Mardi 16 Novembre @ VIPress.net

Q-Cells se dote d'une unité d'assemblage de panneaux photovoltaïques

Silicium>Couches minces>Panneaux >Cellules >France>Allemagne>Stratégie
16/11/2010 09:23:52 :


Un an après la mise en place d'un plan de restructuration suite au difficile exercice 2009, le champion européen des cellules solaires Q-Cells affiche ses nouvelles ambitions alors que ses résultats financiers – CA de 402 M€ au 3e trimestre (+20% en séquentiel) et objectif de 1,3 milliard d'euros sur l'année, EBIT de 55 M€ sur 9 mois et objectif de 75 à 80 M€ sur l'exercice – lui donnent des ailes. La firme allemande étend ses activités en se lançant dans l'assemblage de panneaux photovoltaïques avec une usine de 150 MWc pour son offre Q.Pro, et en développant ses filiales à l'international comme, par exemple, en France. Etat des lieux avec Daniel Cintolesi, récemment nommé à la tête de la filiale française …



Que représente le marché français pour Q-Cells ?
La France est un pays phare pour Q-Cells, avec un bon ensoleillement sur une grande partie du pays, mais surtout dans les Dom Tom. C'est aussi une tête de pont vers l'Afrique francophone. Q-Cells vend des cellules solaires à des sociétés françaises pour l'assemblage de panneaux photovoltaïques depuis 2001, notamment à Tenesol, à Solairedirect, à Sillia Energie. Au-delà, nous sommes présents en France avec notre activité de projets qui inclut la planification, l'ingénierie et la maîtrise d'ouvrage, toujours dans une perspective industrielle, pas dans le résidentiel. Nous travaillons en direct avec les développeurs pour les grandes centrales PV et avec des systémiers pour les petites centrales PV, et enfin avec des distributeurs qui traitent, eux, avec des installateurs régionaux. Nous avons notamment participé aux centrales solaires de Solairedirect aux Mées [NDLR : 12 MW sur deux sites]. Nous avons la même approche de partenariat en Italie, en République tchèque, au Canada, aux Etats-Unis, en Australie.

Quel est l'impact de la volatilité de la réglementation tarifaire en France ?
Clairement, si une industrie du solaire a pu se développer au Japon et en Allemagne, c'est grâce à l'existence d'un marché local. En France, il est difficile de planifier des projets actuellement. Une politique de réglementation tarifaire plus stable serait souhaitable. Les professionnels du secteur continuent néanmoins à développer des projets. La stratégie de communication des pouvoirs publics s'est positionnée contre le photovoltaïque, parfois même agressivement, mais, dans ce domaine, le traitement de l'information s'est peu à peu relativisé. Des malentendus ont été écartés. Si le coût de l'électricité augmente en France aujourd'hui, ce n'est pas à cause du PV.
Toutefois l'administration doit clarifier l'avenir qu'elle souhaite pour la filière industrielle du solaire dans le pays. Je pense que ce serait une mauvaise idée de laisser se dégrader la situation de l'industrie du solaire en France, ou de freiner son développement. Le secteur du solaire affiche une forte croissance partout ailleurs. La France a déjà du retard et s'il n'y a pas d'investissements maintenant, la filière ne pourra que difficilement s'en remettre.

Comment voyez-vous évoluer le coût de l'électricité photovoltaïque ?
Actif dans le secteur du solaire depuis plus de quinze ans, j'ai vu évoluer ce marché, de l'idéalisme du départ à l'internationalisation actuelle. L'électricité d'origine photovoltaïque est encore chère mais il faut tenir compte de ses autres avantages. D'importantes baisses de coût sont encore possibles contrairement à d'autres sources d'énergies, notamment fossiles. Les centrales photovoltaïques sont plus fortement productrices d'énergie en journée, mais c'est aussi là qu'on a besoin d'électricité. Des expérimentations réalisées en Allemagne ont déjà prouvé la faisabilité d'une alimentation autonome, à partir de sources renouvelables. Dans le Sud de l'Italie, la parité réseau est déjà atteinte. En Allemagne, nous y serons à l'horizon 2015. Evidemment, le PV représentera un pourcentage du mix énergétique. En France, la question est de savoir si ce pourcentage sera homéopathique ou conséquent. Il y a suffisamment d'espace, et assez de toitures pour qu'il soit conséquent. Mais pour que le coût de l'électricité photovoltaïque baisse encore, il faut un marché de volume.

Q-Cells est historiquement un fabricant de cellules solaires en silicium classique. Quelle est votre stratégie dans les technologies couches minces ?
Les technologies couches minces sont complémentaires à l'offre silicium. Notre objectif consiste à proposer à nos clients les deux solutions. Q-Cells commercialise des panneaux CIGS depuis 2009 en Allemagne, en Belgique et en Italie. Cette offre arrive maintenant aussi en France avec les panneaux Q.SMART, très esthétiques grâce à l'homogénéité de la couleur noire en surface, qui seront d'ailleurs exposés au salon Energaïa le mois prochain à Montpellier. Cette offre est adaptée aux installations sur des toitures de maisons individuelles, sur des toitures industrielles et commerciales, et en façade. Nos panneaux CIGS affichent de bons rendements de conversion quels que soient l’orientation de la toiture et l’angle d’inclinaison, même en cas de faible luminosité et d’ombrage partiel. Ce sont les premiers panneaux à couches minces de fabrication industrielle offrant un rendement allant jusqu’à 13%, certifié par le laboratoire indépendant Fraunhofer ISE.
La technologie a été développée pendant des années en laboratoire, jusqu'à des panneaux d'1/2 m2, en commun avec un groupe de chercheurs de l'université d'Uppsala en Suède. Q-Cells a investi dans cette technologie afin de l'industrialiser. Nous avons une unité d'assemblage de plus de 100 MW à Thalheim, près du siège de l'entreprise. C'est aussi à Thalheim que nous installerons l'unité d'assemblage des panneaux photovoltaïques Q.PRO. La proximité avec les équipes de R&D du groupe nous permettra de développer la technologie d'assemblage et de n'utiliser que des cellules solaires avec les performances de conversion les plus élevées, jusqu'à 17%.



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