L'essentiel Mercredi 08 Septembre @ VIPress.netUne foule de nouveautés à la manifestation EU PVSEC à Valence cette semaine
EU PVSEC 2010, 25e édition de l'[L]http://www.photovoltaic-conference.com/|European Photovoltaic Solar Energy Conference and Exhibition[/L], vient d'ouvrir ses portes à la Feria de Valence (Espagne) et s'y déroulera jusqu'au 9 septembre : selon les organisateurs, 963 exposants devraient recevoir plus de 40000 visiteurs, tandis que quelque 4500 auditeurs devraient participer aux six conférences qui se déroulent parallèlement à la manifestation. Comme nous l'avions annoncé la semaine dernière, nous vous proposons ici une première sélection des nouveautés présentées à Valence …
Kyocera présente un panneau photovoltaïque de hautes performances dédié aux installations au sol de grandes surfaces ou en toiture intégrée sur des bâtiments industriels ou agricoles : le modèle KD240GH-2PB comprend 60 cellules pour une puissance de 240 Wc.
Sharp expose un panneau photovoltaïque couche mince à triple jonction : réalisé avec une couche de silicium monocristallin et deux couches de silicium amorphe, il aurait un taux de conversion de 10%. Parallèlement, le Japonais présent aussi des panneaux PV transparents à 10, 20 ou 30%.
Global Solar Energy expose pour la première fois un panneau photovoltaïque souple en silicium amorphe pour l'intégré au bâti sur des toitures industrielles et commerciales de grande surface. Le PowerFLEX BIPV a une puissance de 300 W, et un rendement de conversion de 12,6%, un record pour un panneau de cette taille (5,75 m x 0,5 m).
Isofotón, fabricant espagnol de cellules solaires et panneaux photovoltaïques, présente un modèle 240 W (référencé ISF-240) qui affiche un rendement de conversion de 14,5%.
Spelsberg, fournisseur de composants pour les installations électriques et photovoltaïques et spécialiste des boîtes de connexions pour panneaux PV, introduit sa technologie Bypass sans diodes, appelée ISBT (pour technologie bypass idéale pour le solaire). Cette approche de connexion électronique réduit les pertes de rendement. Elle est aussi plus robuste en cas de surtension par temps d'orage.
Centrosolar présente de nouveaux panneaux photovoltaïques dans sa gamme S-Class Excellent, qui se composent de 54 cellules solaires au lieu de 50, pour une puissance de 225 Wc. Une topologie novatrice de la matrice d'assemblage des cellules avec 6 x 9 cellules, et non plus 5 X 10, devrait en outre améliorer le rendement de conversion, tandis que les dimensions réduites du panneau facileteraient le travail et diminueraient les délais d'installation.
Conergy offre une solution système pour grandes centrales, en fournissant tous les composants nécessaires (one-stop-shopping), avec notamment des panneaux photovoltaïques 360 Wc, les onduleurs IPG T ou CIS, ainsi que des systèmes d'interconnexion permettant un assemblage quasiment sans outil. Résultat : jusqu'à 25% de gain de temps à l'installation.
Bosch Solar Energy présente un panneau photovoltaïque d'une puissance supérieure à 250 W avec 60 cellules, et un rendement de conversion de 15,5%. Parallèlement, la firme dévoile aussi ses développements dans le domaine des panneaux PV couches minces (technologie micromorphe), avec le modèle µm-Si EU1310.
Masdar PV, jeune pousse créée en Allemagne en 2008 par la Mudabala Development Company d'Abu Dhabi, expose, pour sa part, un panneau PV couche mince en silicium amorphe avec un rendement de conversion de 7,4%, un nouveau record pour la société.
Le Norvégien Innotech Solar présente un panneau photovoltaïque appelé ITS Off-grid, destiné à des centrales PV autonomes non raccordées au réseau électrique public. Le panneau ITS standard est proposé avec une puissance de 80 Wc. Des configurations spécifiques peuvent être réalisées par incrément de 5 Wc.
La société chinoise Samil Power, peu connue jusqu'ici, arrive sur le marché européen avec ses onduleurs de la gamme SolarRiver comprenant six modèles sans transformateur affichant des puissances de sortie situées entre 1,5 et 4,6 kW. Ils seraient adaptés à des centrales entre 1,7 kW et 5,2 kW. Leur rendement atteindrait 94,3%.
Côté R&D, l'institut Fraunhofer IPMS expose, sous forme de démonstrateurs, des panneaux photovoltaïques de 80 x 20 cm2, réalisés avec des cellules solaires organiques dans ses laboratoires.
L'Imec présente, pour sa part, ses cellules solaires à couches minces épitaxiées de grande surface (70cm2) affichant un rendement de conversion de 16,3% à 14,7%, selon la qualité des substrats. Des cellules solaires de grandes dimensions (148cm2) mais avec seulement 170 µm d'épaisseur, avec des rendements de conversion de 19,1 et 19,4% (contacts sérigraphiés en argent ou en cuivre), sont également exposées.
Côté équipements de production pour le solaire, la société Arnold expose une machine de sciage des tranches de silicium à fine lame - modèle 72/360 - en diamant pour fabriquer les cellules solaires. La lame n'a qu'une épaisseur de 1,2 mm pour une découpe maximale de 1,5 à 1,7 mm, ce qui signifie 50% de déchets de silicium en moins comparé à la dernière génération lors du sciage.
L'équipementier Oerlikon Solar présente « ThinFab », sa ligne d'assemblage de panneaux photovoltaïques couches minces en silicium qui devrait permettre d'atteindre un coût de production de 0,50 €/Wc. Parallèlement, la firme suisse a dévoilé une nouvelle cellule solaire en technologie micromorphe affichant un rendement de conversion de 11,9%.
Enfin, rappelons que cette 25e édition d'EU PVSEC abrite pour la première fois un pavillon français. Lancé à l’initiative d’Enerplan, de l’Agence économique de la Savoie et du pôle de compétitivité Tenerrdis, ce pavillon de 200 m², sorte de vitrine de l’industrie solaire dans l'Hexagone, regroupe, outre ses initiateurs, les entreprises Alcatel Vaccum Technology France, Certisolis, Greenercos, Micel Films, Mitjavila, MPO Energy, Nexcis, Semco, SolarForce, Tecsol et Wafer Solution, ainsi que le Club Enr 66, le pôle de compétitivité Derbi, l’IMEDER, l’INES, Pays d’Aix développement et Savoie Technolac.
L'Europe tire toujours le marché mondial du photovoltaïque
La puissance photovoltaïque cumulée installée dans le monde pourrait atteindre 32 à 37 GW d'ici fin 2010, dont 24 à 26 GW en Europe, indique le Centre commun de recherche (ou JRC, Joint Research Center) de l'Union européenne dans son 9ème rapport annuel sur l'état du photovoltaïque dans le monde ; à fin 2009, les pays de l'Union européenne comptait 16 GW de puissance installée, mais l'Europe est toutefois en train de perdre des parts de marché dans la production de cellules/panneaux photovoltaïques du fait de l'émergence des acteurs chinois et taiwanais ainsi que de nouveaux entrants localisés en Inde, en Malaisie, aux Philippines ou à Singapour …
Au plan de la puissance installée, la réalité dépasse de loin les scénarios les plus ambitieux évoqués dans l'étude “Photovoltaics in 2010“ réalisée en 1996.
Logique, selon le JRC : la génération d'électricité à partir de systèmes photovoltaïques serait en effet actuellement déjà moins coûteuse comparée à celle produite avec des énergies fossiles aux heures de pointe d'ensoleillement dans certains pays. La majeure partie des pays d'Europe et les Etats-Unis devraient en outre atteindre la parité réseau d'ici à 2020. Enfin, l'électricité générée à partir de sources renouvelables, comme l'électricité de source photovoltaïque, est la seule à présenter aujourd'hui une capacité à devenir moins chère dans le temps.
Pour télécharger l'étude :
[L]http://re.jrc.ec.europa.eu/refsys/pdf/PV%20reports/PV%20Report%202010.pdf|PV Status Report 2010[/L]
« Ceinture du soleil » : l'EPIA prédit un potentiel PV de 257 GW à ... 1130 GW d'ici 2030 !
Seuls 9% des 22 GW de puissance photovoltaïque totale installée dans le monde à fin 2009 se trouvent dans des pays de la « ceinture du soleil », alors qu'ils représentent un potentiel de 257 GW (hypothèse basse) à ... 1130 MW (hypothèse la plus ambitieuse) à l'horizon 2030, estimé par l'EPIA dans une étude réalisée avec A.T. Kearney. L'étude analyse 66 pays susceptibles de développer un potentiel PV …
La baisse du coût au kWc installé d'ici 2030, de 2600-2800 €/kWc aujourd'hui à 875-1230 €/kWc à terme selon l'Epia, constitue un prérequis pour ces marchés.
Rappelons que l'EPIA estime le potentiel de puissance PV totale susceptible d'être installée dans le monde entre 953 (hypothèse basse) et 1948 GW (hypothèse la plus ambitieuse) d'ici 2030.
L'étude a été publiée en marge de la manifestation EU PVSEC à Valence (Espagne). Elle est téléchargeable sur le site de l'EPIA : [L]http://www.epia.org/publications/epia-publications.html|Unlocking the Sunbelt Potential of Photovoltaics[/L]
Un observatoire du photovoltaïque
Parallèlement, l'EPIA a également annoncé à Valence la création d'un observatoire européen du photovoltaïque. Objectif : « analyser les stratégies dans différents pays afin d'être en mesure de recommander les conditions de développement des marchés et les bonnes pratiques pour un développement durable et soutenable du photovoltaïque. »
Pour en savoir plus, cliquer [L]http://www.epia.org/publications/epia-publications.html|ici[/L]
Mais le ciel s'assombrit pour le photovoltaïque français
Après la baisse des tarifs d'achat de l'électricité photovoltaïque annoncée dans notre numéro de rentrée, le gouvernement s'apprêterait également à réduire de moitié le crédit d'impôt dès l'an prochain, soit de 50 à 25% du coût matériel, nous a appris le quotidien Les Echos. Les propositions de la mission Charpin mandatée au printemps dernier par l'Inspection générale des Finances (voir notre [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=tfaiaj0109mocn|article[/L]), laissent en outre augurer de futurs temps difficiles pour le photovoltaïque en France …
Petite sélection des recommandations de la mission : cible annuelle de 300 à 500 MW/an répartis entre trois cibles de marchés pertinents ; tarif avec dégressivité trimestrielle automatique en fonction des volumes pour les particuliers et les grandes toitures ; prime d’intégration au bâti limitée au seul segment des particuliers (toitures <9 kWc) ; mobilisation des grands acteurs industriels susceptibles de se positionner sur le photovoltaïque ; effort de R&D sur les technologies de 2e et 3e génération plutôt que sur le silicium cristallin ; mise en place rapide de l'institut solaire dédié couches minces à Saclay ...
La mission a globalement préféré se baser sur le concept espagnol, qui consiste à « contingenter l’accès aux tarifs réglementés pour une maîtrise du coût total, mais en créant une file d’attente. »
Elle a, par contre, écarté l'approche de l'Allemagne (un « corridor cible » de puissance annuelle installée avec des tarifs dégressifs automatiques) car celle-ci, « tout en donnant de la visibilité à la filière, n’assurerait ni la maîtrise des quantités, ni celle des coûts. » Rappelons tout de même que l'Allemagne a 10-15 ans d'avance sur la France ...
Les premiers commentaires qui nous sont parvenus sont sans complaisance : la mission préconise l'effort de R&D pour les technologies du futur sans laisser de place à une politique industrielle maîtrisée sur les technologies actuelles, condamne hâtivement un marché émergent en pleine phase d'investissement, favorise les grands groupes au détriment des PME ...
Le rapport de la mission Charpin ainsi qu'un document annexe sur le développement de la filière PV française, sont téléchargeables sur le site du ministère de l'économie : [L]https://www.igf.minefi.gouv.fr/sections/les_rapports_par_ann/2010/mission_relative_ala|Mission relative à la filière PV en France[/L]
Commentaires sur les nouveaux tarifs d'achat : suite ...
Pas un jour, ou presque, ne passe, sans commentaires sur les nouveaux tarifs d'achat instaurés au 1er septembre dernier. Derniers en date, les communiqués de presse de l'Apesi (Association des producteurs d'électricité solaire indépendants) et du Synaip (Syndicat national des installateurs du photovoltaïque) …
L'Apesi se demande : « Mais que veut donc le gouvernement ?
Le secteur le plus durement touché (jusqu’à - 40 % depuis le début de l’année) est celui des toitures industrielles et des centrales au sol de petites puissance, sur lequel opère une multitude d’acteurs indépendants, des PME-PMI.
Par ses décisions successives, le gouvernement empêche la création d’une filière industrielle. Il favorise la reconcentration des acteurs où quelques grands groupes tireront leur épingle du jeu et concentreront l’ensemble du développement solaire français. Le seuil de 500 MW/an évoqué signifierait le dépôt de bilan assuré pour les petits et moyens producteurs...
Le MEEDDM s’alarme sur le coût supposé des 3 000 MW de « projets déposés ». Sur l’origine de ce chiffre, le mystère reste entier. Impossible en effet d’accéder aux données d’ERDF, ni de comprendre quels critères ont été retenus. En outre, les coefficients de réalisation sont très faibles sur certains secteurs de marché. Ainsi, les parcs au sol, qui représentent une part non-négligeable des projets « déposés », sont soumis en fonction de leur puissance à diverses études préalables (permis de construire, études d’impact et enquête publique) qui repoussent leur réalisation effective de 12 à 24 mois. Il faut donc se représenter ces installations échelonnées dans le temps. De plus, des indicateurs fiables et facilement consultables peuvent être mis en place pour ne prendre en compte que les projets sérieux dans une réflexion sur la filière. Il serait par exemple utile de connaître précisément le nombre de permis de construire délivrés, ainsi que le nombre de propositions techniques et financières signées et dont le premier acompte a été payé.
L'Apesi propose la mise en place d’indicateurs pour l’estimation des projets en cours de développement. »
La réaction du Synaip
« Le communique de presse ... [sur les nouveaux tarifs d'achat] ... pêche par une totale méconnaissance des réalités du marché et de l’installation photovoltaïque. Il y est fait état d’une baisse régulière structurelle du coût des matériaux, qui représenteraient environ la moitié du coût d’un projet.
Cette baisse des matériaux n'a pas eu lieu en 2010. En effet, une pénurie au plan mondial a eu pour conséquence une augmentation des prix. Une nouvelle tendance à la baisse, à court terme, n’est pas attendue.
De même, il est avancé que la part des matériaux dans un projet serait de 50% du coût total de l’installation. Tous les professionnels du secteur savent qu’elle va largement au-delà de la moitié et atteint 80% sur certains sites.
La question qui se pose aujourd’hui est la suivante : la France veut-elle véritablement se doter d’une filière photovoltaïque comparable à celle de nos voisins européens ? Si oui, la politique du gouvernement devra aller dans le sens d’un développement continu, prévisible à moyen terme et s’appuyant véritablement sur le marché et son évolution. »
En vue de la concertation annoncée à l'automne, le Synaip a également établi une liste de propositions, dont certaines ont déjà été faites en mars dernier : simplification des démarches administratives ; application du coefficient R à tous les types d’installations ; établissement d’un calendrier réaliste pour une baisse des tarifs qui ne mette pas en cause la rentabilité des projets, et qui prend en compte les évolutions des coûts des matériels et des investissements ; faire sauter le verrou des 5400 MW installés en 2020 ; accélérer les travaux du CEIAB.
Enfin, plus que jamais, le Synaip demande « qu’une réelle concertation soit mise en place avec tous les acteurs de la filière. Ces acteurs sont marqués par une très forte disparité et il serait juste que tous soient entendus et respectés. Le gouvernement se doit de faire une vraie table ronde. »
L'Italie baissera les tarifs d'achat trois fois en 2011 selon la puissance des centrales
Après plusieurs mois de tergiversations, l'Italie va finalement baisser les tarifs d'achat de l'électricité photovoltaïque de façon différenciée et en trois étapes, selon la Gazzetta Officiale (Journal officiel) : la nouvelle réglementation Conto Energia III, qui entrera en vigueur au 31 décembre 2010, prévoit une baisse moyenne de 9,3% pour les centrales jusqu'à 5 MW et de 14,2% pour celles au-dessus de 5 MW, et entre 4,75% et 13,28% pour les centrales en toiture, selon la puissance …
Les tarifs d'achat seront ensuite abaissés courant 2011 tous les 4 mois.
L'Italie a ainsi simplifié sa réglementation tarifaire en ne différenciant désormais plus que deux grandes catégories de puissance – plus ou moins de 5 MW – et deux types de centrales – sol ou toitures.
De janvier à avril 2011, le tarif d'achat s'élèvera donc, par exemple, à 0,402 €/kWh pour les « petites » centrales de 1 à 3 kW, celles au-dessus de 5 MW bénéficieront d'un tarif d'achat de 0,333 €/kWh. Toutes les autres installations seront tarifées entre 0,362 €/kWh et 0,297 €/kWh.
Après 2011, il est prévu une diminution annuelle de 2% pour les centrales intégrées au bâti, et de 6% pour les autres.
Le marché sera plafonné à 200 MW pour les systèmes intégrés au bâti, et à 3000 MW pour les autres.
Selon Markus A.W. Hoehner, CEO de la société d'étude EuPD Research, la nouvelle réglementation Conto Energia III montre que l'Italie est prête à soutenir durablement le développement de son marché photovoltaïque, et qu'il est possible d'adapter les tarifs de façon différenciée avec une bonne visibilité.
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