Le coût des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin (c-Si) passerait durablement en-dessous de la barre historique de 1 $/W au premier trimestre 2012, estime la société d'études IHS iSuppli en guise de bilan de la manifestation Intersolar qui s'est tenu début juin à Munich (Allemagne). En quelques jours, le prix des panneaux PV en c-Si des plus grands fournisseurs chinois y serait passé de 1,49 $/W à 1,30 $/W, une baisse peut-être accélérée par des perspectives d'un ralentissement du marché en 2012. Mais cette pression sur les prix, et sur les marges, n'est pas forcément une bonne nouvelle pour l'Europe …

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A court terme, les marges chuteraient de 10-12% aujourd'hui à 5-9% d'ici au 2e trimestre 2012. Au-delà, IHS iSuppli prévoit une diminution continue des prix des panneaux PV c-Si jusqu'à 0,79 $/W d'ici au 2e trimestre 2014.


Selon Henning Wicht, directeur et analyste senior chez IHS iSuppli, « l'évolution à la baisse des prix des panneaux PV résulte de la récente chute des coûts des cellules et des tranches de silicium. Ces dernières sont aujourd'hui vendues pour quelque 2,30 $ pièce, contre 3,50 $ en mars. »

Après une première unité solaire photovoltaïque à concentration (CPV) connectée au réseau en France sur le site du CEA à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, et plusieurs MW de commandes de démonstrateurs, en France et à l’étranger, la jeune pousse Heliotrop, spécialiste des centrales solaires photovoltaïques à haute concentration sur l'Hexagone, démarre une filière industrielle franco-française sous la marque HCPV Heliotrop avec une capacité de production de 15 MW/an dès cette année 2011, qui devrait être étendue à 50 MW/an si les commandes suivent …

Ses partenaires industriels sont Eolane, le groupe GMD, les Ateliers Michenaud, ainsi qu'Exosun pour les systèmes de suivi du soleil. Pour la R&D, Heliotrop travaille avec le CEA-Liten, et notamment les équipes de l'INES, et le CNRS.

Le groupement entre ainsi dans une arène où seulement une dizaine d'industriels, dont Soitec/Concentrix, s'activent au niveau mondial, avec des technologies toutefois sensiblement différentes. Heliotrop vise 20% du marché mondial du CPV en 2015. Nous y reviendrons ultérieurement.



Heliotrop maîtrise la très haute concentration (jusqu'à 1024 soleils).

L’EPIA (European Photovoltaic Industry Association), a identifié la technologie CPV comme la plus prometteuse pour les centrales au sol en zones très fortement ensoleillées, tandis que la société d'études GreenTech Media situe ce marché à plus de 12 GW/an en 2020.

Rappelons que, dans les appels d’offres pour le solaire en France, dont les conditions techniques sont actuellement en discussion, le gouvernement prévoit un lot CPV de 40 MW (le rapport Charpin-Trink avait notamment indiqué que le CPV était une technologie d’avenir à encourager).

L'Allemagne fait marche arrière et ne baissera pas les tarifs d'achat de l'électricité photovoltaïque pour les systèmes installés à partir du 1er juillet prochain. Selon la Bundesnetzagentur, seulement quelque 700 MW de nouvelle puissance PV installée devrait en effet être raccordée sur la période de référence de mars à mai 2011. Une extrapolation de ce chiffre sur l'ensemble de l'année aboutit à une nouvelle puissance installée de 2,8 GW, soit moins que les 3 ou 3,5 GW visés, qui auraient automatiquement déclenché une nouvelle baisse de 3% des tarifs d'achat …

Les chiffres connus à ce jour font état de 147,3 MW et 202,3 MW de nouvelle puissance PV installée et raccordée respectivement en mars et avril 2011. Au total, la nouvelle puissance installée et raccordée sur la période janvier-avril 2011 s'établit ainsi à 716,5 MW pour 25079 installations. Soit -39% en puissance et -51% en nombre d'installations comparé à l'an passé.

Selon la société allemande d'études de marché EuPD Research, la diminution des tarifs d'achat a entraîné une baisse de la demande PV outre-Rhin tandis que les intéressés attendent une nouvelle chute des prix systèmes avant de décider d'investir.

A titre de comparaison, en 2010, la puissance installée sur la période de référence de mars à mai avait atteint 1,7 GW.

Selon de premières estimations de la Bundesnetzagentur, moins de 300 MW auraient été installés et raccordés en mai. Les chiffres définitifs seront connus fin juin. Après le 1er juillet 2011, les tarifs d'achat continueront donc , a priori, à s'échelonner entre 21,11 c€/kWh et 28,74 c€/kWh, selon la localisation (au sol ou en toiture) et la taille des centrales PV.

Rappelons que l'Allemagne possède désormais plus de 18 GW de puissance totale PV installée et raccordée sur son territoire, dont 7,4 GW ont été réalisés l'an passé.

A noter que, selon le syndicat professionnel BSW Solar, le secteur du solaire a représenté 133000 emplois en 2010, avec une tendance croissante à l'horizon 2020 au sein des fabricants et assembleurs de produits photovoltaïques (18000 emplois aujourd'hui), des sous-traitants et autres fournisseurs en amont de la chaîne d'approvisionnement (43000 emplois aujourd'hui), et des équipementiers (12000 emplois aujourd'hui) forts à l'exportation.

Selon la Solar Energy Industries Association (SEIA) et d'après une étude de GTM Research, des centrales photovoltaïques d'une puissance totale de 252 MW ont été installées et raccordées au réseau électrique au premier trimestre 2011 aux États-Unis. Le marché américain du solaire photovoltaïque a ainsi progressé de 66% comparé au premier trimestre 2010. Les coûts d'installation ont chuté de 6,45 $/W à 5,45 $/W sur un an, tandis que l'assemblage local de panneaux photovoltaïques, sur le sol des États-Unis même, a atteint 348 MW au premier trimestre 2011 …

Les 252 MW raccordés au 1er trimestre 2011 sont néanmoins en retrait de 30% par rapport à la puissance raccordée au dernier trimestre de 2010.

Le marché américain du photovoltaïque est surtout tiré par l'évolution rapide dans quelques états avec, en tête, la Californie (et 112 MW raccordés à elle seule), suivie du New Jersey (41,6 MW), puis de l'Arizona, de la Pennsylvanie et du Colorado.

Le premier partenariat du Plan solaire méditerranéen est sur les rails : Soitec, leader dans les matériaux semiconducteurs au coeur des enjeux de l'électronique et de l'énergie, vient de signer, en coopération avec Schneider Electric, spécialiste de la gestion de l’énergie, une lettre d'intention avec Masen (Moroccan Agency for Solar Energy), l'acteur de référence du Plan solaire Marocain afin de créer un partenariat intégré autour de la technologie de solaire à concentration CPV Concentrix au Maroc …

Cette initiative franco-marocaine devrait permettre d’établir une filière photovoltaïque aussi bien pour les besoins du pays que pour l’exportation d’électricité et de centrales CPV. Elle inclut également un projet d'usine de production de composants CPV, notamment de trackers, au Maroc.

Cette initiative est soutenue conjointement par les gouvernements des deux pays et s’articule autour de quatre volets : la recherche & développement, à travers un travail en commun sur les thématiques CPV visant un partage technologique et la mise en place par Soitec d'un démonstrateur ; l’intégration industrielle, avec la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement locale voire l’installation potentielle d’une usine d’assemblage de modules CPV au Maroc ; la formation, avec un transfert technologique de Soitec à Masen en matière de CPV et la création éventuelle d'un master en gestion des énergies renouvelables en partenariat avec les universités ou écoles marocaines ; et la réalisation de deux projets pilotes CPV de 5 MW chacun, avec deux systèmes de génération d'énergie différente. Tout ou partie de l’électricité ainsi produite serait dédiée à l’export dans le cadre du Plan solaire méditerranéen.

Le premier projet, qui devrait être achevé début 2012, serait un démonstrateur de 5 MW installé à Ouarzazate jumelé aux installations de Soitec et Schneider Electric en France, afin de créer une base commune de R&D et faciliter le transfert technologique entre les partenaires. Le second projet prévoit la réalisation d’une tranche de 5 MW à partir de modules de nouvelle génération, sur un site qui reste encore à valider par les différentes parties prenantes.