Mercredi 26 Janvier @ VIPress.netPV : la filière industrielle française « amont » est déjà une réalité
Dans une analyse de la filière photovoltaïque française, le pôle de compétitivité Tenerrdis démonte l'argumentaire du gouvernement quant à la non-existence d'une vraie filière photovoltaïque nationale « amont ». Pour Françoise Charbit, déléguée générale du pôle dédié aux énergies nouvelles et renouvelables, « la filière industrielle française est aujourd'hui déjà une réalité, structurée et compétitive, avec les équipements de production, les matériaux (silicium notamment), les cellules solaires, les panneaux PV et les systèmes électriques, le tout pesant 6500 emplois »…
Cette filière amont sera tout autant impactée que la filière aval, et notamment les installateurs, si des freins au développement du photovoltaïque, notamment par le biais d'un plafonnement du marché à 300 ou 500 MW devaient être décidés de façon arbitraire.
Soutenu par les autres intervenants, à savoir Jean-Pierre Vial, sénateur et vice-président du Conseil général de Savoie, co-président de l'INES et administrateur du pôle Tenerrdis, Geneviève Fioraso, députée de l'Isère, vice-présidente de la communauté d'agglomération Grenoble-Alpes Métropole et administratrice du pôle Tenerrdis, et Robert de Franclieu, directeur général d'Apollon Solar, le rapport de Tenerrdis détaille l'importance du savoir-faire existant en France dans chaque grand secteur, en précisant les technologies et les sociétés.
« Par notre action, nous souhaitons interpeller Jean-Michel Charpin, avant qu'il dépose les conclusions de la concertation. Il n'a à ce jour pas de vision industrielle. Le moratoire et le « yo-yo » de ces derniers mois ont entraîné la déstabilisation et une perte de confiance de la filière. Les objectifs de puissance installée doivent être ambitieux et pérennes. Il faudrait au moins tripler l'objectif annoncé de 5,4 GW à l'horizon 2020. Nous défendons un développement du marché photovoltaïque français avec des produits portant un label France et un corridor d'installations d'une puissance totale de 700 MW à, idéalement, 1 GW par an avec une diminution dégressive du tarif d'achat par palier, en fonction de la puissance installée et de l'amélioration de la productivité et des rendements de conversion », nous a précisé Geneviève Fioraso.
« Nous ne voulons pas d'appels d'offres pour les centrales photovoltaïques. S'il y a une décision à prendre par le gouvernement, c'est d'utiliser le crédit impôt recherche comme un levier pour exiger la participation des grands groupes. Il n'est pas normal que les grands groupes ne s'impliquent pas dans la filière en France. Par ailleurs, les projets d'investissements pour la 2e phase de l'INES sont actuellement bloqués. Les collectivités ont joué le jeu, mais pas l'état », a souligné Jean-Pierre Vial.
Quelques exemples marquants de l'importance de la filière française, que le rapport Charpin de septembre dernier a en grande partie ignoré :
Le procédé Photosil de fabrication de silicium métallurgique, développé par l'INES et Apollon Solar, avec FerroAtlantica et des équipementiers français, devrait passer en pré-production industrielle en 2011.
Les fabricants d'équipements et de matériaux pour le silicium cristallin, tels que ECM Technologies, Vesuvius, Mersen (ex-Carbone Lorraine), Emix et Photowatt Technologies sont connues au niveau international, tandis que SolarForce et S'tile innovent dans les procédés de dépôt couches minces.
Côté cellules, les travaux de R&D menés à l'INES et dans le consortium PV Alliance qui regroupe Photowatt, EDF ENR et le CEA autour du projet NanoCrystal (190 M€), commencent à porter leurs fruits et seront prochainement concrétisés par la production de cellules à haut rendement et de cellules bas coût dans l'unité pilote de démonstration LabFab (25 MW) ; le projet de développement PV20 autour de MPO Energie en est une autre facette (voir notre [L]http://article.lechodusolaire.fr/?id=tmhdzv{Pays}duck|article[/L]).
Le développement d'une filière couches minces CIGS est assurée par Nexcis et Screen Solar.
Deux chaînes de montage pour le procédé Nice (New Industrial Cell Encapsulation) pour l'automatisation de l'assemblage des cellules solaires sous vide, sans soudure, dans les panneaux PV, développé par l'INES, Apollon Solar et l'équipementier lyonnais Vincent Industries, ont été vendues en France et en Tunisie. « Le coût s'élève à 5 M€ pour une ligne de 20 MW, un investissement qui s'amortit en un an grâce à des coûts d'assemblage réduits de 50% », nous a dit Robert de Franclieu.
Les projets d'usines d'assemblage de panneaux PV se multiplient avec, outre les acteurs historiques Tenesol et Photowatt, l'arrivée de Sillia, Auversun, Fonroche, Solarezo, France Watts, Elifrance, pour ne citer que ceux produisant déjà des volumes conséquents.
Des fournisseurs de matériaux, accessoires et consommables tels que Micel Films, Toray, Arkema, MAP, Saint Gobain, Versaplast, A. Raymond, Air Liquide, Komax, Semco Engineering, Machines Dubuit, check Up Solar, IBS, Ardeje... ont trouvé des débouchés dans le photovoltaïque.
En aval de la filière, le photovoltaïque crée aussi des opportunités pour les fabricants de matériels électriques ou suscite la création de jeunes pousses innovantes ; citons, par exemple, Nexans, Ogire, Schneider Electric, Radiall, Heliotrop, Exosun, Greenercos, Fleet technologies, EHW Research, Multicontact.
Avec Concentrix, repris par Soitec, et Heliotrop, la France dispose aussi de technologies sophistiquées pour le photovoltaïque à concentration.
Pour en savoir plus, le document est téléchargeable sur le site de Tenerrdis : [L]http://www.tenerrdis.fr/communique_presse/files/solaire_photovoltaique_une_filiere_en_pleine_croissance_346327.zip|Une filière en pleine croissance[/L]
Le pôle Tenerrdis regroupe une centaine d'acteurs de la filière de l'énergie solaire, qui participent à 43 projets labellisés bénéficiant d'un financement total de 100 M€. Quelque 60 PME innovantes sont présentes au sein du pôle.
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