L'essentiel Mercredi 11 Décembre @ VIPress.netEDF EN met le pied en Inde pour développer ses activités dans le solaire en Asie
En créant une société commune à New Dehli, en Inde, avec la société locale ACME Cleantech Solutions, EDF Énergies Nouvelles fait un premier pas dans les énergies renouvelables en Asie du Sud, en visant le développement, la construction et l’exploitation de centrales photovoltaïques dans ce pays à fort potentiel d'ensoleillement, qui vise une puissance PV de l’ordre de 22 GW à horizon 2022 contre 2 GW installés aujourd'hui …
« Ce nouveau partenariat constitue une formidable opportunité pour EDF Energies Nouvelles. Il nous permettra de prendre position sur le marché de l’énergie solaire dans un pays en forte demande d’énergies renouvelables et à haut potentiel de ressources avec l’appui fondamental d’une société locale », a déclaré Antoine Cahuzac, directeur général de la société EDF EN. Cette dernière prend ainsi une participation de 25% dans ACME Solar Energy Private Ltd (ACME Solar), entité nouvellement créée, dédiée aux projets solaires en Inde, co-détenue avec un 3e partenaire (avec également 25% du capital) qui n'est autre que le groupe luxembourgeois EREN, fondé en 2012 par Pâris Mouratoglou et David Corchia, les deux anciens dirigeants d'EDF EN. Le groupe EREN s'est défini pour vocation la sauvegarde et à l'utilisation rationalisée des ressources naturelles d'énergie et déjà présent dans les secteurs solaires et éoliens en France, en Grèce, en Italie et en Israël. ACME Cleantech Solutions sera en possession des 50% restants du capital de ACME Solar.
Présent en Europe et en Amérique du Nord, avec une entrée récente sur des marchés en Israël, au Maroc, en Afrique du Sud ou encore en Pologne, EDF EN détient un portefeuille de 6,358 GW de sources d'énergie propre avec un développement centré autour de l'éolien et du solaire. ACME Solar dispose, pour sa part, de 17,5 MW de solaire en exploitation, et a lancé la construction de plusieurs centrales PV (notamment des projets de 25 MW dans l'état du Madhya Pradesh et de 25 MW dans l'état d'Odisha). Le groupe aurait au total un portefeuille de 200 MW de projets à différents stades d’avancement. L’Inde bénéficie d’une forte capacité d’ensoleillement et présente un déficit récurrent de production d’électricité. Dans ce contexte, EREN peut apporter son savoir-faire en terme de financements pour faire avancer les projets. Selon le site Indian Power Sector, « ce partenariat avec ACME Cleantech s'inscrit dans la stratégie d'EREN qui consiste à coopérer avec des partenaires régionaux fortement implantés dans leur secteur ; l'Inde présente un marché destiné à croître, où ACME Solar sera en mesure de fournir de l'énergie solaire pour un prix de marché compétitif », a souligné David Corchia, co-fondateur d'EREN.
Rappelons que l'Inde bénéficie de 250 à 300 jours de soleil par an, avec une irradiation moyenne annuelle de 1600 à 2200 kWh/m2.
Photo : la centrale photovoltaïque de 143 MWc d'EDF EN à Catalina, en Californie
Le marché du PV à concentration serait à l'aube d'une croissance explosive
Après des années de lents progrès, le marché mondial du photovoltaïque à concentration entre maintenant dans une phase de très forte croissance, avec une hausse de 750% du nombre d'installations d'ici 2020, estime la société d'études IHS. La puissance annuelle installée atteindrait 1,4 GW dans le monde en 2020, contre 160 MW aujourd'hui …
Pour Karl Melkonyan, analyste photovoltaïque chez IHS, le marché du CPV se trouverait aujourd'hui dans une situation très comparable à celle du PV classique en 2007, avec des coûts élevés et un avenir incertain. L'évolution technologique aurait néanmoins déjà réduit les coûts de façon dramatique cette année. IHS estime la baisse à 25,8% la chute des prix du photovoltaïque à haute concentration (HCPV), de 3,54 $/W en 2012 à 2,62 $/W en 2013. Au cours des prochaines années, les prix diminueraient encore de 15% en moyenne annuelle jusqu'à atteindre 1,59 $/W en 2017. Du point de vue des coûts d'exploitation, le CPV deviendrait cependant compétitif, notamment dans des centrales solaires de grande taille dans des régions très ensoleillées.
La société française Soitec est leader mondial sur le marché du CPV. L'Américain Emcore s'est, lui, désengagé de cette activité en juin dernier en vendant sa participation de 40% de la joint-venture Suncore Photovoltaic Technology créée en 2010 avec le Chinois San’an Optoelectronics. Suncore a repris depuis les actifs de la société israélienne Zenith Solar qui avait développé une technologie solaire hybride thermodynamique et photovoltaïque (CHP pour combined heat and power).
La technologie CPV fait appel à des lentilles ou des miroirs pour concentrer la lumière du soleil sur les cellules solaires, et est plus efficace que le photovoltaïque classique en terme de rendement. La présence des éléments optiques est néanmoins un facteur additionnel de coût, ce qui a freiné son acceptation, estime IHS.
Les États-Unis : 3e marché pour le PV dans le monde l'an prochain ?
En croissance de 7% sur les 12 derniers mois, la file d'attente des projets de centrales photovoltaïques se trouvant à différents stades d'étude ou de construction aux États-Unis afficherait aujourd'hui un volume de plus de 43 GW, estime NPD Solarbuzz, qui anticipe le positionnement du pays comme le 3e marché mondial l'an prochain, derrière la Chine et le Japon …
Les statistiques de NPD Solarbuzz montrent que les projets moins importants tirent désormais plus le marché que les grandes centrales PV de plus de 100 MW telles que les fermes Mount Signal Solar, Topaz, Calexico et Desert Sunlight en Californie, ou encore Copper Mountain au Nevada. « Les projets de plus de 20 MW dominent en terme de capacité grâce à des programmes contraignants de développement de sources d'énergies renouvelables dans différents états fédéraux, mais des projets de toutes tailles s'affichent de plus en plus rentables grâce à la baisse des prix des systèmes PV au cours de l'année passée », confirme Michael barker, analyste senior chez NPD Solarbuzz.
L'une des raisons à cette évolution réside dans l'existence d'un crédit d'impôts de 30% encore applicable au cours des trois prochaines années. Pour qu'un maximum de projets soit en phase de construction avant 2017, les développeurs se sont orientés vers des projets de plus petite taille, réalisables dans des laps de temps plus courts. Le rythme de finalisation des projets actuellement encore à l'étude ou à l'étape de planification et de leur construction devrait donc s'accélérer. Les dix plus grands projets solaires encore à l'étude ou déjà en construction qui seront opérationnels dans les trois prochaines années représentent juste un peu plus de 5 GW de nouvelle puissance PV. Au cours des douze derniers mois, les projets de moins de 30 MW ont, eux, augmenté de 33% en nombre, à plus de 2100 sites.
Toshiba devient fournisseur d'électricité photovoltaïque pour le résidentiel en Allemagne
Toshiba s'allie au groupe immobilier du Bade-Wurtemberg GAGFAH pour entrer sur le marché allemand du solaire avec une solution d'autoconsommation de l'électricité photovoltaïque sur site dans des immeubles résidentiels. Son modèle : installer et gérer des centrales PV en toiture et vendre l'électricité produite aux résidents à un coût moindre que le prix de l'électricité tirée du réseau. La société vise l'installation de 100 MW d'ici 2016 …
1: Prix de vente au tarif d'achat, exemple du tarif d'achat payée par les énergéticiens en octobre 2013.
2: Prix de l'électricité hors taxe pour les particuliers à Ostfildern, octobre 2013.
L'activité sera lancée en mars 2014 après l'installation, financée par des fonds de pension, de systèmes PV (de Toshiba) de 3 MW de puissance cumulée sur des immeubles d'appartements résidentiels appartenant au groupe immobilier GAGFAH (gestionnaire de plus de 145000 logements en Allemagne) dans deux villes du Bade-Wurtemberg, Villingen-Schwenningen et Ostfildern. Le programme vise à couvrir 750 appartements dans un premier temps. Les systèmes PV appartiennent aux fonds de pension qui les ont financés, mais leur gestion sera assumée par la filiale allemande de Toshiba International Europe (TIL). Pour cela, TIL achète aux fonds de pension l'électricité produite puis la vend aux habitants des immeubles à un prix plus bas que le tarif réglementé de l'électricité fournie par les énergéticiens. Les jours de mauvais temps et la nuit, ou lorsque le système PV n'est pas opérationnel, TIL fournit aux résidents de l'électricité achetée sur le marché de gros et revendue au même prix que l'électricité solaire.
Ultérieurement, le groupe japonais envisage aussi l'installation de batteries et l'intégration, d'un système de gestion type micro-grid, appelé μEMS. L'objectif consiste à mettre au point un modèle commercial d'autarcie énergétique, incluant l'intégration de sources locales de production d'énergie décentralisées pour répondre à des besoins locaux et dans des conditions locales.
PV organique : 16 millions d'euros pour un projet de R&D en Allemagne
En Allemagne, une équipe interdisciplinaire vient de démarrer Popup, un projet de R&D d'une durée de trois ans dédié au photovoltaïque organique visant à accélérer sa percée industrielle grâce à un procédé de fabrication économique adapté à une production de volume. Subventionné à 50% par les autorités publiques, le projet dispose d'un budget de 16 millions d'euros …
Les travaux porteront aussi bien sur de nouveaux matériaux, plus efficaces et plus stables, que sur des procédés de fabrication faisant appel à l'impression et à la sérigraphie, ainsi que sur des architectures novatrices pour réaliser des panneaux solaires de tous types (souples, rigides, semi-transparents et transparents, sur des substrats en polymère et/ou en verre). Les chercheurs devraient aussi éviter de recourir à des électrodes de type ITO (Indium Tin Oxide) et donc à des matériaux coûteux comme l'indium, mais utiliser des films conducteurs ou d'autres solutions microstructurées pour la métallisation des électrodes. Le projet s'inscrit dans le programme « Grundlagenforschung Energie 2020+ » du ministère allemand de l'éducation et de la recherche (BMBF).
Coordonnée par le chimiste Merck, l'équipe opérationnelle se compose d'experts de 10 universités et de sociétés industrielles, et donc de laboratoires publics et privés. Parmi les participants industriels figurent notamment PolyIC, Belectric OPV (ex-Konarka), [b)Siemens[/b) et Centrosolar Glas ainsi que le groupe Webasto, spécialisé dans les techniques climatiques. L'Institut für Technologie de Karlsruhe (KIT), un organisme public leader dans la recherche sur l'énergie en Europe, est chargé de la mise en œuvre du projet, avec un budget d'un million d'euros.
Les applications du photovoltaïque organique se trouvent aussi bien dans l'automobile (support d'alimentation d'électronique de bord) que dans le bâtiment (en façade par exemple), et plus généralement partout où il est possible d'intégrer des cellules solaires souples et de faible poids. En Europe, des entreprises françaises comme DisaSolar ou encore Armor ainsi que la société allemande Heliatek sont très actives dans ce domaine. Voir nos articles, notamment [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=nfoftptlays}yknn|ici[/L], [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=nfhxthrfays}mjnp|ici[/L] et [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=acsfofhv{Pays}ztiz|ici[/L]
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