Sergies, société d'économie mixte régionale du Groupe Énergies Viennes dédiée aux énergies renouvelables (EnR), et Lumo, une e-entreprise spécialisée dans la finance participative* également dédiée aux EnR, ont signé une convention ouvrant la voie à l'investissement citoyen dans deux installations photovoltaïques développées dans le département de la Vienne…

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Ces deux centrales photovoltaïques, appelées « Du Solaire pour Abaux » et « La Ferme de la Voix rayonne », de 250 kW chacune, ont été installées à La Trimouille (photo du haut) et à Dienné (photo du bas), dans le département de la Vienne, par la société VMH Energies Châtellerault, pour respectivement 430000 et 440000 euros. Elles ont été financées par Sergies à l'aide de ses fonds propres et d’un prêt bancaire octroyé par le Crédit Coopératif. Si le financement participatif de ces deux projets est un succès, l’investissement citoyen viendra se substituer à une partie du prêt bancaire accordé. L'épargne citoyenne avec Lumo est une épargne de long-terme avec une rémunération fixe : elle offre la possibilité aux citoyens d'agir localement pour l’environnement et de donner plus de sens à leur épargne.

L'objectif de Sergies consiste à encourager l’engagement citoyen vers la transition énergétique. « Grâce à ce partenariat avec Lumo, mobiliser les citoyens et leur proposer d’investir sur les sites de production d’énergies renouvelables que nous développons localement est simple et accessible au plus grand nombre », souligne Emmanuel Julien, président du directoire de Sergies.

* Lumo est un site internet qui permet aux citoyens d’investir dans des projets d’énergies renouvelables. Les citoyens peuvent ainsi épargner dès 25 euros et en quelques clics dans un projet d’énergie renouvelable proche de chez eux et de leurs idées. L’entreprise a obtenu l'agrément Économie Sociale et Solidaire du Pôle de compétitivité mondiale Finance Innovation en novembre 2012.

Le groupe italien Pufin Power ajoute une nouvelle pierre à son édifice pour compléter et verticaliser ses activités dans le solaire. Il vient en effet de signer un accord préliminaire en vue de l'acquisition de l'usine de silicium multicristallin de MEMC Electronic Materials (une entité de Sunedison Semiconductor) située à Merano, dans le nord-est de l'Italie. « Cette acquisition représente un nouveau grand pas en avant pour une stratégie productive de l’énergie solaire en Europe », souligne Massimo Pugliese, CEO du Groupe Pufin Power …

Rappelons que le groupe Pufin Power, dont fait partie l'assembleur français Elifrance situé à La Talaudière, près de Saint-Etienne, a déjà intégré l'activité et l'usine de cellules solaires en silicium polycristallin du Néerlandais Solland Solar début 2012.

Si la création de l'établissement MEMC de Merano remonte à 1923, la production de silicium y a démarré en 1961 avec un passage au procédé Siemens en 1976, soit pour le photovoltaïque soit pour le semiconducteur avec une pureté de 99,99%. Le site actuel est le fruit d'un investissement de 250 millions d'euros de SunEdison. Il est équipé de 54 réacteurs Siemens. Sa fermeture provisoire a été décidée fin 2011 à cause de la crise dans le solaire. Pufin Power envisage maintenant de reprendre le site et de redémarrer la production dès janvier 2015, avec une pleine réintégration des 160 employés actuellement au chômage en juin 2015. Objectif ultérieur : monter en puissance pour une production annuelle de 4800 tonnes de silicium, et augmenter les effectifs à quelque 230 emplois. Au total, les effectifs Pufin Power seront supérieurs à 600 personnes, en incluant ses établissements en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. Le groupe compte se développer sur le marché du photovoltaïque grâce à d'étroites coopérations entre ses différentes entités, et en particulier avec Solland Solar, principal producteur de cellules solaires en silicium multicristallin en Europe.

Pour IHS Technology, le marché mondial des centrales photovoltaïques avec stockage raccordées au réseau devrait passer de 90 MW cette année à 900 MW en 2018, tiré en grande partie par l'intérêt croissant de l'autoconsommation. En 2015, ce marché progresserait de 90% comparé à 2014, notamment grâce à la baisse des prix des batteries …


Pour IHS, l'Allemagne, l'Australie, le Royaume-Uni et l'Italie représenteraient40% du marché mondial d'ici 2018.

Le simple souhait de s'affranchir du réseau électrique et les subventions à l'installation renforcent l'attrait de l'autoconsommation. Il y a quelques années, l'arrivée de systèmes de stockage de l'énergie pour de relatives petites centrales photovoltaïques avait suscité un certain enthousiasme mais n'a pas été suivi d'un fort déploiement, en partie parce que le marché global du PV était en crise à cause de la baisse des subventions au photovoltaïque, estime Sam Wilkinson, responsable des études de marché sur le stockage chez IHS, qui avait abaissé en 2013 de près de 50% ses prévisions pour les trois principaux marchés européens (Allemagne, Italie et Royaume-Uni).

Pour Sam Wilkinson, « l'intérêt du stockage pour le PV résidentiel dépend de plusieurs variables, comme le niveau d'autoconsommation possible et l'évolution des prix de l'électricité au cours des 20 prochaines années. Le fait que ces variables sont impossibles ou pour le moins difficiles à évaluer suffit à fragiliser la sécurité de l'investissement et contribue encore à freiner le déploiement. » En Allemagne, il serait toutefois plus intéressant d'installer des systèmes PV avec stockage dès 2016.

Le prix des batteries a toutefois chuté de 20% cette année et, selon IHS, il reculerait encore de 15% en moyenne l'an prochain pour les batteries Li-ion. De là à considérer que 2015 sera une année charnière pour le stockage, il n'y a qu'un pas. Selon IHS, ceci entraînerait une hausse du marché mondial du PV pour la première fois depuis trois ans. L'attrait croissant de l'autoconsommation resterait toutefois le principal moteur de la croissance des systèmes PV résidentiels avec stockage. « Les trois variables clés déterminant la viabilité économique d'un couplage PV-stockage dans le résidentiel sont le tarif d'achat de l'électricité injectée sur le réseau, le prix de l'électricité et le coût du stockage, et les trois critères évoluent dans une direction favorable au stockage qui favorisera son déploiement surtout à partir de 2016 », souligne Sam Wilkinson.

Les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin commercialisés par les fabricants japonais et chinois ont baissé en octobre par rapport à septembre 2014 mais pas suffisamment dans les conditions actuelles du marché européen du photovoltaïque pour relancer le déploiement, estime Martin Schachinger, directeur général de la plate-forme commerciale pvXchange …



Nombre de fabricants s'orientent vers les marchés non européens où le potentiel de déploiement est clairement à la hausse. En Europe, de plus en plus de distributeurs et de grossistes se désengagent du solaire ou doivent jeter l'éponge. « La consolidation du marché européen du photovoltaïque s'accentue, le rythme du déploiement des installations PV diminue. Il faudrait être très optimiste ces jours-ci pour arriver à déceler des éclaircies », souligne Martin Schachinger. « Le marché allemand a baissé au mois de septembre à un niveau mensuel inconnu depuis des années, sans perspective d'amélioration pour octobre et novembre, ce qui alimente le sentiment que le déploiement atteindra à peine la barre des 2 GW dans le pays. La situation n'est guère meilleure dans les pays voisins. »

Les investissements dans le développement de technologies de stockage novatrices et moins coûteuses et le nombre croissant de systèmes PV installés avec stockage constituent toutefois un point positif, selon pvXchange.