L'essentiel Mardi 29 Juin @ VIPress.netLa croissance du photovoltaïque fait peur à ErDF, à tort selon les professionnels du secteur
Dans une intervention lors du récent colloque de l'Union française de l'énergie, Michèle Bellon, présidente du directoire d'ErDF, a polémiqué sur le risque de surtension et de « black-out » sur le réseau du fait du nombre croissant d'installations photovoltaïques qui émaillent le territoire et produisent de l'électricité de façon aléatoire. Ses déclarations, largement reprises et commentées par [L]http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/06/22/trop-de-panneaux-solaires-risque-de-provoquer-des-coupures-de-courant_1376733_3244.html|Le Monde[/L], [L]http://www.lesechos.fr/info/analyses/020604011363-le-grenelle-ii-sonne-le-glas-des-energies-renouvelables-en-france.htm|Les Echos[/L], ou encore [L]http://www.usinenouvelle.com/article/risque-de-black-out-photovoltaique-enerplan-repond-a-erdf.N134374|L'Usine nouvelle[/L] ... ont suscité nombre de réactions critiques auprès des professionnels du secteur…
L'association professionnelle Enerplan titre son communiqué « ERDF, la peur face au changement après avoir été imprévoyant pour faire face à la politique solaire française depuis 2006 », et invite Mme Bellon en Allemagne, pays qui a déjà dépassé le seuil d'1% d’électricité solaire dans son mix électrique (seuil aussi retenu par le Grenelle de l’Environnement ... pour 2020 en France) : « cette visite sera l’occasion de prouver par la réalité que si peu d’électricité solaire ne déstabilise pas le réseau électrique allemand. Qui plus est, ce sera l’occasion pour ErDF de s’initier aux bonnes pratiques du gestionnaire de réseau pour connecter les installations photovoltaïques outre Rhin. »
Enerplan donne aussi deux chiffres clés : 9 785 MW de puissance installée et connectée en Allemagne à fin 2009, contre 272 MW de puissance installée et connectée en France fin 2009.
Le communiqué d'Enerplan se trouve [L]http://www.enerplan.asso.fr/index.php?option=com_docman&task=doc_download&gid=811|ici[/L]
Le SER-Soler reprend, lui, les conclusions d'une étude européenne, intitulée « [L]http://www.eudeep.com/|Intégration de source d’énergies décentralisées dans le système électrique d’aujourd’hui[/L] », selon laquelle les réseaux européens actuels peuvent accueillir aisément un grand nombre de sources de production d’électricité décentralisée. Il cite également le parc photovoltaïque allemand comme preuve de la pertinence des résultats de cette étude.
Ainsi, pour la France, aucun changement majeur n'est nécessaire jusqu’à ce que 10% des consommateurs d’électricité soient équipés d’installations de 5 KW. Pour atteindre 20%, le système de gestion du réseau devra en revanche être modernisé. « D’ores et déjà, les industriels travaillent sur les réseaux de demain qui permettront de gérer les flux d’électricité de façon beaucoup plus décentralisée qu’aujourd’hui », explique Arnaud MINE, Président de SER-Soler.
[L]http://www.enr.fr/docs/2010110000_CPphotovoltaiqueetreseauelectrique.doc|Communiqué du SER-Soler[/L]
Le GPPEP a, lui, souhaité rassurer les consommateurs en insistant, dans un communiqué, qu'il n’y a aucun risque : « le réseau français peut encore absorber 100 fois la capacité de production actuelle avant de devoir être amélioré. Seuls 0,1% des consommateurs produisent actuellement de l’électricité verte. Or il en faudrait 10% pour commencer à parler d'un risque quelconque. »
Le GPPEP, pour qui l’électricité photovoltaïque produite par les particuliers est une partie de la réponse à la charge des réseaux qui semble inquiéter, à tort, ErDF, saisit en outre l'occasion pour en rappeler les mérites : une production délocalisée, proche des lieux de consommation ; une production en phase avec la consommation, hors 3 mois d’hiver, la demande d’électricité étant plus faible la nuit qu'en journée ; une diminution des besoins en lignes Haute Tension défigurant les paysages ; une réponse à la problématique des pertes de transport de l’électricité sur le réseau électrique ; enfin, le couplage possible avec les nouveaux compteurs « intelligents », dont une expérimentation est en cours en Bretagne.
[L]http://doc.gppep.org/GPPEP-communique_presse-reponse_presidente_ERDF.pdf|Réponse GPPEP[/L]
Enfin, Evasol, leader des installations photovoltaïques à destination des particuliers en France, a aussi tenu à rassurer les consommateurs-producteurs. Pour Stéphane Maureau, président et fondateur de la firme, « certaines informations diffusées relèvent plus d'une posture anti-photovoltaïque que d'une information technique fondée. Le photovoltaïque ne présente pas de risque pour le réseau électrique. »
Qualit'EnR demande un couplage crédit d'impôt - appellation qualité
Les appellations qualité délivrées par Qualit’EnR, dont Qualisol pour le solaire thermique et QualiPV pour le solaire photovoltaïque, sont aujourd’hui les seules références nationales de garantie pour le particulier. Dans le cadre de son conseil d’orientation, l'organisme propose maintenant de faire de l'appellation qualité un critère indispensable à l'attribution du crédit d'impôt…
Le conseil d'orientation a réuni l’Ademe, la direction générale de l'énergie et du climat du Ministère de l'environnement ainsi que le Conseil européen des énergies renouvelables (EREC).
Selon un communiqué de Qualit'EnR, Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables au sein de l’Ademe, a proposé l’ajout, dès 2011, du critère de la qualité d’installation dans l’attribution des aides publiques aux particuliers faisant installer des systèmes énergies renouvelables. En intégrant l’obligation de faire appel à un professionnel de qualité dans les critères de délivrance du crédit d’impôt, en complément des matériaux utilisés, l’État optimiserait l’efficacité de la dépense publique.
« Nous devons poursuivre notre démarche auprès des pouvoirs publics afin de rendre l’attribution du crédit d’impôt rapidement indissociable de la qualité des installations. Cela permettra d’empêcher les margoulins qui sévissent sur le marché des énergies renouvelables de nuire à une filière structurée et compétente.», a précisé, pour sa part, André Joffre, président de Qualit’EnR.
Création du Groupement des métiers du photovoltaïque
Lors de son congrès annuel à Lille le 25 juin dernier, la Fédération française du Bâtiment (FFB) a annoncé la création du Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV) ; ce syndicat, créé sous le parrainage de Valérie Létard, secrétaire d'état auprès du ministère de l'écologie, sera opérationnel dès septembre 2010…
Ses premières actions consisteront à assurer une meilleure visibilité du savoir-faire des entreprises par la mise en place de qualifications et de certifications adaptées, mais aussi à clarifier les responsabilités des différents acteurs et adapter les assurances correspondantes. Il accompagnera aussi le besoin de compétences des entreprises par la mise en place de formations sur l'ensemble du territoire.
Les membres fondateurs du Groupement sont la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique, l'Union nationale de la couverture plomberie, la Chambre syndicale française de l'étanchéité, l'Union des métalliers et l'Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France.
Solarbuzz hausse ses prévisions à 15,2 GW pour le marché du PV en 2010
Dans sa dernière analyse trimestrielle, Solarbuzz revoit à la hausse ses prévisions pour le marché mondial du photovoltaïque qui devrait ainsi passer à 15,2 GW en 2010, après une puissance installée de 7,5 GW (chiffre également révisé) l'an passé. En terme de revenus, le marché aurait atteint 12 milliards de dollars au premier trimestre 2010, en baisse de 40% comparé au 4e trimestre 2009, mais remonterait au cours des prochains trimestres…
En 2010, le marché serait tiré par une croissance toujours très forte en Europe, ainsi que, notamment, par les États-Unis, la Chine et le Japon. Le marché allemand atteindrait, lui, 8 GW cette année, malgré une certaine volatilité due aux futures baisses des tarifs d'achat prévues en juillet prochain puis au 1er janvier 2011.
Certains fabricants chinois de panneaux solaires auraient augmenté leurs prix ces dernières semaines pour les livraisons vers l'Europe, afin de compenser les variations du taux de change dollar-euro.
Pour plus d'informations, veuillez cliquer [L]http://www.solarbuzz.com/sbqdata.htm|ici[/L]
Solarbuzz a par ailleurs publié trois études dédiées à l'évolution des marchés du photovoltaïque aux Etats-Unis, en Europe et en Asie-Pacifique. Selon son analyse, neuf pays dépasseront une puissance nouvellement installée de 250 MW en 2010, contre 6 en 2009.
En Europe, l'Italie, la République tchèque et la France pèseront, ensemble, quelque 3 GW cette année.
Au niveau mondial, l'Italie, la République tchèque et les Etats-Unis, voire même le Japon, pourraient passer le cap de 1 GW de puissance PV nouvellement installée cette année.
Les ONG militent pour les fermes solaires mais sous contrôle
Soutenir le solaire au sol mais pas n'importe où ni comment, telle est la position adoptée par un groupe d'associations incluant le CLER, France Nature Environnement, Greenpeace, Hespul, le WWF, la Ligue de protection des oiseaux, le Réseau d'action climat France, et Solagro. Le groupe milite pour une politique énergétique ambitieuse, avec des stratégies territoriales cohérentes et une maîtrise des impacts négatifs sur l’environnement…
La position commune des ONG en 8 points :
La filière solaire photovoltaïque doit être mobilisée afin de remplir l’objectif d’au moins 23% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale française d’ici à 2020.
L’intégration au bâti est l’application prioritaire mais les parcs au sol peuvent engendrer des investissements locaux ou citoyens, permettre de valoriser des sols artificialisés et pollués, et de réaliser des économies d’échelle significatives comparés aux systèmes posés en toiture. Les parcs au sol offrent l’opportunité d’un développement rapide pour réduire les coûts et atteindre à moyen terme la parité réseau.
Un cadre déterminant les meilleures pratiques doit être fixé au plus vite afin que ces parcs se développent dans une approche cohérente du point de vue de l’énergie et du respect de l’environnement local, naturel et humain.
Un parc photovoltaïque doit s’inscrire dans une politique de territoire.
Tout projet de parc photovoltaïque doit faire l’objet d’études sur l’usage des sols et leur artificialisation.
Il importe de privilégier des lieux à faible valeur écologique afin de préserver la biodiversité.
La multifonctionnalité doit être favorisée, en combinant la production photovoltaïque avec d'autres activités (dépollution des sols, pâturage, apiculture, viticulture, maraîchage...).
La réversibilité doit être recherchée lors du choix des techniques utilisées pour la pose des panneaux et des ouvrages annexes.
Parallèlement, le groupe prône une meilleure utilisation de l’énergie aujourd’hui disponible, la sobriété et l’efficacité énergétique.
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