L'essentiel Mardi 24 Juin @ VIPress.net

Ségolène Royal présente le projet de loi sur la transition énergétique, sans grandes annonces pour le photovoltaïque

Energies renouvelables>France>Politique/Réglementation
24/06/2014 16:08:15 :


Le 18 juin dernier, Ségolène Royal a présenté le projet de loi sur la transition énergétique. Elle a souligné à cette occasion que le nouvel appel d'offres pour les installations photovoltaïques de puissance supérieure à 250 kWc (aussi appelé CRE 3) serait lancé cet été. Avec cette annonce sans autres précisions sur le déploiement du photovoltaïque, les acteurs du PV qui espéraient au moins entendre un objectif revalorisé de la puissance PV à l'horizon 2020 restent sur leur faim, même si le projet de loi donne par ailleurs les bonnes orientations …


Les grandes lignes du projet de loi sur la transition énergétique se déclinent, sans surprise, selon quatre axes : baisser la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% aujourd'hui à 50% à l'horizon 2025 ; augmenter la part des énergies renouvelables ; favoriser la rénovation énergétique pour les particuliers ; et promouvoir la voiture électrique. Pour le déploiement des énergies renouvelables, la ministre a pris pour exemple le projet Tiper avec un parc photovoltaïque et la vente de gré à gré de l'électricité solaire produite à un prix compétitif et garanti sur trente ans en vertu d'un contrat signé entre Solairedirect et le fournisseur d'électricité Séolis, un exemple susceptible d'être généralisé à l'échelon national. Les travaux de construction de la centrale PV ont récemment démarré à Thouars, en Poitou-Charentes (Photo : Ségolène Royal et Thierry Lepercq, président de Solairedirect. Pour plus de détails, cliquer [L]http://www.tiper.fr/projet.html|ici[/L])

Pas de calendrier précis pour le photovoltaïque mais la promesse d'un appel d'offres
En mai dernier*, la ministre avait encore avancé que l'appel d'offres CRE 3 serait lancé « avant l'été ». Pourtant, le maintien même des AO continue à faire débat, alors qu'une analyse de la CRE sur les coûts et la rentabilité des EnR va jusqu'à préconiser leur généralisation à l'ensemble des filières matures (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=uvhdqfhb{Pays}gqpn|notre article[/L] ), que l'Union européenne abonde aussi dans ce sens et que l'Allemagne prévoit en outre de passer à ce modèle en 2017 dans le cadre de sa réforme sur les modes de soutien aux énergies renouvelables (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=hczvadtl{Pays}iktr|notre article[/L]). Tout ceci en dépit des nombreuses remarques quant à l'(in)efficacité du dispositif par rapport aux objectifs qu'il est censé permettre d'atteindre mais aussi des études qui contestent leur utilité réelle et prouvent leur effet contre-productif, avec un effet néfaste surtout sur les PME. Une étude de l'IZES (un institut dédié aux systèmes énergétiques du futur en Allemagne) est édifiante sur ce point. Voir [L]http://www.bee-ev.de/Publikationen/IZES2014-05-20BEE_EE-Ausschreibungen_Endbericht.pdf|ici[/L]

L'association Hespul estime pour sa part que les résultats des appels d'offres pour le photovoltaïque sont mitigés en France. Nombre de projets ont été sous-estimé au niveau prix, et ne sont donc pas réalisés. À l’inverse, les appels d’offre peuvent très souvent mener à des prix plus élevés que ce que permettrait le tarif d’achat. Dans le cas des appels d’offres pour les installations photovoltaïques de moins de 250 kW en 2012/2013, les projets retenus affichaient des prix entre 194 et 231 €/MWh, soit 8 à 14% plus cher que les tarifs d’achat en cours au même moment pour des installations pourtant plus petites (36 et 100 kW).

Le gérant d'une PME active dans les installations photovoltaïques, qui a préféré garder l'anonymat, souligne, pour sa part, que « Les appels d'offres ne visent qu'une chose : contrôler le développement des énergies renouvelables. La procédure représente un surcoût énorme pour les petits développeurs. Une PME ne peut pas soumettre de projets en direct, il lui faut par exemple d'abord trouver un investisseur à cause des importantes garanties financières demandées, et signer un accord de R&D avec un organisme certifié. Pour les PME, les appels d'offres représentent donc une « double peine ». Il faut déjà 3 à 4 années de travail pour développer un projet de centrale PV au sol, la procédure d'appel d'offres ajoute encore 12 à 18 mois de plus. D'où un chiffre d'affaires et un marché qui se développent moins vite. Et le tout avec seulement une chance sur vingt de voir son projet retenu. Sans même parler des coûts induits pour le traitement par l'état, par l'Ademe, par les préfectures et les administrations régionales pour les permis de construire, etc, c'est un véritable gâchis économique ! »

* Cette déclaration avait été faite lors de la conférence de presse du 7 mai annonçant les lauréats du 2e appel d'offres pour l'éolien en mer avec l'attribution des deux parcs d'Yeu-Noirmoutier (Vendée) et du Tréport (Seine-Maritime) à GDF Suez associé au groupe portugais EDP Renewables et à la société française Neoen Marine.

Le Solar Decathlon Europe 2014 ouvre ses portes du 28 juin au 14 juillet à Versailles

France>Réalisations>Technologies
24/06/2014 16:12:34 :


La Cité du Soleil est en train de voir le jour sur le site des Mortemets à Versailles, à un jet de pierres du célèbre château. Après près de deux ans de préparation, une vingtaine d'équipes d'étudiants du monde entier y construisent des prototypes de maison fonctionnant exclusivement à l'énergie solaire et en toute autonomie dans le cadre de la compétition interuniversitaire et internationale Solar Decathlon Europe. Le coup d'envoi sera donné le 27 juin, le site sera ouvert gratuitement au public du 28 juin au 14 juillet …


Le chantier approche de la fin, et les quelque 800 « étudiants constructeurs » s'activent pour finir dans les temps sous peine de disqualification. Après deux éditions à Madrid, la version 2014 du Solar Decathlon Europe se distingue notamment par une forte orientation vers des projets de rénovation (19 projets sur 20), avec des concepts très diversifiés tenant bien souvent compte du pays d'origine des équipes et de leurs besoins en termes d'habitat et d'urbanisation. Des jurys spécialisés évalueront les 20 prototypes selon dix critères d'évaluation afin de déterminer l'équipe gagnante, celle qui aura le mieux su relever le défi. Au-delà des 20 équipes qui avaient été sélectionnées pour le concours, plusieurs équipes remplaçantes (en cas de défaut d'une équipe sélectionnée) ont tenu à également monter leur prototype à Versailles.

Ce rendez-vous de l'innovation est en même temps une opération de sensibilistion du grand public sur les possibilités offertes par l'énergie solaire, notamment avec un programme de manifestations parallèles organisées par différents sponsors et autres partenaires de la manifestation. Pour tous les détails, et notamment le plan d'accès, cliquer [L]http://www.solardecathlon2014.fr/|ici[/L]

IHS prédit une hausse de 24% pour le marché des produits PV au 2e semestre 2014

Silicium>Panneaux >Cellules >Matériaux>Conjoncture>Etudes de marché
24/06/2014 10:13:33 :


Selon IHS Technology, après un faible 1er semestre 2014, le marché de la chaîne d'approvisionnement du photovoltaïque (incluant le silicium, les tranches, les cellules solaires et les panneaux PV) devrait croître de 24% au 2e semestre, à 28,7 milliards de dollars, grâce à une progression notable de près de 30% des ventes de panneaux photovoltaïques …



Le chiffre d'affaires mondial réalisé dans le PV (silicium, wafers, cellules solaires et panneaux PV) aurait atteint 23,1 milliards de dollars au 1er semestre, en hausse de seulement 1% comparé au semestre précédent. Sur l'ensemble de l'année 2014 comparé à 2013, IHS prévoit une augmentation des ventes dans tous les secteurs : +36% pour le silicium, +35% pour les tranches de silicium, +18% pour les cellules solaires et +17% pour les panneaux PV. Les prix moyens de vente ne devraient baisser que modérément en 2014. Selon Jessica Jin, analyste PV chez IHS, « le déploiement du photovoltaïque a ralenti au 1er semestre 2014 parce que le marché n'a démarré que lentement en Chine en début d'année. Le rythme des installations va toutefois s'accélérer au 2e semestre pour atteindre +24%, en termes de puissance grâce à des marchés porteurs comme la Chine, le Japon, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avec des croissances de plus de 10% qui compensent largement le déclin sur des marchés historiques tels que l'Allemagne, l'Italie et la Grèce. »

A plus long terme, IHS prévoit une croissance moyenne annuelle de 10 à 15% de la demande dans le PV jusqu'en 2018, à plus de 70 GW à cette échéance (contre 47 GW en 2014). Ceci entraînera nécessairement des investissements dans l'outil de production. Une nouvelle phase d'expansion démarrerait donc dès cette année qui se traduirait, d'ici 4 ans, par une hausse de la capacité de production dans tous les secteurs, et plus précisément de 95000 tonnes dans le silicium, de 28 GW dans les tranches de silicium, de 27 GW dans les cellules solaires et de 23 GW dans les panneaux photovoltaïques.

Sillia Vénissieux-Lannion est sur les rails

Silicium>Panneaux >France>Fusions/Acquisitions>Stratégie
24/06/2014 10:02:39 :


Après l'officialisation le 16 juin dernier de la reprise de l'usine de Bosch à Vénissieux par Sillia Énergie (groupe Sofie), le fabricant breton de panneaux photovoltaïques, la nouvelle entité Sillia VL (pour Vénissieux-Lannion) est désormais lancée. L'usine va pouvoir recommencer à monter en puissance après 7 mois d'arrêt avec 128 salariés sur les 240 que comptait le site avant le désengagement de Bosch. Le groupe Sillia compte développer l'activité industrielle et porter sa capacité totale d'assemblage de panneaux PV à 260 MWc …


La capacité d'assemblage s'élève aujourd'hui à 60 MW à Lannion et à 150 MW à Vénissieux. Après son opération de reprise menée en partenariat avec Urbasolar, avec le soutien du groupe Bosch (qui apporte une aide financière de 9,1 millions d'euros sur 3 ans) et des pouvoirs publics, Sillia se voit comme un leader industriel du photovoltaïque en France ainsi que comme un outil essentiel pour accompagner des projets PV sur l'Hexagone comme ailleurs dans le monde. Le groupe viserait un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros cette année et de près de 90 millions d'euros l'an prochain, selon des informations publiées par La Tribune, une progression qui tient compte du volume des projets lauréats du dernier appel d'offres pour lesquels il fournira des panneaux PV. Concernant la charge de travail, des volumes mensuels avaient été prévus dans le plan de reprise (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=nftjthyv{Pays}eqxo|notre article[/L])

La branche solaire du Syndicat des énergies renouvelables (SER-Soler) s'est félicitée de cette annonce et de la reprise de l'activité sur le site de Vénissieux dans un communiqué de presse, et a rappelé que l’industrie française du solaire photovoltaïque est une réalité avec une dizaine de fabricants de modules PV et/ou de cellules solaires cumulant une capacité de production d'environ 600 MW et près de 200 industriels répartis sur l’ensemble de la chaîne de la valeur. Jean-Louis Bal, président du SER, a aussi rappelé que « la filière doit pouvoir compter sur des volumes suffisants et récurrents, et la relance des appels d'offres pour les grandes installations ainsi qu'un système tarifaire révisé pour les plus petites installations doivent permettre aux industriels français de consolider leurs références nationales pour se développer à l'export. »

SolarCity reprend Silevo et vise une usine PV intégrée de 1 GW

Silicium>Autretechno>Panneaux >Cellules >Etats Unis>Fusions/Acquisitions>Stratégie
24/06/2014 09:48:51 :


La jeune pousse californienne Silevo, inventeur d'une nouvelle architecture de cellules solaires, devrait passer dans le giron de l'installateur américain SolarCity, leader dans les centrales photovoltaïques pour le résidentiel, en vertu d'un accord que viennent de signer les deux parties avec, à la clé, l'annonce d'un investissement massif dans une usine d'assemblage de plus de 1 GW/an (cellules solaires et panneaux PV) dans l'état de New York d'ici 2016, sur un site non précisé mais où Silevo avait déjà entamé des négociations pour monter une usine de 200 MW …

La transaction devrait coûter entre 200 et 350 millions de dollars, avec des paiements échelonnés selon l'évolution des activités reprises en termes de volume et de coûts. Silevo dispose aujourd'hui d'une capacité de production de 32 MW. Sa technologie Triex utilise une architecture de cellule solaire à jonction tunnel avec laquelle un rendement de conversion de 22,1% a été atteint fin 2012. SolarCity a maintenant fixé l'objectif à 24%. La technologie se distinguerait aussi par un comportement plus performant en température et par un coût de production moindre que les panneaux PV conventionnels. Silevo avait aussi dévoilé un panneau photovoltaïque de 355 Wc, avec 72 cellules solaires Triex de 156 mm de côté, à la mi-2013 (validé par le laboratoire Renewable Energy Test Center (RETC), partenaire de TÜV SÜD aux Etats-Unis pour les test PV). La société revendique ainsi une performance supérieure de 20% comparé aux fournisseurs faisant appel à des cellules solaires conventionnelles de 125 mm de côté (tranches de silicium de 5 pouces). Enfin, Silevo avait par ailleurs signé récemment un accord de distribution avec Krannich Solar.

SolarCity entre ainsi dans l'arène des quelques « grands » du photovoltaïque en Amérique du Nord, et disposera donc, comme First Solar, SunPower et SunEdison, d'une production intégrée depuis l'assemblage de panneaux PV jusqu'à l'installation. L'Américain explique cette acquisition avec son souhait d'accélérer le déploiement massif des énergies renouvelables, sur la base du solaire dont les rayonnements fournissent à la terre autant d'énergie que la consommation annuelle de la population mondiale toutes sources confondues, détaillée sur le blog des dirigeants de SolarCity, Elon Musk, Lyndon Rive et Peter Rive (respectivement président, CEO et CTO). Dans ce contexte, la firme craint une pénurie de panneaux PV à moyen terme, par exemple d'ici 2 à 3 ans. SolarCity croit à l'avenir du solaire, et pense que l'énergie photovoltaïque deviendra la source prédominante d'énergie d'ici 25 ans, ce qui nécessiterait le déploiement de 400 GW de panneaux PV. Pour cela, les coûts de production doivent encore baisser afin que, in fine, le déploiement du solaire puisse s'affranchir des subventions. Une production intégrée semble être la meilleure stratégie pour y arriver.

L'Italie remanie rétroactivement le dispositif tarifaire de ses centrales PV

CentralesPV>Italie>Politique/Réglementation
24/06/2014 10:06:59 :


En Italie, le gouvernement annonce une refonte du dispositif des tarifs d'achat octroyés aux centrales photovoltaïques de plus de 200 kW, et ce rétroactivement. Différente du coup de massue qui vient d'être entérinée en Espagne (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=nfhfwvuv1706yapm|notre article[/L]), cette réforme oblige les exploitants de centrales PV à choisir entre la peste et le choléra, estime la société de conseil New Energy Projects

New Energy Projects illustre la réforme de la réglementation tarifaire en prenant pour exemple une centrale PV de 990 kW mise en service en juin 2011 – le contrat court donc encore 16,5 ans – avec un tarif d'achat de 29,10 c€/kWh. Si le dispositif actuel était maintenu, l'exploitant toucherait 4,8 millions d'euros d'ici la fin de son contrat d'achat. Si la loi est votée telle qu'elle a été présentée, le gestionnaire GSE ne rétribuera plus les exploitants d'installations existantes sur leur production réelle à partir du 1er juillet 2014, mais leur paierait un montant mensuel fixe pour 90% de leur production. Une régularisation par rapport à la production réelle interviendrait en juin de l'année suivante. Pour notre exemple de centrale PV de 990 kW, la réforme offre à l'exploitant le choix entre deux options : soit le paiement du tarif d'achat sur 90% de la production pendant les 16,5 années restantes, soit 4,3 M€ (ce qui représente une perte de 500 k€) ; soit une rétribution assortie d'un % de baisse chaque année qui lui permet de récupérer 4,8 millions d'euros mais au terme d'un contrat d'achat prolongé jusqu'à 24 ans (voir le tableau ci-contre).

Le gouvernement a apparemment déjà voté la réforme et le parlement doit maintenant légiférer d'ici 60 jours. Pour les opposants, le débat parlementaire reste le seul espoir d'obetenir une modification du projet dans l'intérêt des investisseurs.

D'après New Energy Projects, quelque 8600 exploitants de centrales PV (sur un total d'environ 200000) seraient touchés par la réforme. Ces 8600 exploitants toucheraient environ 60% des subsides payés par le gestionnaire GSE.



© VIPRESS - Soyez le premier informé !
Mentions légales