Mardi 02 Février @ VIPress.net

Les installateurs du photovoltaïque se fédèrent pour défendre leurs intérêts !

Centralesphotovoltaïques>Intégrateurs>France>Réglementation
02/02/2010 17:37:28 :


Parti d'Alsace à la mi-janvier, le mouvement de création du Synaip (Syndicat national des installateurs du photovoltaïque) a commencé à faire des adeptes partout en France en l'espace de quelques jours : son objectif consiste à fédérer la filière pour gagner en représentativité et en poids, afin de pouvoir engager des négociations et peser sur les décisions d'application des nouveaux tarifs d'achat de l'électricité photovoltaïque ….

L'ire des installateurs se concentre essentiellement sur la période transitoire du 1er novembre 2009 au 11 janvier 2010. « Face aux conséquences catastrophiques qu'aurait l'arrêté du 12 janvier dernier s'il devait être appliqué avec les mesures rétroactives prévues par le communiqué du ministère, nous souhaitons agir de façon constructive afin de sauvegarder des projets. Nous sommes des acteurs d'une filière qui crée des emplois mais, aujourd'hui, notre secteur d 'activités est en danger », nous a ainsi confié le président du Synaip, Erwan Hildenbrand, par ailleurs dirigeant de HES (Hildenbrand Electricité et Services) de Dinsheim-sur-Bruche, près de Molsheim (voir [L]http://solaire.europelectronics.net/?J=nfvvad2701psqe&T=2|notre article[/L])

« Nous trouvons tout à fait normal que les tarifs d'achat baissent progressivement, avec un planning sur le long terme. Nous le souhaitons même car cette approche contribue à assurer la pérennité de la filière photovoltaïque en France. Mais le secteur a besoin d'une relative stabilité, de savoir de quoi sera fait demain. Aujourd'hui, pour des sociétés comme nous, ce sont 6 à 8 mois de travail en amont qui risquent d'être anéantis, soit 40 à 45% des commandes en cours. Dans le doute sur les tarifs d'achat et les retours sur investissements, les banques ne débloquent pas les crédits pour des projets qui étaient planifiés. En plus, nous avions embauché 10 personnes ces derniers mois pour assurer les commandes. Des problèmes de trésorerie ne sont pas à exclure », ajoute M. Hildenbrand.

Le Synaip dénonce ainsi la rétroactivité des nouvelles mesures contenues dans l'arrêté du 12 janvier, qui n'est pas encore traduite dans un texte mais a été largement diffusée par les communiqués du ministère. Accessoirement, le nouveau syndicat s'inquiète de l'absence de tarif intégré pour les bâtiments neufs, pour lesquels le tarif d'achat passe à 42 c€, « ouvrant ainsi un boulevard aux panneaux asiatiques et pénalisant fortement la filière de production qui est en train de se mettre en place en France. »

Une pénurie d'onduleurs bien réelle

« Nous ne sommes pas responsables de la bulle spéculative qui s'est traduite par des dépôts de demande de contrats d'achat portant sur quelque 4000 MW en novembre et décembre 2009. Un volume au demeurant peu sérieux si l'on considère d'une part, la capacité de pose, en France, qui ne saurait dépasser 290 à 300 MW en 2010 et, d'autre part, la pénurie d'onduleurs qui est bien réelle à l'heure actuelle. Le marché aurait donc été « naturellement » limité ; de plus, nombre de projets n'auraient pas obtenu les autorisations nécessaires », avance M. Hildenbrand.

En l'absence d'une organisation spécifique représentant les intérêts des installateurs, le Synaip a été porté sur les fonds baptismaux par un collège de 12 membres fondateurs (qui représentent au total 600 emplois), après la tenue de deux séminaires ayant réuni une quarantaine de sociétés, de la région Alsace pour l'essentiel, à Strasbourg il y a une dizaine de jours. Ces réunions de Strasbourg ont convaincu les membres fondateurs qu'il était urgent d'agir. « Et aujourd'hui, nous avons déjà une centaine de sociétés adhérentes », se réjouit M. Hildenbrand. Parmi les adhérents à ce jour figurent essentiellement des entreprises de taille petite à moyenne, et donc surtout des installateurs de centrales solaires avec des puissances inférieures à 250 kWc.

« Nous demandons à être consultés sur les mesures à prendre dans les tout prochains jours. Nous sommes des professionnels, nous avons des propositions à formuler », insiste-t-on au Synaip qui souhaiterait ainsi notamment protéger les projets qui ont déjà démarré, pour lesquels tous les permis avaient été obtenus.

L'espoir est-il permis ? « La semaine dernière, nous avons rencontré Boris Ravignon, conseiller technique « développement durable » du président de la République. Demain, mercredi 3 février, nous avons également rendez-vous avec Jean-François Carenco, directeur de cabinet du ministre Jean-Louis Borloo, en compagnie de Philippe Richert, sénateur du bas-Rhin », nous précise M. Hildenbrand.

Un nouveau décret semble en tout cas être en préparation au ministère de l'écologie. Ce qu'en attend le Synaip ? « A minima, une clarification de la situation au plan juridique et un accord acceptable pour tous, sans mettre le couteau sur la gorge de nombreux acteurs de la filière ! »

Contact : voir le site du [L]http://www.synaip.fr/|Synaip[/L] (en construction)



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