Mardi 23 Mars @ VIPress.net

Salle pleine pour la conférence Premier Cercle sur l'énergie solaire

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23/03/2010 18:16:56 :


L'affluence était au rendez-vous mercredi 17 mars pour la conférence sur l'énergie solaire organisée par Premier Cercle à Paris ; après une introduction de Pierre-André de Chalendar, directeur général de Saint Gobain, qui a dévoilé les ambitions de l'entité dédiée Saint Gobain Solar dans l'industrie solaire, deux discussions ont permis de faire le tour des principales questions que se posent les acteurs, industriels et financiers, du secteur – la croissance du marché, les choix technologiques, les stratégies à suivre, le financement des projets, le besoin de partenariats, le coût du solaire, etc – avant une conclusion de David Corchia, directeur général d'EDF Energies Nouvelles, fervent partisan des centrales photovoltaïques au sol….

Pierre-André de Chalendar, directeur général de Saint-Gobain, donne trois raisons à la présence du groupe sur le marché de l'énergie solaire : « je crois que l'énergie solaire est appelée à occuper une place croissante dans le mix énergétique afin de satisfaire les besoins mondiaux ; le verre, un des matériaux le plus utilisé dans cette industrie, est notre spécialité depuis 150 ans ; enfin, avec l'intégration à l'habitat, le solaire va fournir une énergie décentralisée, avec une importance croissante de l'esthétique qui est l'un de nos principaux centres d'intérêt. »

La firme affiche donc une activité à trois facettes : elle a créé l'entité Saint-Gobain Solar, qui fournit un grand nombre de produits – verre, composants céramiques, miroirs paraboliques pour les concentrateurs PV, cellules solaires couches minces – entrant dans la composition de panneaux ou de centrales PV, et qui vise un chiffre d'affaires de 300 M€ cette année après 200 M€ l'an passé, et ambitionne 2 milliards d'euros d'ici 5 ans (dont la moitié par croissance externe) ; elle s'est lancée dans la production de panneaux PV couches minces avec la société Avancis, dans un premier temps en coopération avec le groupe Shell, puis en reprenant la totalité des capitaux ; enfin, elle a fondé une filiale spécialisée, Saint-Gobain Solar Systems, chargée d'offrir des solutions complètes, avec des systèmes PV et le financement des projets d'installation, qui a également développé des tuiles solaires commercialisées depuis 6 mois avec lesquelles elle vise un chiffre d'affaires de 100 M€ cette année.

« Pour une vraie vision industrielle, il faut privilégier les centrales au sol »

Selon David Corchia, directeur général d'EDF Energies Nouvelles, des tarifs d'achat attractifs sont indispensables pour qu'il y ait une véritable filière de production en France. Mais, pour la création d'une filière solaire en France autant que pour la croissance du marché de l'énergie solaire sur le long terme, l'enjeu actuel réside dans une formule tarifaire équilibrée, avec des tarifs d'achat de l'énergie photovoltaïque ni trop élevés, ni trop faibles.

La crise financière a ralenti les marchés mondiaux. A cause de ce coup de frein, elle devrait toutefois aussi permettre à un pays comme la France de rattraper son retard. « Nous avons raté quelques virages mais l'important aujourd'hui consiste à attirer des investissements industriels, et aussi des industriels étrangers comme nous l'avons fait avec First Solar. L'intégré au bâti est une spécificité française, qui crée une énergie fortement décentralisée. Il faut pour cela un marché de toiture, mais ce sera forcément un marché très éclaté, pour lequel il est difficile d'attirer des industriels. Par contre, les centrales au sol représentent du volume en terme de production de panneaux et de puissance, plus favorables à l'implantation d'industriels sur notre territoire. Pour une véritable filière industrielle sur le long terme, il faut privilégier les centrales au sol. C'est pourquoi nous avons choisi de faire ce partenariat avec First Solar et de miser sur les couches minces car elles présentent un réel avantage concurrentiel de coût au kWh grâce à la rupture technologique. Pour que les technologies silicium restent compétitives, il faudrait là aussi une rupture technologique, mais il sera difficile sinon impossible de concurrencer les Chinois. Or, en France, il existe aussi des développements dans les couches minces. Ce qu'il faudrait maintenant, c'est « mettre le paquet » sur la R&D et démarrer la pré-industrialisation, puis investir dans la production pour fabriquer en volume dans cette technologie », argumente David Corchia.

Plus facile à dire qu'à faire. L'un des problèmes réside sûrement dans un manque de disponibilité de capital-risque en France. Des solutions de financement existent quand il s'agit d'investir quelques M€. mais c'est plus difficile dès que les besoins s'élèvent à plusieurs dizaines de M€. En guise de conclusion, David Corchia lance : « il faut trouver le moyen d'aider les créations industrielles. Pourquoi pas à travers le grand emprunt national ? Ou par d'autres moyens, par des grands programmes ? »

En association avec The Wall Street Journal Europe, [L]http://www.premiercercle.com/|Premier Cercle[/L] organise des conférences autour de programmes, d’intervenants et d’informations à forte valeur ajoutée sur des thèmes d'actualité.



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