L'essentiel Jeudi 28 Octobre @ VIPress.netDiminution du crédit d'impôt : la date d'entrée en vigueur a été aménagée
Dans le cadre de la loi de finances 2011, la baisse du crédit d'impôt de 50 à 25% pour le photovoltaïque a été votée au parlement vendredi 22 octobre. Comme prévu, le nouveau dispositif entre en vigueur rétroactivement au 28 septembre mais avec un léger aménagement : les contribuables pouvant justifier soit d'un paiement jusqu’au 28 septembre 2010 inclus, soit de l’acceptation d’un devis jusqu’à cette date, assortie d'un versement d’arrhes ou d’un acompte à l’entreprise, ou d’un accord de financement jusqu’au 6 octobre 2010 inclus bénéficieront encore du crédit d'impôt de 50% …
L'accord de financement doit provenir d'un établissement de crédit et être à raison des dépenses concernées.
Concernant les départements d'Outre-mer, il a été décidé d'instaurer une commission qui remettra ses conclusions au Parlement avant le 30 juin 2011, avec d'éventuelles propositions législatives pour réformer la fiscalité.
Pour le détail des dispositions prévues par le projet de loi des finances 2011, cliquer [L]http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011/20110024.asp|ici[/L]
La filière française du photovoltaïque a déjà créé 24 300 emplois
Pour la première fois, le SER-Soler, -la branche solaire du syndicat des énergies renouvelables-, a compté précisément le nombre d’emplois dans la filière photovoltaïque en France, à l’issue d’une enquête détaillée auprès de ses 265 adhérents : la filière emploierait ainsi 24 300 personnes dans l’Hexagone, dont 27% dans l’industrie, 4% dans les laboratoires de R&D et 69% chez les installateurs et les entreprises d’ingénierie…
L’effectif aurait ainsi globalement doublé en un an, a déclaré André Antolini, président du SER. Et les prévisions font état de plus de 60 000 emplois probables à l’horizon 2020.
Quelque 930 personnes sont actuellement employées dans les laboratoires publics de R&D. L’industrie emploie pour sa part 6700 personnes, dont 1910 chez les fabricants de panneaux et de cellules, 1650 personnes chez les fabricants de matériels électriques et 1550 chez les fabricants de composants de structures (pour l’intégration au bâti, par exemple). L’aval représenterait 16 680 emplois, dont 1020 dans l’ingénierie et 15 660 chez les installateurs.
Cette étude menée par SER-SOLER durant l’été 2010 a été réalisée dans le cadre de la mise à jour de l’annuaire de l’industrie photovoltaïque française, dont l’édition 2011 sera publiée prochainement.
SER-Soler s’oppose à une limitation de la croissance du parc PV à 500 MW/an
Quel est le bon réglage pour développer une industrie du photovoltaïque en France à un coût acceptable pour la collectivité ? Souhaitant être un interlocuteur responsable auprès des pouvoirs publics sans corporatisme excessif, le SER, Syndicat des énergies renouvelables, -par la voix de son président André Antolini-, a déclaré récemment (avant la polémique sur le prétexte du photovoltaïque pour justifier la hausse des tarifs d’EDF), que les principales recommandations et les orientations générales du rapport Charpin de l’Inspection Générale des Finances, à savoir la construction d’une filière industrielle compétitive en France et la maîtrise de son développement, étaient partagées par les professionnels, à l’exclusion de la limitation de la croissance annuelle du parc à 500 MW…
Sur ce point, l’organisation professionnelle souhaiterait plutôt voir dimensionner cette croissance à 1000 MW par an. Dans tous les cas, le syndicat souhaite que la politique de subvention tienne compte de l’évolution à la baisse des coûts des installations PV au cours des prochaines années. En clair, avec la même somme qui sert aujourd’hui à soutenir l’installation de 500 MW, on pourrait installer beaucoup plus que 500 MW dans une dizaine d’années. Alors pourquoi cette limitation de 500 MW/an du rapport Charpin ? Le SER n’a pas souhaité se montrer plus précis et abattre toutes ses cartes avant les négociations avec les pouvoirs publics. « Notre organisation proposera de nouveaux mécanismes de soutien respectant à la fois la contrainte budgétaire sans entraver la nécessaire dynamique de la filière », souligne, sans plus de précisions, le syndicat.
Si SER-Soler partage la nécessité d’une régulation pour contenir les coûts et éviter les dérives, il rappelle néanmoins que le développement de la filière PV ne coûtera en 2011 à la collectivité que 300 millions d’euros (la part du photovoltaïque dans la CSPE). Même en prenant en compte son souhait d’une croissance annuelle de 1000 MW, le coût de la CSPE pour le photovoltaïque représenterait 2 milliards d’euros en 2020, assure André Antolini. Une somme qui peut paraître élevée, mais qui ne représenterait que 2,5% de la facture d’électricité à cette échéance. Et le président de rappeler que d’autres énergies sont soutenues pour des sommes au moins équivalentes, sans qu’on y trouve à redire.
Autre cheval de bataille du SER-Soler qui l’oppose à ERDF : les coûts induits pour le raccordement au réseau général des différentes installations PV. ERDF chiffre le coût de raccordement de 1000 MW/an aux réseaux publics de distribution à 1 milliard d’euros, quand l’étude menée par SER-Soler l’évalue à « seulement » 140 millions d’euros. Qui croire ? De plus, le SER rappelle que la réglementation relative au raccordement des installations de production fixe le principe que toute opération de raccordement est majoritairement financée par le demandeur (au moins 60% du coût du raccordement).
Concernant l’état des lieux, le SER a rappelé qu’au 30 juin 2010 seuls 511 MW environ étaient raccordés, ce chiffre devant probablement s’élever à la fin de l’année entre 800 et 900 MW. La file d’attente s’élève pour sa part à environ 3716 MW sur lesquels aucune information précise n’est aujourd’hui disponible quant à leur probabilité de réalisation. Le SER, émettant des doutes sérieux sur la réalité des projets qui entrent dans cette file d’attente, a annoncé avoir demandé officiellement aux pouvoirs publics et à la Commission de Régulation de l’Energie la mise en place par ERDF et sous leur contrôle d’un mécanisme de transparence totale sur cette file d’attente.
Les associations professionnelles défendent le photovoltaïque face à la CSPE
Aussi bien Enerplan que le SER, suivis du CLER et d'Hespul, sont montés au créneau ces derniers jours afin de défendre l'énergie photovoltaïque face à des commentaires pour le moins trompeurs, injustes et infondés, concernant la part du PV dans la CSPE, et son influence sur le coût de l'électricité …
Pour Enerplan, « laisser entendre que le déficit de la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) - 1,6 milliard d’euros à fin 2010 - serait à mettre à la charge du coût d’achat de l’électricité solaire, ce qui justifierait l’augmentation du prix de l’électricité de 3 à 4% dès 2011, relève de l’injustice.
Selon la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), les charges prévisionnelles 2010 de la CSPE sont dues à une hausse significative de l’obligation d’achat à près de 1240 M€, dont 528 M€ au titre des énergies renouvelables, et à l'augmentation des charges liées a la péréquation tarifaire à 918 M€. »
Selon Enerplan, le déficit de CSPE est plus impacté par la subvention de la cogénération (828 M€ en 2008, 521 M€ en 2009, 668 M€ en 2010), ou encore par les charges prévisionnelles liées au TarTAM (retour à un tarif semi-réglementé pour les entreprises parties vers le marché libre et revenues s’abriter sous la solidarité nationale) estimées à 361,7 M€ en 2010 par la CRE que par le développement de l’électricité solaire sur l'Hexagone – qui était marginal avant 2009 et encore peu significatif en 2010/11. Le photovoltaïque, avec moins de 800 MW connectés d’ici fin 2010, ne devrait en effet peser que 120 M€ dans la CSPE cette année, selon la CRE.
Le Soler, division solaire du SER, « conteste le diagnostic que la forte augmentation de la CSPE serait liée aux énergies renouvelables et reprend aussi les informations publiées dans le rapport annuel de la CRE qui a estimé que le financement des énergies renouvelables représente 24% de la taxe, la cogénération gaz 32% et la péréquation tarifaire 41%. Historiquement, ce sont donc bien la péréquation tarifaire et la cogénération gaz qui captent la plus grande partie de la charge de service public de l’électricité (cf. graphique ci-dessous).
Les énergies renouvelables, si elles bénéficient d’un soutien financier à travers la CSPE, ne représentent pas aujourd’hui, à elles seules, une charge qui justifie l’augmentation de 3,2% de la facture électrique dont les médias se sont faits l’écho. En 2010, les énergies renouvelables électriques auront coûté 6,30 euros par ménage. »
Dans un communiqué de presse commun, le CLER (Comité de liaison des énergies renouvelables) et Hespul pointent du doigt des « erreurs de calcul » et estiment qu'il « faut cesser les affabulations et les approximations concernant le photovoltaïque. »
« Compte tenu du mode de calcul actuel de remboursement des surcoûts [NDLR : via la CSPE], cela signifierait que près de 4000 MW de systèmes seraient en service dans notre pays alors qu’il y en aura tout au plus 800 MW fin 2010, soit 5 fois moins ! Ces 4000 MW correspondent à la « file d’attente » des projets pour lesquels une demande de raccordement a été déposée auprès d’ERDF, la filiale d’EDF qui gère les réseaux de distribution pour le compte des collectivités. Seule une faible part de ces projets sera réalisée, soit parce qu’il s’agit de demandes à visée purement spéculative, soit parce que les projets seront abandonnés. Faire comme s’ils étaient tous déjà en fonctionnement relève d’une manipulation.
En vérité, le photovoltaïque pèse aujourd’hui 0,75% de la facture, soit moins de 3 € par an pour un ménage moyen. Mieux : la fameuse CSPE liée à l’obligation d’achat a été …bénéficiaire pour EDF de 670 M€ en 2009 [NDLR : présentation des résultats du groupe EDF 2009].
Les fluctuations du coût de l’électricité renouvelable sont dues pour l’essentiel aux variations du prix de l’électricité sur la bourse européenne qui sert de référence au calcul de la compensation versée à EDF. Cependant, toutes les sources d’électricité renouvelables seront rentables à plus ou moins long terme : dès aujourd’hui pour la petite hydraulique, demain pour l'éolien, d’ici quelques années pour la biomasse, le biogaz et le photovoltaïque.
Dans le cas de l'électricité photovoltaïque, produite directement sur les lieux de consommation, le calcul du surcoût photovoltaïque par référence à un prix de gros sur un marché international très fluctuant n’est pas adapté. Un mode de calcul prenant pour référence le prix de détail comme en Allemagne refléterait bien mieux la réalité et réduirait immédiatement de 15 à 20% le montant de la CSPE correspondante.
Quoiqu’il en soit, la baisse rapide des coûts du photovoltaïque permettra d’atteindre la compétitivité avant 2020, ce qui garantit au consommateur le caractère temporaire de l’aide somme toutes modique qu’il apporte via les tarifs d’achat, et à la collectivité un excellent retour sur investissement à moyen terme. »
SMA Solar Technology s'apprête à tripler sa capacité de production
Niestetal, Allemagne - Le leader mondial des onduleurs pour le photovoltaïque, SMA Solar Technology, croit à la compétitivité d'une production industrielle en Allemagne et mise notamment sur la flexibilité et l'automatisation. La société, qui a aujourd'hui une capacité de production de 10 GW, est en effet en train de se doter, à proximité de son berceau de Niestetal, près de Kassel (en Hesse), d'un deuxième site dont l'expansion s'effectuerait par modules de 5 GW, pour atteindre, à terme, une capacité d'assemblage supplémentaire de 20 GW. SMA vient par ailleurs d'inaugurer le 22 octobre dernier sa Solar Academy, un centre de formation dédié aux bureaux d'études, aux installateurs PV et aux électriciens, qui est en outre, réputation oblige, un modèle d'autonomie énergétique …
Le nouveau site, à 2 km du siège de SMA, est en cours de construction pour ce qui est du bâtiment de base. Les équipements seront installés par tranches successives, en fonction des besoins du marché. En attendant que ce site soit opérationnel, SMA a installé des lignes d'assemblage provisoires dans un bâtiment en location. Ces lignes seront ultérieurement transférées au fur et à mesure des besoins dans le bâtiment définitif.
SMA dispose par ailleurs d'une usine d'onduleurs d'une capacité d'assemblage de 1 GW au Colorado, opérationnelle depuis mars 2010. « La production de cette usine est exclusivement dédiée au marché américain afin d'éviter les délais de livraison depuis l'Allemagne mais aussi de nous affranchir des fluctuations des taux de change en nous permettant d'effectuer des achats en dollars », nous a confié Marko Werner, directeur commercial et marketing chez SMA. Le fabricant envisage d'ailleurs aussi l'installation d'une unité d'assemblage de 200 à 300 MW en Ontario, au Canada. (NDLR : la politique tarifaire de l'Ontario exige un certain pourcentage de « contenu local »)
Pour la société créée en 1981 et présente sur tous les secteurs du photovoltaïque avec des onduleurs pour toutes les puissances d'installation et toutes les technologies de panneaux PV, l'année 2010 a été relativement contrastée. Face à l'explosion de la demande sur le marché des onduleurs, dès fin 2009 mais encore plus au premier semestre 2010 du fait d'une baisse supplémentaire des tarifs d'achat en Allemagne, la firme avait développé sa capacité de production jusqu'à une puissance de 5 GW avec douze lignes d'assemblage (voir notre [L]http://article.lechodusolaire.fr/?J=uvhxqf{Pays}aqbf&T=3|article[/L]). Une capacité qu'elle n'a pas pu exploiter à fond à cause d'une pénurie de composants électroniques et notamment d'IGBT, surtout au premier semestre 2010.
SMA a toutefois réalisé au premier semestre 2010 un chiffre d'affaires de 816 millions d'euros pour une puissance vendue de 3,1 GW, soit presque équivalent à celui réalisé sur l'ensemble de l'année 2009 (934 M€, dont 38,4% à l'export, et une puissance vendue de 3,4 GW). Le résultat d'exploitation a atteint 220 M€. SMA emploie plus de 5500 salariés actifs au niveau mondial.
« Ponctuellement, le taux d'exploitation de notre usine ne dépassait pas 25%. Afin de renverser la situation, nous avons qualifié des secondes sources pour nos composants les plus critiques, ce qui a nécessité quelques reconceptions partielles de nos produits pour accommoder ces composants alternatifs. Nous avons aussi mis en place une politique d'achats au niveau mondial afin de nous approvisionner sur le marché spot. Nous avons en outre acquis une dimension critique suffisamment importante pour pouvoir traiter directement avec des fournisseurs comme Texas Instruments par exemple, et ne plus passer par la distribution », nous a confirmé Marko Werner.
La société, dont la production est organisée selon le concept du « lean manufacturing » et en flux tendu, dispose d'un stock de composants pour environ un mois de production.
SMA forme depuis ses débuts ses utilisateurs potentiels à ses produits. Face au succès rencontré par ces sessions, la firme a décidé de créer la Solar Academy, une structure susceptible de recevoir environ 15000 participants par an, qui est indépendante du réseau électrique et entièrement alimentée en énergie à partir de sources renouvelables. La Solar Academy se présente notamment avec une façade photovoltaïque intégrée de 95 kWc, et d'une puissance PV supplémentaire de 43 kWc fournie par des « arbres solaires », c'est-à-dire de grands panneaux montés sur trackers, le tout géré par un système d'onduleurs Sunny Island à batterie.
Pour renforcer sa position, SMA, qui est déjà leader avec une part de 40% du marché mondial l'an passé, mise sur trois fondamentaux : l'internationalisation, qui se traduit par une présence avec des filiales propres sur tous les marchés du photovoltaïque (treize filiales dans douze pays sur quatre continents) ; l'innovation, qui se distingue à la fois par le record mondial de 98,7% au niveau rendement de conversion et par l'introduction de 5 à 6 nouveaux produits par an ; et enfin la flexibilité de la production, avec 25% de personnel intérimaire, une stratégie de formation continue, une politique d'emploi motivante (participation aux bénéfices, ...).
« Nous sommes heureux de pouvoir afficher une très faible fluctuation de nos effectifs de moins de 1% ainsi qu'un taux d'absentéisme de seulement 3% », souligne Marko Werner.
En France, SMA est présent via une agence créée en 2007 et dirigée par Pierre Genin. Cette structure affiche un taux de croissance annuelle de 300% depuis sa création, ainsi qu'une explosion de ses effectifs à plus de 50 personnes d'ici la fin de l'année.
SMA France vient notamment d'inaugurer deux sites supplémentaires d'assistance technique, à Aix-en-Provence et à Nantes, qui s'ajoutent à celui de Toulouse ouvert il y a un an.
« Nous avons pour objectif d'être à moins de 3 heures de tout client », nous a précisé Pierre Genin, président de SMA France. Avec ses trois « Services Hubs », la société basée à Lyon estime pouvoir assurer un maillage étroit du territoire, au plus près des grandes centrales PV équipées de ses onduleurs centraux ou décentralisés. Les sites d'assistance peuvent accompagner les clients de SMA pendant toute la durée de vie de leurs installations, depuis le dimensionnement de ces dernières pendant la phase projet jusqu'au service après-vente avec une assistance téléphonique, un service d'échange sous 48h en cas de panne ou toute autre intervention sur site.
La stratégie de SMA France sera détaillée plus avant dans un futur numéro, où nous parlerons aussi de la vision du leader mondial des onduleurs quant à l'intégration du photovoltaïque dans le réseau électrique.
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