L'essentiel Mercredi 14 Mars @ VIPress.netL'institut PV d'Ile-de-France obtient une dotation de 18,1 millions d'euros
Une étape importante vient d'être franchie dans la « longue marche »* vers la création de l'Institut Photovoltaïque d'Ile-de-France (IPVF), avec la publication des lauréats du deuxième appel à projets pour les « instituts d’excellence sur les énergies décarbonnées » (IEED) : le projet France Energie Solaire, incluant l'IPVF qui sera situé à Saclay, vise le photovoltaïque de 3e génération et obtient une dotation de 18,1 millions d'euros. Une enveloppe globale, qui ne pourra dépasser 80 M€, a été provisionnée par ailleurs pour quatre projets, dont l'INES2 à Bourget-du-Lac (Rhône-Alpes) dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque …
Néanmoins, vu le contexte de compétitivité mondiale dans le solaire photovoltaïque, cette dotation n'apparaît guère ambitieuse.
Dans un communiqué de presse commun, EDF et Total, le CNRS et l'École polytechnique, associés à Air Liquide, Horiba Jobin Yvon et Riber, ont toutefois presqu'immédiatement annoncé la création de l'IPVF, et n'ont pas non plus hésité à le positionner d'emblée comme l'un des cinq plus grands centres de recherche sur les dispositifs photovoltaïques de nouvelle génération. N'empêche qu'il reste à construire … L'IPVF devrait regrouper à terme près de 180 chercheurs, enseignants et étudiants. Ses activités porteront sur l'amélioration des performances et la compétitivité des cellules solaires et des panneaux photovoltaïques existants, et sur le développement de nouvelles technologies à couches minces et de concepts sophistiqués.
« Cette étape va nous permettre d'aller plus loin dans le développement de l'énergie photovoltaïque en France, et également contribuer à son développement à l'échelle internationale. La création de l'IPVF est le résultat d'un travail d'équipe, un travail qui a pratiquement duré deux ans et a impliqué différents organismes et laboratoires - EDF,Total, CNRS, Polytechnique, Chimie Paristech, IRDEP, LPICM, Fédération photovoltaïque, Advancity … Maintenant, la nouvelle phase qui s'ouvre va porter sur la construction de l'IPVF et la mise en pratique des projets. Nous avons les moyens de nos ambitions, et elles sont grandes car il le faut dans ce domaine », nous a néanmoins confié Daniel Lincot. « Il reste encore du travail à faire en France pour structurer la filière de l'énergie solaire de la recherche au développement industriel, tout en renforçant les coopérations ainsi que les liens avec les collectivités locales et les particuliers. La marche sera encore longue, sûrement, et difficile, mais passionnante et utile pour tous. »
L'appel à projets « instituts d’excellence sur les énergies décarbonées » lancé par le gouvernement dans le cadre du programme d’investissements d’avenir a pour objectif de doter la France de neuf instituts d’excellence dans des domaines énergétiques et climatiques porteurs, s’appuyant sur un partenariat public-privé. Certains secteurs stratégiques comme l’efficacité énergétique et le solaire bénéficieront de financements supplémentaires, dont les modalités restent encore à déterminer. Outre l'INES2 déjà mentionné, il s'agit des projets Efficacity à Marne-la-Vallée dédié à l’efficacité énergétique dans les villes, PS2E à Saclay pour l’efficacité énergétique des procédés industriels, et INEF 4 à Bordeaux dans le domaine de la construction durable.
Pour plus d'informations sur le projet IPVF, voir la [L]http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/IPVFx.pdf|fiche de présentation[/L]
Pour plus de détails concernant les lauréats du 2e appel à projets, voir le [L]http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=27038|communiqué de presse[/L]
* Nous reprenons ici les termes utilisés par Daniel Lincot, directeur de recherche au CNRS, à l'Institut de recherche et développement sur l’énergie photovoltaïque (IRDEP), dans sa présentation lors d'un colloque du CNRS sur l'énergie solaire en octobre dernier. Voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=mfxvbvak0603ptgs|notre article[/L]
PV : les tarifs d'achat baisseront outre-Rhin au 1er avril pour les toitures et au 1er juillet pour les fermes au sol
Le nouveau cadre réglementaire pour le photovoltaïque élaboré par le gouvernement allemand devrait s'appliquer au 1er avril 2012 pour les centrales installées en toiture, et au 1er juillet pour les centrales au sol. Il prévoit une baisse drastique des tarifs d'achat de 20 à 35% d'emblée puis une pérennisation du dispositif avec une diminution mensuelle qui, cumulée, atteindrait 8 à 13%/an. Les tentatives de négociations et les protestations massives n'auraient donc réussi qu'à repousser l'échéance initialement prévue pour le 9 mars ? Les discussions ont démarré au parlement, et la création d'un groupe de travail est prévu. Quel sera l'avenir du solaire en Allemagne ? Les avis sont partagés …
Pour la Chambre allemande de commerce et d'industrie (DIHK), le solaire continuerait à se développer à un rythme très soutenu au moins encore en 2012, avec une puissance installée de 8 GW, selon un article publié dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. A lire [L]http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/neuer-ausbaurekord-erwartet-solarbranche-waechst-trotz-subventionskuerzung-weiter-11677269.html|ici[/L] (en allemand)
Structure de coût des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin et prix moyen de vente, selon Apricum
Pour la société de conseil berlinoise Apricum, la trop importante baisse des tarifs d'achat voulue et décidée par le gouvernement allemand, couplée à une cible de 2,5 – 3,5 GW/an en terme de nouvelle puissance installée et un tarif d'achat ne s'appliquant en outre qu'à 85 ou 90% de l'électricité produite, détruirait quasiment la base industrielle du PV et le segment de marché des centrales solaires au sol dans ce pays. Pour continuer à être rentables, les coûts des centrales au sol, installées et raccordées, devraient baisser de 37% dans le Sud de l'Allemagne et de 90% dans le Nord du pays. Or, selon Apricum, de nombreux fabricants travailleraient déjà à pertes, et ne seraient donc pas en mesure de réduire encore leurs prix.
Le secteur du résidentiel avec des systèmes PV d'une puissance inférieure à 10 kW ne nécessiterait, par contre, qu'une baisse des coûts de 15 à 37%, tandis que celui des toitures commerciales et industrielles exigerait une diminution des coûts de 0 à 42%. Apricum estime donc que ces deux marchés resteraient viables mais subiront une « contraction significative ».
Pour plus d'informations sur l'analyse d'Apricum, consulter la présentation [L]http://www.apricum-group.com/images/stories/pdf/implications_of_german_solar_fit_reform.pdf|Implications EEG Reform March 2012[/L]
Voir également l'analyse d'IHS iSuppli parue dans l'Echo du solaire la semaine denrière : [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=tvzvafav0603pouyg|le marché allemand du photovoltaïque restera attrayant[/L]
Suntech toujours en tête des fournisseurs mondiaux de panneaux PV
IMS Research vient de publier son classement des dix premiers fournisseurs mondiaux de panneaux photovoltaïques. Le Chinois Suntech Power caracole en tête pour la deuxième année consécutive avec plus de 2 MW en terme de puissance livrée, devant l'Américain First Solar, seul fournisseur de solutions couches minces dans ce palmarès, tandis que quatre autres compatriotes – Yingli Green Energy, Trina Solar, Jinko Solar (qui a sauté 11 places) et Hanwha SolarOne (un groupe coréen actif en Chine depuis le rachat du Chinois Solarfun) – l'ont rejoint dans ce Top 10. IMS compte également Canadian Solar parmi les fournisseurs chinois car sa production se trouve à 90% sur le sol chinois …
Seuls les Japonais Sharp et Kyocera ont réussi à sauver leur place dans le Top 10 d'IMS Research.
Selon IMS Research, seuls Canadian Solar et Trina Solar ont connu un 4e trimestre 2011 positif, avec une hausse des volumes livrés comparé au 4e trimestre 2010, Canadian Solar ayant même été le leader mondial en terme de volume de ventes sur ce trimestre.
Panneaux PV : la baisse des prix ralentit
Malgré une légère remontée des prix des panneaux photovoltaïques fin janvier 2012, l'indicateur de l'évolution des prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin et couches minces de la plate-forme commerciale [L]http://www.pvXchange.com|pvXchange[/L] maintient une légère tendance baissière dans tous les secteurs. La plate-forme signale cependant que les prix des plus grands fournisseurs ont été plutôt constants voire même plus élevés que le mois précédent pour certains types de panneaux, tandis que la compétition entre fabricants de 2e rang soucieux de réduire leurs stocks s'est accrue, tirant leurs prix vers le bas …
Du fait de la baisse prévue des tarifs d'achat outre- Rhin, la plate- forme a par ailleurs noté des ventes plus soutenues de panneaux PV provenant de stocks européens, et ce à des prix plus élevés, les installateurs et maîtres d'ouvrages s'activant afin de terminer des projets en cours avant la prise d'effet de la nouvelle réglementation tarifaire*. Les distributeurs européens auraient ainsi pu écouler la majeure partie de leurs stocks de fin 2011.
*Rappelons en effet que, en Allemagne, le tarif d'achat qui s'applique à une centrale PV donnée est celui en cours au moment du raccordement de ladite centrale au réseau et non, comme c'était le cas jusque récemment en France, un tarif d'achat que le maître d'ouvrage aurait pu se réserver des mois, sinon des années auparavant, avec l'acceptation d'une proposition technique et financière et le paiement d'un acompte.
« Nous n'excluons pas de nous rapprocher d'un fabricant français de panneaux PV »
La Générale du Solaire (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=tvzvtmtu0603kfjn|notre article[/L]) va poursuivre l'activité de Sunnco GC, une filiale spécialisée dans les toitures photovoltaïques clés en mains pour professionnels reprise au groupe Enerco*. Quelle va être sa stratégie dans le contexte actuel de la filière photovoltaïque française ? Explications de Daniel Bour, fondateur et président de Sunnco GC depuis sa création en 2008, qui a désormais repris cette activité à son compte en tant que président de La Générale du Solaire…
Dans quelle mesure la création de La Générale du Solaire est-elle une évolution logique ?
Au démarrage de Sunnco GC, l'association entre un producteur d'électricité verte et un installateur relevait d'une certaine logique. Aujourd'hui, il n'y a plus d'intérêt à rester ensemble car les deux entités n'ont plus forcément la même vision stratégique de développement. Sunnco GC était non seulement installateur mais aussi développeur et initiateur de projets photovoltaïques surtout en toitures et producteur d'électricité verte. Il n'y a pas de rupture. Notre objectif consiste essentiellement à renforcer cette activité avec une volonté de développement plus marquée. Nous nous positionnons désormais plus en tant que producteur d'électricité avec un objectif de puissance installée de 100 MW d'ici trois ans. Nous avons surtout développé des centrales en toiture jusqu'ici. Nous pensons aussi à démarrer avec des centrales au sol.
Comment voyez-vous votre avenir dans le contexte actuel du marché du photovoltaïque?
Le marché est actuellement rythmé par une course à la baisse qui touche d'une part le prix des panneaux photovoltaïques et donc les coûts de développement et d'investissement, et d'autre part les tarifs d'achat. Il nous revient à nous, professionnels, de savoir gérer cette situation. Pour le reste, nous sommes pragmatique. Le marché français est caractérisé par des appels d'offres pour les moyennes et les grandes installations PV. Nous avons déposé des projets pour environ 40 MW sur les deux appels d'offres, dont environ le quart sur l'appel d'offres de 100 à 250 kW et le reste sur l'appel d'offres des grandes centrales de plus de 250 kW.
Quels types de partenariats visez-vous avec des industriels français de la filière PV ?
Nous nous positionnons plus en producteur d'électricité qu'en industriel, et nous n'avons pas l'intention d'investir dans notre propre usine de panneaux PV. Ce n'est pas notre métier et nous n'avons pas de compétences dans ce secteur. Il est toutefois important qu'une filière industrielle se développe en France. Nous travaillons déjà avec des partenaires français, avec des industriels fournisseurs et dans la R&D. Et nous n'excluons pas de nous rapprocher d'un fabricant voire même d'entrer au capital d'un industriel.
* La filiale Sunnco dédiée au photovoltaïque résidentiel reste au sein du groupe Enerco.
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