Mercredi 17 Février @ VIPress.netTarifs d'achat PV : après les syndicats, des industriels réagissent
Les tarifs d'achat s'appliquant aux dossiers de centrales photovoltaïques déposés fin 2010 sont toujours en suspens, ce qui a jusqu'ici déjà fait couler beaucoup d'encre, notamment de la part des différents syndicats professionnels de la filière PV en France ; au-delà, certains industriels, qui se sentent peut-être peu ou mal défendus par les syndicats, manifestent, eux aussi, leur mécontentement face à l'incertitude sur ces dossiers et sur le décret régissant les nouveaux tarifs d'achat en général ; nous avons choisi de publier des extraits des commentaires de Schüco, Exosun, Facilasol et d'un groupe de PME ….
Guy Vicente, président de Schüco France et directeur de Schüco International : « L’évolution des tarifs à la baisse pour des installations sur les bâtiments de bureaux, industriels, commerciaux, agricoles choque beaucoup de professionnels. Il est absolument incompréhensible de voir les tarifs intégrés écartés des bâtiments neufs. Que va t-on faire des bâtiments à énergie positive et des Bâtiments Basse Consommation (BBC) ainsi que des bâtiments à l’étude depuis 18 à 24 mois pour lesquels le calcul de rentabilité avait été déterminé selon un tarif d'achat à 60 c€/kWh ? Ces mesures ne risquent t-elles pas de décourager les architectes qui s’intéressaient et/ou commençaient à intégrer ce type d’équipement ? Les investisseurs ne risquent-ils pas de se lasser ?
De la même façon et alors que la France s’était fait fort de privilégier les tarifs intégrés pour favoriser des projets architecturaux pérennes, on s’aperçoit que dans certaines régions, par le biais de la pondération des coefficients, on se retrouve finalement avec un écart de tarif mineur entre les centrales au sol (37 c€/kWh) et les installations avec intégration simplifiée au bâti (42 c€/kWh). Ce décret risque d’avoir un effet contreproductif, en favorisant l’implantation de centrales au sol sur des terrains agricoles au dépens de l’intégration au bâti. »
Frédéric Conchy, pd-g de la société Exosun : « La régionalisation des tarifs d’achat favorise une meilleure répartition des projets de parcs solaires au sol (supérieurs à 250 kWc) sur le territoire, mais le tarif d’achat de base pour ces installations au sol baisse de 32,8c€ à 31,4c€. Il aurait fallu au contraire les maintenir pour attirer les investisseurs et développer une réelle filière industrielle française.
L’objectif du Grenelle de l’Environnement est de 5400 MWc d'énergie de source photovoltaïque en 2020. Cet objectif, s’il était réalisé uniquement avec des parcs solaires, représenterait une surface foncière de 15 000 ha. Or, le territoire français compte 100 000 ha de sites et sols pollués, 233 000 ha de forêts très sérieusement endommagées par des tempêtes, sans parler des 30 000 ha de terres agricoles abandonnées chaque année en moyenne, et des vignes défrichées (rien qu’en Languedoc-Roussillon, presque 30 000 ha ces deux dernières années). »
Une rétroactivité qui passe mal
Serge Hernani, pd-g de Facilasol : « Nous avons appris ce jour que le gouvernement ne devrait proposer un nouvel arrêté concernant la transition entre les deux tarifs que d'ici à quelques semaines. Nous rappelons que Facilasol accueille positivement le nouveau décret mais déplore le traitement du dossier, singulièrement concernant les demandes en cours d'instruction.
Une part significative (supérieure à 75%) de notre carnet de commande pourrait être impactée par la période de transition, mais l'immense majorité de nos clients ne peuvent être qualifiés de « spéculateurs », s'agissant d'installations inférieures ou égales à 36 KVA. Il s'agit d'investissements à taille humaine, permettant à nos clients de diversifier leurs revenus, valoriser leur patrimoine, mais également participer à la diversification des sources de production d'énergie dite « verte » et à l'autonomie énergétique de leur région ... »
Enfin, une vingtaine de PME de la filière photovoltaïque (voir les noms en fin de texte) ont cosigné un communiqué dont nous publions ici des extraits : « Nos entreprises approuvent sans nuance l’évolution de la tarification. Cependant, la filière est sous le choc de la mesure rétroactive énoncée dans le communiqué du ministère de l’écologie. Les PME du secteur, véritables artisans du solaire, ne veulent pas voir annihiler leur travail de montage des projets 2009 sous le prétexte d’une bulle spéculative dont elles ne sont en rien responsables.
Nous demandons: la possibilité de lancer les chantiers correspondant aux demandes réalisées jusqu’au 11 janvier 2010 conformément à la procédure en vigueur ; une distinction entre entrepreneurs et spéculateurs, entre projets réels et projets virtuels ; une procédure claire d’application de l’arrêté ; la possibilité de travailler sereinement sans remettre en cause notre existence.»
Les signataires : AE3000, Kogys, Groupe JP Fauché, Cansol, Solar Glass Scheuten, Spn Energies, Vilmor ENR, Frontera, Axineo, Solar Consulting, Alt & Co, Terre d’énergies, Halifax Conseil, Enrb, Batiwatt, Berta, Varman Energies, Sotranasa, Ellipse Energie, Zimmerei Schwörer, Entreprise Rousset, Madec, LPS, Dom@gest, Mitjavila.
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