Lundi 10 Décembre @ VIPress.netPV : l'heure est aux toitures solaires en France
Les grandes centrales photovoltaïques au sol, les ombrières solaires et autres systèmes PV de plus de 1 MW risquent fort de ne plus guère fleurir librement en France. Telle est en effet la volonté du législateur (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=adhxsvnf0412iinw|notre article[/L]) qui souhaite baisser de 20%, à 8,40 c€/kWh, le tarif d'achat (T5) applicable à ces projets déposés depuis le 1er octobre dernier d'une part, et contrôler le développement du PV d'autre part, en favorisant à la fois les moyennes toitures de 36 à 100 kW avec un tarif d'achat rehaussé et les centrales de plus de 250 kW, en toiture ou au sol, avec un 2e appel d'offres qui devrait être lancé avant la fin de l'année. « Le tarif T5, qui a dû être maintenu pour des raisons juridiques, avait été fixé en mars 2011 à un niveau très bas jugé sans attrait, et n'était pas censé fonctionner », a ainsi précisé Pierre-Marie Abadie, directeur de l'énergie à la DGEC lors de la récente conférence organisée sur les énergies renouvelables par Les Echos …
Tout s'explique donc, selon Pierre-Marie Abadie : « il y a aujourd'hui de nouveau plusieurs centaines de MW en file d'attente pour ce tarif T5*. Nous voulons donc le « l'éteindre » afin de rediriger le développement des grandes centrales PV au travers des appels d'offres. »
« Je constate un terrifiant déficit de communication et de transparence concernant notre stratégie de développement du photovoltaïque en France. Nous sommes conscients que la filière traverse actuellement un trou d'air », reconnaît Pierre-Marie Abadie. « Pendant longtemps, la France a ressemblé à un champ de bataille pour les investisseurs. Aujourd'hui, le dispositif réglementaire de soutien passe par le tarif d'achat pour divers secteurs jusqu'à une certaine puissance, et par les appels d'offres au-delà, avec un contrôle du développement selon des critères bien définis. Pour les centrales au sol, le choix passe clairement par les appels d'offres. »
Concernant le tarif T5, la baisse continue des prix des panneaux photovoltaïques a joué contre le législateur, et en faveur des développeurs qui ont pu monter des projets rentables même à 10-11 c€/kWh. Des sociétés ont ainsi pu lancer des initiatives, comme Solairedirect par exemple avec le projet Ester (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=hxhqtuad{Pays}kuay|notre article[/L]), grâce à un contrat de vente d'électricité de gré à gré et un financement adapté.
Développement "ouvert" jusqu'à 100 kW, mais sous contrôle par appel d'offres au-delà
« Le photovoltaïque, c'est bien là où il y a beaucoup de soleil, là où il n'y a pas d'accès au réseau, là où l'électricité est chère. Partout ailleurs, il faut maîtriser les volumes. Dans les centrales au sol, où il y a peu de valeur ajoutée autour des panneaux photovoltaïques, la chaîne de valeur n'est pas favorable à l'industrie française mais au développement de l'industrie chinoise. Nous avons tiré les leçons du passé : il est nécessaire d'améliorer la chaîne de valeur au profit de la filière industrielle locale en enrichissant le panneau PV ainsi que les éléments autour du panneau PV », précise Pierre-Marie Abadie. « Le photovoltaïque est une énergie renouvelable très particulière, pas encore mature, ce qui se traduit notamment par une grande volatilité sur les coûts avec de grands chocs sur la demande et sur l'offre, et des technologies de rupture encore à venir. Le dispositif de soutien doit rester soutenable. De nombreux pays, comme l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, et la France aussi, ont soutenu le développement avec des tarifs d'achat et, dans tous ces pays, les aides ont reculé. »
Quant aux « mesures d'urgence » pour la filière photovoltaïque prévues dans les projets d'arrêté, à savoir la hausse de 5% du tarif d'achat pour les centrales PV de 36 à 100 kW et la bonification de 10% pour l'utilisation de panneaux PV européens, elles devraient se concrétiser … bientôt ...
* Voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=hxhqtuad{Pays}kuay|notre article[/L]
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