Lundi 07 Février @ VIPress.netColloque annuel du SER : ce qu'ils ont dit …
Le colloque annuel du SER s'est tenu le 1er février dernier sous le titre Energies renouvelables : fantasmes et réalités, et a attiré près d'un millier de personnes, avance le SER dans un communiqué de presse. De fait, si le colloque devait porter sur toutes les énergies renouvelables, c’est la filière photovoltaïque française, avec le moratoire actuel et l’incertitude quant à son avenir, qui a largement dominé les débats, qui plus est avec les interventions, très attendues, des ministres Eric Besson (Energie) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Développement durable), ainsi que les échanges au cours des tables rondes…
Les interventions des ministres
Eric Besson, ministre chargé, entre autres, de l'énergie, a tenu à souligner que « l'objectif du Grenelle de l'environnement prévoit 5400 MW d'installations photovoltaïques à l'horizon 2020 ; que la concertation avec la filière française du photovoltaïque est en cours ; qu'il apprécie l'engagement des différents acteurs dans ce contexte ; qu'il souhaite limiter au maximum les effets du moratoire sur la filière ; que le moratoire ne concerne pas le marché du photovoltaïque résidentiel, et que 50% de la file d'attente n'était pas non plus touchée [NDLR : sans autres précisions, nul ne sait si ces 50% portent sur la puissance ou le nombre de projets en file d'attente] ; qu'il vise à mettre en place un cadre réglementaire stable et pérenne ; que le gouvernement reste favorable au photovoltaïque mais se préoccupe de l'émergence d'une filière industrielle et veut éviter une bulle spéculative. »
L'intégralité du discours se trouve [L]http://www.economie.gouv.fr/discours-presse/discours-communiques_finances.php?type=discours&id=785&rub=500|ici[/L]
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie et du développement durable, a, elle, tenté d'apaiser les inquiétudes de la filière en précisant que « la décision d'appliquer un moratoire a été très difficile, qu'il était juridiquement impossible de faire le tri entre les « bons » et les « mauvais » projets, que c'est la raison pour laquelle le seul critère de la puissance a été retenu [NDLR : exclure le résidentiel, soit jusqu'à 3kW], mais que, si la détermination du gouvernement en faveur des énergies renouvelables était intacte, un réajustement de certaines des politiques mises en place s'avérait nécessaire avec une double exigence, à savoir une haute qualité environnementale – eau, air, traitements des déchets, recyclage – et la création de richesses et d'emplois. Le gouvernement souhaite une filière d'excellence. A ce titre, les récents appels à manifestation d'intérêts dans le solaire sont un signal à la filière. »
« La France ambitionne de devenir un acteur majeur mais cela doit se faire avec la plus grande transparence sur les coûts, sur la CSPE et sur les autres soutiens financiers dans le cadre d'une politique raisonnée et pérenne. Le nouveau dispositif devra bénéficier au développement d'une filière. J'ai entendu la proposition de réguler les tarifs en fonction du volume de la CSPE et non pas uniquement en fonction de la puissance, mais certains acteurs sont contre cette approche. Mon pari est que les Français sont prêts à accepter la part importante de la CSPE pour le financement des énergies renouvelables sur leur facture d'électricité. Je sais que des entreprises sont en difficultés, c'est pourquoi le moratoire a été ramené à trois mois. J'accepte la critique quant à la trop grande variabilité du cadre réglementaire en 2010. A notre décharge, la situation est similaire dans d'autres pays. Je concède aussi un doute sur la part des importations de panneaux chinois chiffrée à 90%, mais le seul chiffre à retenir aujourd'hui est celui du déficit commercial qui est de 1,5 milliard d'euros dans le photovoltaïque. C'est trop. »
[NDLR : ce chiffre – 1,9 milliard d'euros d'importations et 400 M€ d'exportations – inclut aussi les importations, importantes, en provenance de pays européens, et notamment d'Allemagne]
Pour l'intégralité du discours officiel, cliquer [L]http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=20814|ici[/L]
Les propositions du SER
André Antolini, le président sortant du SER qui va transmettre les rênes du syndicat à Jean-louis Bal au 1er mars, a, quant à lui, formulé trois demandes essentielles pour une croissance de la filière :
- une régulation tarifaire en fonction d'un volume de CSPE plutôt que par la puissance, afin de tirer le marché en terme de puissance installée ;
- la mise en place d'un tarif de transition pour les projets « méritants » de la file d'attente afin de sortir du moratoire sans casser la filière ;
- un pilotage de la file d'attente avec publication des projets de façon régulière et exhaustive [NDLR : comme ce qui se fait en Allemagne]
L'intervention de Jean-Michel Charpin
Participant à la dernière table ronde du colloque intitulée « la soutenabilité économique des énergies renouvelables », Jean-Michel Charpin a souligné « l'engagement des acteurs impliqués dans la concertation, avec une multitude de propositions et d'idées permettant d'envisager la possibilité de repêcher des projets tombés sous le coup du moratoire. Il appartiendra au gouvernement de trancher et de faire un arbitrage entre l'ampleur d'un tel repêchage et la nécessaire adaptation des tarifs d'achat. Le gouvernement souhaite que le moratoire s'arrête au plus tôt, peut-être déjà début mars. La question d'une réglementation possible selon une enveloppe financière ou selon la puissance est à l'étude. »
Rappelons que la concertation entre la filière photovoltaïque française et MM. Charpin et Trink, mandatés par le gouvernement, se termine avec la présentation d'un rapport établi par ces derniers à tous les acteurs impliqués, et notamment aux ministres concernés, ce vendredi 11 février.
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