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Coopération Nexcis - Avancis pour développer la technologie CIGS

Couches minces>Panneaux >Cellules >France>Allemagne>Stratégie>Accords>R&D
04/06/2013 11:41:23 :


Annoncée pendant le colloque photovoltaïque du Syndicat des énergies renouvelables (SER) la semaine dernière, une coopération entre EDF et Saint-Gobain dans le solaire se traduit par un partenariat entre leurs filiales respectives, Nexcis en France et Avancis en Allemagne, toutes deux des startups du photovoltaïque à couches minces en technologie CIGS. Lors d'une première étape de quelque 6 mois, ce partenariat va porter sur des travaux de R&D en vue d'une mise en commun de leurs deux approches technologiques et sa faisabilité industrielle. Un rapprochement qui relève aussi d'un certain bon sens économique, à une époque où les financements se font rares …


Photo : Avancis GmbH.

D'ici fin 2013, les deux firmes devraient élaborer un premier procédé de fabrication CIGS (cuivre-indium-gallium-sélénium) unifiant le meilleur de leurs deux mondes. Parallèlement, Nexcis poursuivra sa feuille de route avec la mise en place de sa ligne pilote de 10 MW pour démontrer la faisabilité industrielle de son approche, plus petite qu'initialement prévue. La coopération ultérieure entre les deux entités, avec éventuellement une usine commune en France, dépendra ensuite à la fois des besoins du marché et des conditions réglementaires sur l'Hexagone et en Europe. Ainsi, un volume spécifique dédié au PV à couches minces dans le cadre du dispositif d'appels d'offres en France, comme c'est le cas pour le solaire thermodynamique et le soleil PV à concentration voire les centrales PV à trackers, pourrait justifier la construction d'une usine locale.

La société Avancis, initialement une joint-venture entre Shell et Saint-Gobain lors de sa création en 2006, a été reprise en totalité par le groupe du verre en 2009, année de la création de Nexcis qui est rapidement devenue une filiale d'EDF à 50%. Les activités d'Avancis se basaient à l'origine sur une technologie CIS développée successivement chez Arco Solar, puis Siemens Solar et enfin Shell Solar pendant une vingtaine d'années. Si les deux startups travaillent sur une technologie CIGS/CIS similaire, Avancis a déjà industrialisé son procédé, d'abord dans une usine de 20 MW puis dans une 2e usine de 100 MW opérationnelle depuis 2011 à son siège de Torgau en Allemagne, mais peine à se développer sur le marché mondial où la concurrence est rude. La société Nexcis travaille, elle, sur des briques technologiques innovantes susceptibles d'accroître la compétitivité de la technologie.

Pour diverses raisons (performance à faible ensoleillement, poids, faibles coûts potentiels de fabrication), la technologie photovoltaïque à couches minces CIGS a attiré nombre d'industriels de par le monde ainsi que des financements parfois exorbitants, notamment aux États-Unis. Toutefois, le Japonais Solar Frontier est à ce jour la seule société disposant à la fois d'un carnet de commandes et d'un volume de production conséquents dans ce secteur. L'Américain First Solar est, lui, toujours le leader incontesté dans le PV à couches minces, mais en technologie CdTe. A côté de ces deux « gros », de nombreuses sociétés actives dans les couches minces, toutes technologies confondues, soit ont jeté l'éponge, soit ont été acquises par des industriels concurrents ou par des investisseurs, asiatiques pour la plupart. En technologie CIGS/CIS plus particulièrement, la liste des défaillances est longue : MiaSolé, Solibro, Ascent Solar, HelioVolt, AQT, Global Solar, Odersun, Würth Solar, Soltecture, Solyndra, Nanosolar, Nuvosun, etc. Mais d'autres s'accrochent, comme Bosch Solar Energy qui se désengage de la filière silicium mais maintient (pour le moment) la R&D dans les couches minces, ou encore Magnolia Solar qui a récemment atteint un rendement de conversion de 13%.



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