Dans son 12ème rapport annuel sur l'état du photovoltaïque dans le monde (PV Status Report 2013), le Centre commun de recherche de l'Union européenne (JRC, pour Joint Research Center) indique que les investissements dans le PV ont baissé de 9% au niveau mondial l'an passé, à quelque 138 milliards de dollars et que le prix des panneaux photovoltaïques a chuté de 80% depuis 2008 dont 20% rien qu'en 2012 du fait de la surcapacité de production essentiellement installée en Chine. Les prévisions sur le long terme resteraient toutefois favorables, avec un potentiel de 300 GW de puissance PV cumulée dans le monde d'ici 2018 …

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Le JRC a établi en juin 2013 un prix moyen hors taxes de 1,54 €/Wc pour un système PV résidentiel, auquel il conviendrait d'ajouter 0,16 €/Wc de coûts additionnels (assurances, frais administratifs, etc.). La répartition du coût final d'un système PV résidentiel est estimé à 1700 €/kWc (hors taxes et coûts de financement), avec une part de seulement 35% aujourd'hui pour les panneaux photovoltaïques contre 60% il y a encore quelques années. Dans le coût global d'exploitation d'un système PV résidentiel, la part des panneaux PV tombe à moins de 20% alors que le coût de financement devient prépondérant avec près de 30%.

Le JRC souligne la hausse de 50% des investissements (à 20 milliards de dollars) dans le PV dans les pays hors G20 où les investissements ont baissé de 16%. Les nouvelles capacités de production sont principalement établies en Chine, qui représente plus de la moitié de la production mondiale depuis 2010 et aurait pesé 23 GW en 2012. La capacité manufacturière totale de l'industrie PV a progressé de 46 MW en 1990 à 38,5 GW en 2012. Ensemble, la Chine et Taïwan représenteraient aujourd'hui 70% de la production mondiale de cellules solaires et de modules PV. La forte baisse des prix a toutefois aussi contribué à tirer l'essor du PV en Asie, avec une hausse de 60% du marché asiatique en 2012 et une progression de 100% attendue pour 2013. Le nombre de pays déployant désormais activement le photovoltaïque est en hausse, ce qui continue à alimenter la demande, tout comme la croissance des coûts de l'énergie. La production d'électricité à partir de panneaux photovoltaïques est d'ores et déjà compétitive avec des solutions conventionnelles dans de nombreux pays, et offrent même un potentiel de réduction des prix à l'avenir.

Pour télécharger le PV Status Report 2013, cliquer ici

L'année 2014 sera un bon cru pour le photovoltaïque, prédit IHS : le volume annuel d'installations PV devrait atteindre 41 GW l'an prochain, avec une progression de 18% après deux années au ralenti. Pour 2013, la société d'études maintient ses prévisions de 35 GW pour le marché mondial des installations photovoltaïques. Elle s'attend à 9,8 GW de puissance installée au 4e trimestre après 8,5 GW au 2e et 3e trimestre et 7 GW au 1er trimestre de l'année …

La hausse du volume d'installations PV en fin d'année est une tendance historique mais elle serait aussi tirée par la finalisation accélérée de projets avant d'éventuelles modifications tarifaires début 2014. Dans ce contexte, la Chine serait le plus grand marché porteur avec 2 GW de puissance PV au 4e trimestre 2013.

En terme de revenus, IHS pense que le marché mondial du PV atteindra presque le record de 89 milliards de dollars de 2011. « Le déploiement des installations PV sera tiré l'an prochain par les faibles prix des systèmes et par la croissance sur les marchés émergents ainsi que par les marchés porteurs aux États-Unis, au Japon et en Chine », analyse Ash Sharma, directeur de recherche pour le solaire chez IHS. La société d'études estime que la croissance sera au rendez-vous partout, en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, aux Amériques et en Asie. Les marchés historiques comme l'Allemagne ou l'Italie passeront le relais à des pays émergents comme la Turquie, la Pologne, l'Ukraine et la Russie. La part de l'Europe sur le marché mondial du PV devrait néanmoins reculer à 29% en 2014 contre 52% en 2012, alors que celle de l'Asie passerait de 29% l'an passé à 48% l'an prochain.

Pour Enerplan, l'article 56 du projet de loi de finances 2014 qui vise à réformer le crédit d’impôt développement durable pour les particuliers, constitue « un très mauvais signal envoyé aux français à l’heure de la transition énergétique, alors que l’industrie solaire nationale est en crise. » En l’état actuel du projet de loi, la production d’électricité solaire ne serait en effet plus éligible tandis que la production de chaleur solaire verrait son taux de crédit d’impôt baisser de 32% en 2013 à 15% des dépenses de matériel en 2014 …

« La suppression du crédit d’impôt pour le photovoltaïque et l’énorme baisse du taux proposée pour le solaire thermique apparaissent en contradiction avec la volonté des pouvoirs publics de mener une transition énergétique qui favorise les énergies renouvelables. Alors que le marché du solaire (électricité et chaleur) régresse dans le résidentiel existant, nous avons plus que jamais besoin d’un signal positif pour l’industrie solaire française », ont déclaré Germain Gouranton et François Gibert, vice-présidents solaire & bâtiment d’Enerplan.

Partant, le syndicat professionnel demande le maintien du crédit d’impôt en 2014 pour le photovoltaïque, pour des installations réalisées dans une optique d'autoconsommation au moins partielle de la production d'électricité avec un taux symbolique de 10 % (contre 11% en 2013). Le dispositif permettrait de faire émerger un nouveau marché avec une baisse du soutien par le tarif d’achat, tout en incitant à la rénovation énergétique pour maîtriser la demande. Pour le solaire thermique, Enerplan estime qu'un taux de l’ordre de 30% en 2014 serait cohérent alors que le niveau d’équipement en système solaire thermique pour la rénovation énergétique ne cesse de baisser d’année en année, et qu'il faudrait un plan de relance conçu par ailleurs.