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OPV : l'Allemand Heliatek cherche à lever 50 M€

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28/02/2012 17:01:43 :


La jeune pousse Heliatek, un spécialiste du photovoltaïque organique finalise la mise en place de sa ligne pilote pour démarrer la production de modules PV ultraminces et ultralégers avec une capacité annuelle de 2 à 3 MW d'ici cet été. « Nous venons de lancer un 3e tour de table afin d'obtenir les 50 millions d'euros nécessaires à la concrétisation de notre feuille de route visant un rendement de 10% en production en 2014 et l'industrialisation de volume sur une ligne d'assemblage de 50 MW », nous a confié Thibaut Le Séguillon, CEO de Heliatek depuis l'automne dernier …

Heliatek s'est distingué fin 2011 avec un record de rendement de 9,8% battu depuis par l'Université de Los Angeles en Californie, avec 10,6% (voir [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=mfrfzvtu0702spsg|notre article[/L]).

Au-delà, la feuille de route d'Heliatek se prolonge jusqu'à un rendement de conversion de 12,5% en 2016, et vise même 15% à plus long terme. La société de Dresde réalise des cellules tandem, qui sont en fait deux cellules empilées l'une sur l'autre captant ainsi une assez large portion du spectre lumineux, de 470 à 600 nm. Elle travaille notamment avec un laboratoire universitaire d'Ulm (Allemagne) sur de nouvelles molécules avec un meilleur rendement, et donc sur de nouveaux matériaux absorbeurs, par exemple, des longueurs d'ondes dans le bleu profond et l'infrarouge.

« Nous cherchons des investisseurs stratégiques, par exemple des industriels du secteur de la chimie qui peuvent nous apporter plus que seulement du financement. Les investisseurs actuels sont déjà prêts à mettre 25 M€. Nous allons démarrer le roadshow et espérons finaliser le tour de table d'ici au 3e trimestre 2012 », précise Thibaut Le Séguillon. Heliatek a obtenu jusqu'ici 27 millions d'euros au cours des deux premiers tours de table. Parmi les investisseurs actuels figurent des gros partenaires industriels stratégiques (Bosch, BASF et Innogy, filiale de l'énergéticien RWE) aux côtés de capitalrisqueurs tels que Wellington Partners, Greentech Gründerfonds et autres.

Parallèlement, l'assemblage des premiers panneaux PV organiques commercialisables va démarrer le mois prochain sur la ligne pilote installée par la société de Dresde. La jeune pousse compte ainsi démontrer la faisabilité industrielle de sa technologie de rupture. Les cellules solaires ont jusqu'ici été réalisées dans de petites dimensions et en laboratoire. Heliatek a toutefois déjà assemblé des cellules solaires avec une performance de 9,8% et obtenu ainsi des panneaux PV organiques affichant 9% de rendement de conversion. Soit assez peu de pertes qui laissent augurer de nouveaux records à l'avenir.



Parallèlement, Heliatek vient de signer un accord de coopération avec son compatriote Reckli, en vue de développer une solution avec des panneaux PV organiques plaqués sur des matrices élastiques (l'une des spécialités de Reckli) pour une intégration dans le béton en façade. Avec un poids de 0,5 kg/m2, et des performances supérieures aux panneaux PV conventionnels en silicium à faible luminosité (les façades ne pouvant être toutes orientées de façon optimale), le PV organique se prête en effet bien à ce type d'applications.

Un procédé de dépôt par pulvérisation sous vide sur un plastique oligomère
Par rapport à ses concurrents dans le secteur du PV organique, Heliatek mise sur deux originalités : un procédé de fabrication avec des couches déposées par pulvérisation sous vide, et sans solvant, et non pas, comme tous les autres, sur de l'impression par jet d'encre ou sérigraphie ; l'utilisation, non pas d'un polymère comme support, mais d'un oligomère. Ce dernier matériau donnerait, selon Thibaut Le Séguillon, une meilleure répétabilité, et donc des produits plus fiables et moins coûteux, un détail encore accentué par le procédé de fabrication à faible température (moins de 100°C). Le procédé est similaire à celui utilisé dans l'industrie des Oled (afficheurs organiques). Idem pour les matériaux organiques utilisés, seuls les paramètres de production sont différents.

L'un des défis auxquels sont encore confrontés les chercheurs réside dans la couche de protection contre l'air et l'eau pour assurer une longévité de 20 ans et plus. Aucune solution industrielle n'est aujourd'hui disponible sur le marché dans ce domaine. Pour y remédier, Heliatek travaille, pour sa part, avec une société néerlandaise et un centre de R&D dans le cadre d'un projet encore confidentiel, qui est subventionné par le pays fédéral de Saxe. « Nous pensons aboutir à une solution étendant la durée de vie au-delà de 20 ans d'ici fin 2012 », conclut Thibaut le Séguillon.



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