L'échéance du désengagement de Bosch de l'industrie du solaire approche et une solution crédible se dessine avec une offre de reprise de Sillia Energie pour l'usine d'assemblage de panneaux photovoltaïques du groupe allemand à Vénissieux. « Nous avons fait une offre avec un projet pour faire vivre le site, et nous devrions aboutir à un plan de faisabilité entre novembre et fin 2013 en vue d'une concrétisation début 2014 », nous a confié Bruno Cassin, président de Sillia Energie …

publicité

Le groupe allemand avait annoncé en mars dernier vouloir se défaire de ses activités dans le solaire d'ici la fin 2013 (voir notre article). Depuis, l'avenir de l'usine de Vénissieux était en suspens malgré l'intérêt signalé par des repreneurs potentiels comme l'Italien Pufin.

Pour Sillia Energie, la reprise signifierait un saut quantique, l'usine de Bosch à Vénissieux ayant une capacité d'assemblage environ quatre fois plus importante que ce dont dispose la PME bretonne aujourd'hui à Lannion (voir notre article). « Nous ne sommes pas boulimiques de capacité. Nous travaillons à l'organisation d'un plan de charge, avec pour objectif prioritaire d'atteindre des coûts compétitifs, compatibles avec les besoins du marché. Le coût de 0,56 €/Wc fixé dans le cadre des négociations avec la Chine est un premier point de repère à atteindre, voire à dépasser », nous a précisé Bruno Cassin. « . Cette reprise nécessite toutefois d'abord un gros travail de préparation. Elle suppose un changement de cap, pour nous et pour l'usine de Vénissieux. C'est une équation à plusieurs paramètres. La capacité de l'usine en est un, tout comme l'efficacité industrielle et les effectifs pour une exploitation rationnelle. Préciser le calendrier est difficile mais nous devrions aboutir d'ici début 2014. »


Dans le contexte actuel de consolidation dans l'industrie mondiale du photovoltaïque, si la reprise se concrétise, la nouvelle entité figurera clairement parmi les leaders en France et en Europe. « L'usine de Bosch à Vénissieux est une belle unité, ce serait dommage d'en perdre le bénéfice. Elle est très automatisée, avec de nombreux dispositifs développés en interne par Bosch, et plus moderne que notre usine de Lannion qui est pourtant déjà fortement automatisée », souligne Bruno Cassin. « Notre objectif est de continuer à fabriquer en France et nous visons en priorité le marché français. Sillia Energie est une marque appréciée. Nous sommes déjà présents sur des projets retenus dans le cadre des appels d'offres et nous pouvons être raisonnablement optimistes pour la suite dans ce secteur. Mais la capacité de production peut aussi être une force pour nous permettre d'atteindre un positionnement parmi les meilleurs d'Europe et pour viser d'autres marchés. Nos clients auront d'autant plus de facilité à venir vers nous si nous disposons d'une plus grande capacité d'assemblage. »

Pour le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le marché français des énergies renouvelables (EnR) connaît un net ralentissement depuis quelques années, ce qui compromet l'atteinte de 23% d'EnR dans le bouquet énergétique fixé par notre pays dans le cadre du Grenelle environnement et de ses engagements européens. Partant de ce constat alarmant, le syndicat vient de dévoiler un plan de relance pour redresser la situation sans attendre la loi sur la transition énergétique qui arrivera, au mieux, au printemps 2014. Le photovoltaïque est la seule filière en avance sur son objectif de 5,4 GW en 2020, objectif largement sous-dimensionné selon le SER qui préconise de le projeter à 20 GW. Le syndicat vise aussi à supprimer l'obligation d’intégration au bâti sur bâtiment existant …



Le SER propose un programme de mesures à la fois à court et moyen terme, selon six axes principaux : améliorer le pilotage du développement des filières, simplifier les règles et les procédures, sécuriser l'économie des projets, renforcer la fiscalité écologique, lancer et pérenniser de nouvelles filières, et soulager la facture électrique des consommateurs. Pour la filière photovoltaïque, le plan de relance liste notamment la suppression de l’obligation d’intégration au bâti sur bâtiment existant parce que, selon le SER, « cette obligation crée un surcoût inutile et constitue un nid à problèmes, par exemple au niveau de l'étanchéité. » Pour le SER, un arrêté en ce sens pourrait être pris en l'espace de deux à trois mois, et relancerait immédiatement le marché français du photovoltaïque (pour plus de précisions, voir notre article ci-dessous). Le syndicat souhaite par ailleurs un vrai pilotage de la filière photovoltaïque par l'état, ainsi que la création d'un statut juridique et économique pour l'auto-consommation de l'électricité produite d'ici mi-2014.

« Globalement, la trajectoire, si rien ne bouge, nous conduira de 14 % aujourd’hui à 17 % d’énergies renouvelables dans notre bouquet énergétique en 2020 contre les 23% sur lesquels notre pays s’est engagé. Au plan social, l’objectif de 23 % correspondrait à 225000 emplois dans les différentes filières. Or, des 98000 emplois en 2010, il reste aujourd'hui moins de 70000 », a souligné Jean-Louis Bal, président du SER. « Il est temps d'arrêter les débats et de prendre des décisions, sans attendre le vote de la loi sur la transition énergétique car les marchés n'attendent pas. Le photovoltaïque continue à se développer au niveau mondial. Le marché du PV a été longtemps tiré par l'Allemagne mais d'autres pays comme la Chine, le Japon et des pays émergents ont aujourd'hui pris la relève. »

Pour l'énergie solaire, le plan de relance prévoit par exemple les mesures suivantes :
- la confirmation des tarifs d’achat par une sécurisation juridique des dispositifs d’aide
- la mise en place un tarif photovoltaïque « autoconsommation » dans les DOM COM associant stockage, service réseau et maîtrise de l’énergie
- un appel d’offres CRE 3 de 1 000 MW pour le solaire avec volets DOM COM et solaire thermodynamique
- la programmation d’appels d’offres pluriannuels pour accélérer le développement industriel

Pour consulter l'ensemble des mesures, cliquer ici

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) estime que la mise en œuvre des installations photovoltaïques en intégration au bâti pâtissent aujourd’hui de contraintes réglementaires qui pénalisent le développement de la filière PV. Partant, il demande que soit créé, pour les bâtiments existants et jusqu’à 100 kW, un tarif d'achat spécifique pour les installations photovoltaïques en surimposition, sans modifier les tarifs actuellement en vigueur pour l’intégré au bâti …
 
La spécificité française de l’intégré au bâti est unique au monde, estime le SER. Elle a permis l’émergence d'une filière industrielle française et d'un savoir-faire spécifique en matière d’installation des procédés, qui commencent à s’exporter dans la construction neuve partout en Europe, et qu’il convient de préserver et de soutenir. C’est pourquoi le SER propose, pour l’intégré au bâti :
- de supprimer le CEIAB(Comité d'évaluation des produits photovoltaïques Intégrés au bâti) qui n’a de toute façon pas de statut juridique comme l’a précisé le Conseil d’état dans sa décision du 25 juin 2012 ;
- de supprimer l’obligation de retirer les couvertures en bon état pour mettre en œuvre les systèmes en intégration simplifiée au bâti, une exigence qui est une source de surcoût inutile ;
- de donner la possibilité d’incliner les panneaux sur les toitures-terrasses afin d’augmenter l’intensité énergétique des surfaces équipées ;
- d’instaurer un tarif dédié aux installations en surimposition pour les bâtiments existants.

Le marché mondial des installations photovoltaïques commerciales avec stockage devrait passer de 3,2 MW en 2012 à 2,3 GW en 2017, estime IHS. Il représenterait alors 40% du marché total des installations PV avec stockage, contre 5% en 2012 …

Pour Abigail Ward, analyste PV chez IHS, le coût croissant de l'énergie et la nécessité de disposer d'une source d'énergie sécurisée va tirer le marché des installations photovoltaïques commerciales avec stockage de l'électricité. Ce marché comprend les systèmes PV installés dans les entreprises, usines et immeubles de bureaux.

L'Amérique du Nord devrait représenter 40% du marché total de ce type d'installations. Le Japon, où les pannes de courant sont redevenues plus courantes depuis la catacstrophe de Fukushima, et l'Allemagne, où le gouvernement a lancé un programme de subventions à l'installation de solutions de stockage de l'électricité photovoltaïque, sont deux autres pays porteurs.

Changement de stratégie : les grands fournisseurs chinois de panneaux photovoltaïques se détournent de l'Europe et misent désormais plus sur les marchés asiatiques. Ils seraient à la fois échaudés par la bataille commerciale entre l'Europe et la Chine et attirés par de nouveaux prometteurs. C'est ce qui ressort des informations compilées par EnergyTrend, une division de TrendForce …



La part des livraisons de Trina Solar en Europe devrait, par exemple, baisser de 48% l'an passé à 27%, alors que la part de ses livraisons en Chine passe de 13% à quelque 30%. Jinko s'apprêterait à effectuer 40% à 50% de ses livraisons au 2e semestre 2013 en Chine, et devrait aussi augmenter ses ventes au Japon et aux Etats-Unis. Outre les Chinois, SunPower et REC ont aussi réduit leurs livraisons en Europe et visent désormais des pays comme le Japon. Yingli réorienterait aussi sa stratégie en direction de l'Asie et des Etats-Unis.

La Chine a, pour sa part, revu à la hausse ses objectifs annuels d'installations photovoltaïques à 12 GW par an d'ici 2015.

La manifestation EU PVSEC 2013 est le rendez-vous incontournable de l'automne pour la communauté du photovoltaïque. La 28e édition se tient cette année, à Paris, au Parc des expositions Paris Nord à Villepinte, du 30 septembre au 4 octobre prochain. D'autres manifestations dédiées au photovoltaïque se tiendront également en France cet automne …

Le programme de conférences, qui se déroulera sous la présidence d'Arnaud Mine (vice-président du Syndicat des Energies Renouvelables et président de la branche solaire SER-Soler) et de la vice-présidence de Jean-Pierre Joly (directeur général de l'INES), comprend plus de 1600 présentations (orales et visuelles), tables rondes et autres sessions plénières. En septembre 2012 à Francfort (Allemagne), la 27e édition avait regroupé 656 exposants de 35 pays et reçu 31500 visiteurs venus de 102 pays (47% d'Allemands). Le programme de conférences avait attiré 4024 auditeurs de 76 pays. A noter que Savoie Technolac, pôle d'innovation dans le domaine de l'efficacité énergétique, sera présent à EU PVSEC avec l'Institut national de l'énergie solaire (INES) et y présentera Be incubated !, le dispositif d'accompagnement à la création d'entreprises dans les filières des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Un programme d'extension de 250000 m2 de surface plancher sur 40 ha lui permettra d'accueillir davantage d'entreprises. Pour tous les détails concernant EU PVSEC 2013, l'exposition et le programme des conférences, cliquer ici

L’Office franco-allemand pour les énergies renouvelables (OFAEnR) organisera une conférence photovoltaïque le 14 novembre 2013 à l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne à Paris sur le thème « Vers une industrie photovoltaïque européenne : comment stimuler l’innovation à travers la recherche franco-allemande. » L’objectif de la conférence sera de mettre en avant les synergies possibles dans le cadre de projets de coopération entre la France et l'Allemagne. Pour plus d'informations, cliquer ici

La 3e édition des Journées Nationales du PhotoVoltaïque (JNPV) se dérouleront du mardi 3 au vendredi 6 décembre 2013 à l'hôtel Le Normont de Dourdan (91). Organisées par la Fédération de recherche du CNRS du PhotoVoltaïque (FedPV), ces journées rassembleront la communauté nationale de R&D du photovoltaïque qui présentera les résultats les plus récents des recherches, les questionnements ainsi que les innovations technologiques. Elles permettront des échanges entre les différents laboratoires de recherche. Les JNPV comprennent un programme scientifique (du 4 au 6 décembre) avec des sessions orales, des sessions poster et une table ronde, et une journée de formation le 3 décembre, ainsi qu'une exposition industrielle permanente. Pour plus d'informations, cliquer ici

Enfin, le salon international des énergies renouvelables EnerGaïa, qui concentre exposition, conférences, solutions énergétiques, échanges technologiques, rencontres d'affaires, etc., se déroulera, lui aussi, du 4 au 6 décembre au Parc des expositions de Montpellier. Pour en savoir plus, cliquer ici