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Révision de la directive RoHS : le photovoltaïque dans la ligne de mire de Bruxelles ?

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01/06/2010 18:07:28 :


Pour ou contre les panneaux photovoltaïques couches minces en CdTe ? La discussion est d'actualité à l'occasion d'une révision de la directive RoHS sur la restriction de “substances hasardeuses” comme le plomb, le mercure ou encore le cadmium et leur remplacement par des solutions alternatives dans l'industrie électronique. La Commission européenne ne semble pas avoir l'intention d'inclure les panneaux solaires dans la directive, mais l'industrie du solaire est, elle, divisée …

La révision de la directive RoHS devrait être entérinée courant juin à Bruxelles.

La discussion porte essentiellement sur l'interdiction du cadmium, qui est utilisé, notamment par First Solar, General Electric, PrimeStar ou encore Abound Solar dans les panneaux PV couches minces en tellurure de cadmium, mais aussi du plomb utilisé pour les soudures. Ces substances sont problématiques par exemple en cas d'incendie, de casse, de ruissellement des eaux ...

L'harmonisation des directives RoHS (sur la restriction des substances toxiques) et WEEE (sur la collecte et le recyclage des équipements électroniques et électriques) est à l'ordre du jour à Bruxelles depuis 2008, avec diverses propositions pour en améliorer à la fois la portée et les objectifs.

Après un amendement de la Suède fin 2009 afin d'inclure tous les équipements électriques et électroniques, qui viserait également l'industrie du solaire et donc les produits photovoltaïques, d'autres amendements ont suivi, avec des propositions d'exemption totale pour les énergies renouvelables, d'une exemption spécifique pour le CdTe, ou encore des exemptions temporaires jusqu'au 1er juillet 2014 voire au 1er juillet 2018 afin de laisser à l'industrie le temps de mettre en place des procédés et des produits de remplacement.

Création de la Non-Toxic Solar Alliance

L'EPIA s'est fait l'avocat d'une exclusion explicite des panneaux PV de la directive. Dans les panneaux PV, la couche, très mince, de tellurure de cadmium est encapsulée de façon parfaitement étanche entre deux plaques de verre. Diverses études auraient montré que les panneaux PV, avec une durée de vie de 25 ans et plus, ne présentent pas de risques environnementaux, parce qu'il existe des programmes de recyclage déjà en place aussi bien pour les panneaux avec des cellules solaires en silicium cristallin (PV Cycle) que pour les couches minces.

La Non-Toxic Solar Alliance est, elle, une initiative créée à Berlin début 2010 principalement par des scientifiques et des universitaires, et soutenue par des industriels tels que Dyesol. Très active depuis ce printemps, elle prône une exclusion totale de tout produit susceptible d'être toxique, ou au moins une substitution à court terme de tout produit toxique utilisé aujourd'hui. Selon elle, les énergies renouvelables se doivent d'être sans le moindre risque pour l'environnement. Il existerait en outre de nombreuses technologies PV (notamment CIS, CIGS et silicium amorphe) ne contenant aucune substance considérée comme dangereuse selon la directive RoHS. Enfin, l'inclusion des panneaux PV dans la liste des produits soumis à la directive encouragerait encore le développement de ces technologies.

First Solar, leader mondial des panneaux PV couches minces en CdTe, estime, lui, être l'objet d'une « attaque ciblée » de la part des anti-CdTe.



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