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Solairedirect : « ne prenons pas le risque d’un déficit commercial de 5 milliards d’euros dans trois ans »

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18/01/2010 17:08:18 :


Thierry Lepercq, p-g de Solairedirect, opérateur d’électricité solaire, a fait une présentation très remarquée dans le cadre du Cleantuesday consacré au solaire la semaine dernière, présentation dont nous publions les grandes lignes : sans la création d’une véritable filière industrielle du photovoltaïque en France, le pays court le risque d’un déficit de la balance commerciale du photovoltaïque de 5 milliards d’euros d’ici deux à trois ans, contre déjà 1 milliard d’euros en 2009, assure l’entrepreneur, qui plaide pour un modèle d’intégration verticale de l’aval vers l’amont….

« En matière de technologie, la barrière d’entrée est assez faible dans l’industrie du photovoltaïque », souligne Thierry Lepercq, et, selon lui, il serait illusoire de s’en remettre à la croyance qu’un chercheur dans un labo pourrait à lui seul contribuer à créer une filière industrielle du PV en France. « Dès aujourd’hui avec son modèle intégré, Solairedirect est en mesure de construire des installations avec un coût du parc installé de 2 euros du watt et nous sommes capables de produire dans des endroits ensoleillés de l’électricité à 10 centimes d’euros le kWh, ce qui est aujourd’hui un prix de marché ».

Pour Thierry Lepercq, qui plaidait pour une réduction ordonnée de 20% à 30% des tarifs d’achats de l’électricité solaire en France pour mettre un terme à la spéculation (ou pour conserver ses parts de marchés, selon ses détracteurs), la solution pour faire du solaire une économie durable et génératrice d’emplois en France passe par la mise en œuvre d’une stratégie d’intégration verticale de l’aval vers l’amont. Cette logique de filière vise à optimiser toute la chaîne de coûts (production de modules, construction et installation, financement structurés) pour réduire le coût du kWh aussi vite que possible et être parmi les premiers à atteindre la parité réseau.

C’est pourquoi l’opérateur d’électricité solaire sur toitures ou sur grandes installations a mis en service en mars 2009 une unité de production de panneaux photovoltaïques de 36 MW au Cap (Afrique du Sud), dédiée à 100% aux besoins de Solairedirect. Avec un partenariat avec le fabricant de cellules allemand Q-Cells, Solairedirect bénéficie ainsi d’un faible coût de production de modules (coût de transformation hors matières de 8 centimes d’euros du Watt). L’usine, qui emploie une centaine de personnes, pourrait prochainement porter sa capacité de production annuelle à 100 MW.

Dans l’Hexagone, Solairedirect veut dupliquer ce modèle en créant pour l’instant deux unités de production de modules : l’une à Peyruis dans les Alpes de Haute-Provence, l’autre à Châtellerault, en Poitou-Charentes. L’usine de Peyruis, par exemple, dotée d’une capacité de production de 36 MW, qui pourra être portée dans une seconde tranche à 70 MW, nécessite un investissement de 11 M€ pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 70 M€. L’unité de production de panneaux vise un coût de transformation de 0,19 €/W contre 0,11 €/W en en Chine, soit un différentiel net de 2% en incluant les coûts de transport et de logistique, assure l’opérateur. Chaque région de France a un potentiel solaire qu’il est possible d’évaluer : 7 GW pour la région PACA, 3 GW en Poitou-Charentes et entre 120 et 130 GW de puissance installée pour l’ensemble du pays. Un potentiel à mettre en regard avec l’objectif 2020 d’une puissance installée de 5,4 GW (Grenelle), voire 20 GW (IEA, SER) ou 60 GW (EPIA). L’idée est donc de construire, au moins dans plusieurs régions, des unités de production de panneaux dimensionnées pour les besoins locaux en matière potentiel solaire. Le groupe a ainsi déjà cartographié les projets de parcs solaires et grandes toitures développés par Solairedirect dans un rayon de 100 km autour de Peyruis. « C’est par ce travail de planification et cette vision à long terme que nous pourrons voir comment les territoires peuvent être transformés par cette mutation solaire », souligne Thierry Lepercq.

D’ores et déjà, le groupe qui a mis en service un premier parc solaire de 4,3 MW dans le Var en février 2009, a mis en chantier un des plus grands parcs solaires dans le monde (24 MW sur 50 hectares) dans les Alpes de Haute-Provence. Le parc est déjà à moitié construit (plus de 100 000 modules installés).

Créée en 2006, Solairedirect a une progression fulgurante, passant d’un chiffre d’affaires de 1 M€ en 2007, à 25 M€ en 2008, 60 M€ en 2009. L’entreprise, qui emploie actuellement 300 personnes environ, vise pour 2010, un CA de 180 millions d’euros. Schneider Electric et les fonds d’investissement Demeter Partners et Techfund sont notamment au capital de l’entreprise qui a levé 26,2 M€ depuis sa création en 2006.

Frédéric Fassot

La présentation de Thierry Lepercq est disponible en intégralité sur le site de [L]http://cleantuesdayparis.fr/news/2010/1/13/slides-video-cleantuesday-solaire-cleantech|Cleantuesday[/L]




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