif d'achat n'est qu'apparemment quasi identique pour le PV résidentiel (moins de 10 kW) et les autres centrales (plus de 10 kW). En effet, il semblerait que les systèmes résidentiels soient subventionnés à hauteur de 50000 euros (soit environ 500 euros) et le tarif d'achat exempté de taxes. Ce qui donnerait, au final, un tarif d'achat de 48 yens/kWh.

Selon le rapport du comité interministériel, un changement dans la taxation ne paraît pas exclu pour éviter le développement d'une bulle. Le panel d'expert a par ailleurs estimé le prix des systèmes PV à environ 3260 €/kW au-dessus de 10 kW, et à 4680 €/kW au-dessous de 10 kW, prix auxquels s'ajouteraient entre 50 et 100 €/kW/an pour les frais de maintenance.

D'après des analystes, le cadre tarifaire ainsi mis en place au Japon pourrait entraîner un doublement du marché cette année, à quelque 2,2 à 2,5 GW. Il favoriserait clairement non seulement les fabricants japonais de PV tels que Sharp, Panasonic, Mitsubishi ou encore Solar Frontier mais aussi de gros fabricants chinois.


L'usine de 900 MW de Solar Frontier au Japon

Pour tous les détails,consulter le Rapport du comité interministériel du Meti (page 22) (en japonais)

Comme prévu, les prix des panneaux photovoltaïques ont baissé légèrement en mai 2012 comme le mois précédent, selon l'indicateur sur les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin et couches minces de la plate-forme commerciale pvXchange. Les panneaux PV en silicium cristallin de fabrication chinoise étaient couramment vendus pour 0,60 €/Wc en gros volumes …

En mai, la demande s'est concentrée en priorité sur les panneaux PV en silicium cristallin, en baisse de 2 à 3%, avec une plus forte activité de vente des fabricants chinois de 1er rang avec des prix partiellement en hausse modérée en début de mois. La tendance s'est toutefois renversée la dernière semaine de mai, avec une diminution des prix chez tous les fournisseurs de 1er rang, tandis que les fournisseurs de 2e rang continuaient, eux, à réduire constamment leurs prix, ce qui a entraîné une baisse globale de 2,8% dans la catégorie Cristallin (Chine).

Pour juin, la plate-forme pvXchange s'attend à une très forte activité d'installations du fait des projets en cours bénéficiant encore de l'ancienne tarification. La forte diminution des tarifs d'achat, qui devait s'appliquer à partir d'avril dernier, est en cours de renégociation au sein d'une commission de médiation. Aucun changement ne s'appliquera donc a priori avant le 7 juillet prochain, voire même octobre 2012 si aucun compromis n'est trouvé lors de la prochaine session de la commission.