L'essentiel Lundi 21 Février @ VIPress.netFilière photovoltaïque : remise du rapport définitif et audition de MM. Charpin et Trink...
Vendredi 18 février, Jean-Michel Charpin, Inspecteur général des Finances, et Claude Trink, Ingénieur général des Mines, ont remis aux ministres concernés* leur rapport définitif issu de la concertation avec les acteurs français du photovoltaïque sur les futures modalités de soutien au développement de la filière photovoltaïque. Ce rapport n'a pas vraiment rassuré les industriels, malgré quelques suggestions et propositions plus favorables…
Les points positifs : un volume annuel de 800 MW dont 200 MW pour les petites toitures jusqu'à 36 kW et 400 MW de grandes toitures, déplafonnement du résidentiel à 9 ou 16 kW, recours à des appels d'offres seulement au-dessus de 250 kW, abandon potentiel de l'objectif de 5400 MMW à l'horizon 2020 en faveur d'une cible plus élevée (10 GW ?), prise en compte de la parité réseau comme une proche réalité, évocation d'un système de transition pour certains projets impactés par le moratoire, révision possible du calcul de la CSPE, futur pilotage régulier de la filière...
MM. Charpin et Trink avaient présenté auparavant le rapport lors d'une audition en Commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale. Le compte-rendu de cette audition est téléchargeable [L]http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-eco/10-11/c1011047.asp#P5_340|ICI[/L]
Les ministres précisent dans un communiqué que, après avoir pris connaissance du rapport, le gouvernement prendra les décisions relatives au nouveau dispositif de soutien à la filière de sorte qu’il soit effectif d’ici au 9 mars, soit à l'échéance de la période de suspension, après avoir sollicité l’avis du Conseil supérieur de l’énergie et de la Commission de régulation de l’énergie sur ce dispositif.
C'est une déception pour tous ceux qui croyaient à une sortie plus rapide du moratoire…
* Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement ; Christine Lagarde, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Emploi ; et Eric Besson, ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique.
Le rapport final de la commission Charpin-Trink mandatée par le gouvernement est téléchargeable [L]http://tpamps.fr/wp-content/uploads/2011/02/rapport_charpin_trink_definiti_de_la_concertation_avec_les_acteurs_concernes_par_le_developpement_de_la_filiere_photovoltaique.pdf|ICI[/L]
La Cour des comptes épingle la CSPE … et les énergies renouvelables
Dans son rapport annuel 2011, la Cour des comptes s'est aussi penchée sur la contribution aux charges du service public de l’électricité. Inchangée depuis 2004 alors que les charges qu'elle est censée compenser ont augmenté très rapidement depuis 2009, la CSPE est un mécanisme en déséquilibre croissant, avec un déficit de 1,6 milliard d'euros à fin 2009 qui pourrait atteindre 2,6 milliards d'euros fin 2010. Partant, la Cour demande : « est-il justifié de faire reposer une part essentielle du financement du soutien au développement des énergies renouvelables et des autres charges du service public de l’électricité sur le seul consommateur d’électricité ?…
Au 1er janvier 2011, la CSPE est passée à 7,5 €/MWh, une hausse limitée donc à 3 €/MWh.
Selon Didier Migaud, premier président de la la Cour des comptes, « la CSPE vise à compenser auprès des opérateurs du marché de l’électricité (EDF pour 95 %) leurs charges de service public, c’est-à-dire la péréquation tarifaire dans les départements d’outre-mer et en Corse (50 % du total, 2009), le soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération (45 % du total, 2009) et les tarifs sociaux de l’électricité (3,8 % en 2008).
Ces charges sont en augmentation continue. Il est nécessaire de s’attaquer fermement aux facteurs d’augmentation de ces charges : par exemple, le système de l’obligation d’achat des énergies renouvelables fonctionne « à guichet ouvert », à des tarifs trop attractifs. Il faudrait aussi selon la Cour que le principe constitutionnel du consentement à l’impôt soit respecté, c’est-à-dire que le taux de la contribution demandée au consommateur fasse l’objet d’une autorisation périodique et d’un contrôle du Parlement »
Le CLER est immédiatement monté au créneau, surtout que, dans la publication de ses comptes annuels, EDF avait aussi signalé une perte de 968 millions d'euros due au déficit de la compensation par la CSPE sur l'exercice écoulé ainsi qu'une créance globale, à fin 2010, de 2,8 milliards d'euros.
Ainsi, pour le CLER, « le poids des énergies renouvelables dans la dette totale de la CSPE vis-à-vis d'EDF n'est que de 10 à 15%. Le reste, soit plus de 2 milliards, provient de la production d'électricité à partir de sources fossiles et gaz, soit au titre de la péréquation tarifaire, soit au titre de la cogénération.
Le développement des énergies renouvelables a un coût d'amorçage, payé par la CSPE... Leurs atouts du point de vue de l'environnement, de la qualité de vie, de la création d'emploi et de développement des territoires en valent largement la peine. »
L'analyse de la Cour des comptes :[L]http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPA/8_compensation_des_charges_service_public_electricite.pdf|La compensation des charges du service public de l’électricité[/L]
Le rapport complet de la Cour des comptes : [L]http://www.ccomptes.fr/fr/CC/Sommaire-25.html|Rapport public annuel 2011[/L]
IHS iSuppli prédit une hausse drastique des stocks dans le PV au 1er trimestre 2011
L'ensemble de la chaîne d'approvisionnement de la filière solaire photovoltaïque devrait se distinguer par une hausse drastique des stocks au premier trimestre 2011, estime la société d'études IHS iSuppli, dans un contexte quasi généralisé de surcapacité de production et de baisse de la demande. Les stocks de panneaux photovoltaïques progresseraient le plus…
iSuppli estime que cette situation de baisse de la demande n'est que temporaire et qu'elle s'estompera d'ici fin mars. « Les tarifs d'achat ont diminué dans de nombreux pays en janvier 2011, ce qui s'ajoute à la traditionnelle baisse en début d'année, impactée aussi par des conditions météorologiques défavorables. Le tout se combine à une croissance moindre du marché à la fin 2010, qui a entraîné une hausse des stocks », souligne Stefan de Haan, analyste senior pour les études sur le photovoltaïque chez IHS iSuppli.
Exprimé en nombre de jours de stocks (DOI ou days of inventory), le niveau des stocks chez les fournisseurs de panneaux PV en silicium cristallin atteindrait 48 jours, soit une hausse de 22,9% (37 jours au 4e trimestre 2010), tandis que celui des panneaux PV couches minces s'élèverait à 41 jours (+21,4%), contre 32 jours au 4e trimestre 2010. L'excès des stocks s'étend aussi aux matériaux, au silicium, aux tranches et aux cellules solaires. iSuppli estime toutefois que la plupart des fournisseurs seront en mesure de gérer leurs stocks de manière à ne pas être obligés de réduire leurs productions.
Surcapacité de production d'onduleurs de près de 100% à fin 2011 ?
Malgré l'évolution à la baisse des dispositifs de tarification, la firme prévoit toujours une forte hausse du nombre d'installations PV en 2011, avec une puissance totale estimée à 22 GW (dont 10 GW en Allemagne et 4 GW en Italie), après environ 16 GW l'an passé, soit une progression de 37%.
Parallèlement, la capacité de production mondiale d'onduleurs exploserait en passant des 33,3 GW estimés à fin 2010 à plus de 51,1 GW fin 2011. D'où, là aussi, la crainte d'une forte augmentation des stocks, après une année 2010 marquée, du moins dans sa première moitié par une sévère pénurie [NDLR : avec des délais de livraisons de plusieurs mois pour la construction d'une centrale de 848 kWc avec 126 onduleurs, en France], et, dans tous les cas, d'une sous-exploitation des capacités de production.
Isuppli prévoit en effet un marché d'installations PV au niveau mondial quasi étale de l'ordre de 22-23 GW pour 2012 et 2013, puis « seulement » 27,8 GW en 2014. Ce qui correspondrait à des livraisons d'onduleurs pour une puissance de seulement 24,9 GW en 2011, 25,5 GW en 2013 et 31 GW en 2014.
Ces prévisions ressortent d'une présentation effectuée par Henning Wicht, analyste et directeur senior auprès d'IHS iSUppli, à l'occasion d'une conférence intitulée 1st Inverter and PV System Technology Forum 2011, organisée en janvier dernier à Berlin par la société Solarpraxis.
Les 10 et 11 mars prochain, Solarpraxis organise la conférence PV Power Plants – EU 2011, dédiée aux centrales solaires utilitaires, à Paris. Un atelier sera notamment consacré aux conséquences de la baisse des traifs d'achat en France, en Espagne, en Allemagne, en République tchèque, en Italie ...
Plus d'informations sur le site de [L]http://www.solarpraxis.de/en/conferences/pv-power-plants-2011-eu/general-information/l|Solarpraxis[/L]
Salon des énergies renouvelables de Lyon : le photovoltaïque omniprésent … malgré tout !
Si toutes les formes d'énergies renouvelables étaient présentes au Salon des EnR de Lyon la semaine dernière, le photovoltaïque était, lui, omniprésent malgré les tribulations actuelles de la filière que les visiteurs n'ont pu manqué de noter. Mais nombre de fournisseurs du secteur ont aussi saisi l'occasion de renouveler leur confiance à ce secteur en France, comme en témoignent des annonces effectuées notamment au niveau des solutions PV intégrées au bâti afin de répondre à une demande spécifiquement française, mais aussi au niveau des services, de la formation et autres garanties techniques…
Le fabricant d'onduleurs SMA Solar technology a ainsi mis en avant ses activités de formation à travers la Solar Academy. La filiale française va à la fois étoffer son offre avec une thématique plus large (conception de systèmes, grandes toitures, sites isolés, combinaison solaire-petit éolien, le tout décliné en plusieurs niveaux d'expertise) et jouer la proximité en décentralisant les formations vers les régions sur l'Hexagone. En marge, le groupe allemand a revu à la hausse ses prévisions sur l'exercice 2010 avec une puissance installée de 17 à 20 GW, dont 7 GW en Allemagne. Les résultats consolidés seront présentés le 31 mars prochain.
Pour Schott Solar, « même si le moratoire a mis à mal le pipeline projets, avec des annulations de commandes, la France reste l'un des pays que nous ciblons plus particulièrement, au même titre que l'Italie, l'Espagne ou encore le Royaume-Uni, et nous continuons à investir dans nos capacités de production en Europe », nous a ainsi confié Dominique Le Baron, responsable marketing. Là aussi, l'approche qualité se traduit par des formations spécifiques et obligatoires, à défaut les installateurs ne pourront obtenir de garanties sur les produits.
Même son de cloche chez Solon : « la filiale française a ouvert ses portes à la mi-2010, nous sommes actuellement 15 personnes et nous serons 20 employés fin 2011. Nous renforçons donc encore notre engagement. Nous pensons que la France sera surtout un marché de toitures, et nous avons adapté notre offre intégrée au bâti, avec le Solon SOLitaire pour le résidentiel jusqu'à 9 ou 16 kW et la solution couches minces Solon SOLbond adapté aux grandes toitures avec faible réserve de charge », a souligné Alain Desvigne, responsable France du groupe allemand. A noter que le retour énergétique de l'offre SOLbond n'est que de 8 mois, contre 18 mois pour les solutions en silicium cristallin. Précisons que l'offre SOLbond se distingue par une garantie de 20 ans sur la colle. Au travers de son programme Solar Pioneers, Solon a aussi engagé une démarche qualité, avec des formations qualifiantes pour les professionnels, installateurs et distributeurs. Des sessions devraient démarrer fin mars à Lyon, avec des formateurs internes et externes.
IBC Solar a, pour sa part, décliné sa gamme de services ajoutés Performance +, avec une assurance photovoltaïque , une gamme étendue de services conçus pour accompagner les installateurs (services marketing, technique, commercial, logistique, formation et administratif) durant tout le cycle de vie de leur projet. Les services Performance + sont intégrés à l’offre des systèmes « prêt-à-poser », pour le résidentiel ou les grandes toitures, et sont également disponibles à la demande dans le cadre d’achat de composants.
Saint-Gobain Solar Systems se propose, lui, de développer son réseau Solar Pro Partner lancé début 2010, afin d'atteindre une quarantaine de partenaires d'ici fin 2011 en France. Ce réseau de revendeurs-installateurs agréés est dédié au marché du photovoltaïque résidentiel.
La plupart des nouveautés avaient été annoncées avant l'ouverture du salon (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=tuhxahaj{Pays}fuljl|notre article[/L]).
Qualit’EnR, association qui gère les appellations qualité pour les énergies renouvelables, avait organisé la 4ème édition du concours photos 2010 sur le thème « Installations énergies renouvelables : qualité et esthétique ». Les lauréats sont répartis en 6 catégories (solaire thermique et photovoltaïque, bois énergie, aérothermie / géothermie, installation mixte, installation en chantier) et un "coup de cœur ».
Consultez la plaquette des 27 photos lauréates en ligne : [L]http://www.qualit-enr.org/img/upload/concours_2010_plaquette.pdf|Concours 2010[/L]
Dans le cadre des Rendez-vous Bâtiment Énergie Positive, le salon EnR a également décerné divers prix. Dans le secteur du photovoltaïque, un trophée a ainsi été remis à Serrano Environnement pour son système monobloc tout en un, référencé SEES_I_BAT, qui permet l’intégration de panneaux PV en toiture sans application au préalable d’une structure d’accueil des modules, tandis que Clipsol a obtenu une mention spéciale pour la solution solaire thermique CLIPS'AIR, un système solaire combiné (SSC) issu d’un chauffe eau solaire individuel (CESI) pour la production d’eau chaude solaire avec contribution au chauffage.
Malgré la richesse des nouveautés, l'ambiance n'était pas au beau fixe sur le salon. Pour la filière photovoltaïque, dans l'expectative de la future réglementation tarifaire et du traitement réservé à la file d'attente après la fin du moratoire, la situation reste délicate, notamment pour les PME installateurs, même dans le domaine du résidentiel, non touché, lui, par le moratoire. « Les clients et les banques ont perdu confiance, tout le monde est en mode attente », nous a ainsi confié une TPE du secteur qui a préféré garder l'anonymat.
Dans un autre registre, plus de 80 personnes du collectif Touche pas à mon panneau solaire ont organisé une action symbolique, sous la forme d'un sit-in sur le stand d'EDF EN, pour attirer l'attention du champion français de l'énergie, des pouvoirs publics ainsi que du public tout court sur la problématique de leur avenir dans le solaire.
Solar Frontier démarre l'assemblage de panneaux CIS dans son usine de 1 GW
Le Japonais Solar Frontier (ex-Showa Shell), spécialiste des panneaux photovoltaïques couches minces CIS (cuivre-indium-sélénium), vient d'annoncer le démarrage de la production dans son usine d'1 GW construite à Kunitomi, dans le département de Miyazaki, au terme d'un investissement d'un milliard de dollars et avec la création, à terme, de 700 à 800 emplois…
L'usine devrait être pleinement opérationnelle d'ici l'été 2011.
Les panneaux produits à Kunitomi sont de dimensions plus grandes (1,257 mm x 977 mm x 35 mm) que ceux sortant de l'usine de Miyazaki (1,235 mm x 671 mm x 35 mm).
Rappelons que Solar Frontier est arrivé sur le marché européen en avril 2010. La firme a notamment annoncé début janvier un contrat d'approvisionnement pluriannuel avec l'intégrateur allemand MHH Solartechnik, filiale du groupe BayWa (matériaux de construction) basée à Tübingen (Bade-Wurttemberg), pour des panneaux photovoltaïques couches minces CIS d'une puissance totale de 100 MW voire plus. Les livraisons des panneaux CIS, qui proviendront de la nouvelle usine, devraient débuter en mars 2011.
Enfin, Solar Frontier vient de transférer son siège européen dans des locaux plus spacieux à Grünwald, près de Munich (Allemagne). Une filiale française est également en cours de création.
Pour en savoir plus sur l'usine de Kunitomi, cliquer [L]http://www.solar-frontier.com/jp/newsrelease/pdf/20110215.pdf|ICI[/L]
© VIPRESS - Soyez le premier informé !
Mentions légales