Lundi 03 Septembre @ VIPress.net

Les panneaux photovoltaïques à couches minces en perte de vitesse ?

Couches minces>Panneaux >Allemagne>Etats Unis>Japon>Restructurations
03/09/2012 10:09:31 :


La baisse continue des prix des solutions photovoltaïques en silicium a volé aux technologies à couches minces leur principal attrait : leur faible coût de production. Après de premières annonces déjà assez alarmantes dès ce printemps, les mauvaises nouvelles et autres rumeurs se sont encore accumulées au cours de l'été dans ce secteur : réorganisations, fermetures d'usines, report d'investissements, licenciements, etc. IBM a par contre dévoilé un record de rendement de 11,1% pour des cellules solaires en technologie CZTS (cuivre, zinc, étain et sélénium) en laboratoire*. Dans les couches minces aussi, le nouveau rôle moteur réside dans l'innovation et le rendement, et le silicium amorphe pourrait bien être la première victime technologique …

Schüco International a ainsi décidé d'arrêter totalement ses activités dans les panneaux photovoltaïques à couches minces en silicium amorphe, son chiffre d'affaires dans ce secteur n'ayant cessé de baisser depuis 2010. Cette décision porte sur la fermeture des usines allemandes de Grossröhrsdorf, près de Dresde, et d'Osterweddingen, près de Magdeburg, ainsi que du centre de R&D de Bielefeld. Le processus, qui affecte quelque 270 employés, serait achevé d'ici à la fin de l'année. Parmi les autres sociétés ayant abandonné le silicium amorphe ou déposé le bilan figurent Pramac, Inventux, Auria Solar, Gadir Solar …

Egalement dans le domaine du silicium amorphe, Bosch Solar Energy aurait décidé de fermer son usine de cellules solaires à couches minces a-Si d'Erfurt, en Allemagne, selon le site MDR Thuringen. Les solutions PV à couches minces seraient surtout adaptées aux grands parcs solaires, or ce secteur, qui n'est plus subventionné, est en crise. Il y a donc un problème de rentabilité. La firme continuerait néanmoins à assembler des panneaux PV à couches minces mais en s'approvisionnant das les pays à faibles coûts salariaux. Le magazine Photon cite un porte-parole de la société : « le silicium amorphe n'a plus d'avenir en raison du coût supérieur à celui des modules cristallins ou composés de cuivre, d'indium et de sélénium (CIS) ».

General Electric, qui avait annoncé son entrée sur le marché des panneaux photovoltaïques à couches minces en tellurure de cadmium (CdTe) avec de grandes ambitions, a confirmé le gel de son projet d'usine de 400 MW au Colorado pour au moins dix-huit mois. Objectif : développer d'abord une nouvelle génération de panneaux PV avec 15% de rendement de conversion.

First Solar, leader sur le marché des panneaux photovoltaïques à couches minces CdTe, se concentre, lui, désormais plus sur ses activités de développeur de projets que sur la production de panneaux PV après la fermeture pure et simple de ses usines en Allemagne et le gel de toutes ses autres extensions de capacités d'assemblage aux Etats-Unis et au Vietnam. Ses résultats financiers du 2e trimestre 2012 en témoignent, avec un chiffre d'affaires nettement en hausse tant en annuel qu'en séquentiel malgré une baisse de 25 à 30% de ses livraisons comparé au trimestre précédent.

L'Allemand Sovello, fabricant de panneaux photovoltaïques selon la technologie « string ribbon » de l'Américain Evergreen (aujourd'hui disparu), qualifiable de couches minces en silicium cristallin, a arrêté sa production et licencié l'ensemble de son personnel. Aux dernières nouvelles, il serait à la recherche d'investisseurs depuis qu'il a déposé le bilan en mai dernier.

L'Américain MiaSolé, qui revendique, avec 14%, le meilleur de rendement de conversion en production des panneaux photovoltaïques à couches minces CIGS/CIS et assure avoir réalisé des panneaux PV CIGS avec un rendement record de 15,5% en laboratoire, vient d'annoncer une réorganisation complète de ses activités de production, sans autres détails. Une façon toute simple d'annoncer de probables futures suppressions d'emplois ? L'objectif actuel consiste en effet à trouver un partenaire investisseur, la grande priorité depuis l'arrivée d'un nouveau patron fin 2011, et la « réorganisation » semble être le (seul) moyen d'embellir la mariée. A noter que MiaSolé a levé au total quelque 500 M$ de financements depuis sa création en 2004. Sa production n'est actuellement que de quelque 60 MW, selon la société d'études GTM Research.

Rappelons que le Japonais Solar Frontier reste de loin le plus grand fournisseur de panneaux PV CIS, avec une production annuelle estimée à 577 MW par la société d'études GTM Research. Parmi les autres firmes du secteur CIGS/CIS en difficultés (sans oublier Solyndra qui a brutalement mis la clé sous la porte l'an passé), on peut citer les sociétés allemandes Soltecture, ex-Sulfurcell, en dépôt de bilan depuis mai dernier, et Solibro, ex-filiale de Q-Cells, qui semble toutefois avoir trouvé un sauveteur dans le Chinois Hanergy en juin dernier. Idem pour Ascent Solar, sauvé in extremis par l'arrivée d'un investisseur sino-singapourien (TFG Radiant), et HelioVolt, qui a trouvé de nouveaux investissements auprès du Coréen SK Innovation. Mais quid d'Abound Solar, ou encore de Nanosolar ?

* Le projet de R&D est mené en coopération avec Solar Frontier, Tokyo Ohka Kogyo (TOK) et DelSolar.



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