EnergyTrend (du groupe TrendForce) a compilé les résultats financiers des dix plus grands fabricants de panneaux photovoltaïques. La société d'études de marché constate que, si le volume des livraisons a baissé comparé au trimestre précédent, l'augmentation des prix depuis le début 2013 a permis de réduire les pertes. Pour les analystes, 2013 sera une année charnière et l'évolution constatée au 1er trimestre cruciale pour le futur développement du marché du photovoltaïque …

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Pour diminuer l'impact lié à la baisse des aides financières et donc de la demande sur des marchés historiques comme l'Allemagne, les fournisseurs de panneaux PV se sont diversifié géographiquement, ce qui favorise par ailleurs l'expansion du marché global. L'augmentation des prix, due en partie au spectre des taxes douanières sur le solaire chinois, a permis de diminuer les pertes. En terme de revenus, les Amériains sont largement en tête du classement, grâce à un recentrage vers le secteur aval. Chez First Solar, l'activité installation représente aujourd'hui 74% du chiffre d'affaires. SunPower a, lui, bénéficié d'un large carnet de commandes de toitures PV en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. Tous les fabricants comptent sur une reprise de la demande au 2e trimestre, couplée à un déploiement plus poussé du solaire sur de nouveaux marchés émergents.

En terme de livraisons, Yingli caracole en tête du Top 10, et affiche aussi le revenu le plus élevé de tous les fournisseurs chinois. Ces derniers continuent toutefois de cumuler des pertes élevées, ce qui permet à EnergyTrend d'augurer qu'il n'y aura désormais plus une aussi forte pression sur les prix. Pour tous les fournisseurs, l'Europe apparaitrait encore comme un marché porteur mais si la décision finale sur des taxes douanières devait être défavorable aux Chinois, ces derniers auraient du mal à assurer leur survie financières. C'est d'ailleurs pour cette raison que le gouvernement chinois tenterait actuellement de stimuler la demande sur le marché domestique tandis que les fabricants chinois cherchent, eux, des échappatoires « géographiques », soit en s'orientant vers les marchés japonais et australien, soit en s'orientant vers des partenariats de production en Europe pour éviter les taxes. Au premier trimestre 2013, Jinko a augmenté ses livraisons en Chine, JA Solar et Hanwha SolarOne signalent de bonnes performances sur le marché japonais, Trina Solar est très présent au Japon et en Inde. REC et Canadian Solar ont aussi réduits leurs livraisons vers l'Europe et augmenté celles vers les marchés asiatiques.

Au-delà des pays actuellement les plus porteurs pour le photovoltaïque, la société d'études de marché NPD Solarbuzz voit émerger de nouveaux marchés pour le PV dans la région Asie-Pacifique, avec un potentiel de 1 à 1,3 GW dès 2014 …



Pour NPD Solarbuzz, les principaux marchés porteurs de la région Asie-Pacifique sont, aujourd'hui, l'Australie, la Chine, l'Inde et le Japon. Les marchés émergents se trouveraient notamment en Asie centrale et en Asie de l'Est et du Sud, dans des pays à fort développement économique, avec un potentiel de 5% de parts du marché mondial du PV à l'horizon 2017. Des difficultés au niveau du financement de projets, un réseau électrique peu performant ainsi que des contraintes administratives figurent toutefois parmi les défis à surmonter pour les développeurs de projets PV.

En Asie centrale, le marché du photovoltaïque afficherait une croissance régulière et représenterait 0,3% du marché mondial du PV d'ici fin 2017. NPD Solarbuzz cite notamment le Kazakhstan où toute l'infrastructure prévue pour l'Expo 2017 devrait être alimentée à l'énergie solaire. Les sources renouvelables devraient monter à 3% du bouquet énergétique dans ce pays d'ici à 2020, après 1% en 2014. L'Uzbekistan disposerait aussi d'un considérable potentiel PV avec 2 GW de projets dans les prochaines années. Parmi les marchés émergents en Asie du Sud-Est, NPD Solarbuzz cite notamment la Thailande, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Corée du Sud, le Bangladesh et le Pakistan, tous des pays ayant mis en place un programme de déploiement du PV, parfois avec un tarif d'achat en soutien.

L'hécatombe continue dans le solaire en France. Après une légère accalmie, deux acteurs industriels français des panneaux photovoltaïques sont en effet à la peine. Après KDG Energy qui est en redressement judiciaire depuis le 16 avril dernier, Solarezo vient à son tour de demander l'ouverture d'une procédure …

Solarezo avait fourni les panneaux PV de 210 Wc pour la centrale photovoltaïque de près de 300 kW installée sur les toitures des bâtiments d'Action Pin, avec une approche unique toiture-tracker.

La société lyonnaise Solarezo, qui emploie aujourd'hui près de 90 salariés, avait repris en 2009 une usine Sony à Pontonx-sur-l'Adour dans Les Landes, et installé des lignes d'assemblage de panneaux photovoltaïques. Elle a continué d'investir après le moratoire sur le photovoltaïque et atteint une capacité d'assemblage de 85 MWc à fin 2012 avec, en parallèle, une réorganisation de son activité industrielle dans une filiale appelée Rezax Industries,aux côtés d'autres filiales de production d'électricité. Selon la presse locale, les banques lui auraient maintenant retiré leur soutien financier malgré un carnet de commandes de 50 M€. Un redressement judiciaire pourrait néanmoins lui permettre de rebondir. Solarezo ne publie pas ses comptes.

Installé à Sainte-Marguerite dans les Vosges, KDG Energy a, pour sa part, souffert plus particulièrement de la défection du Chinois Csun (China Sunergy) pour qui il assemblait des panneaux PV en sous-traitance jusqu'à l'an dernier. Mais l'an dernier, l'exercice affichait une perte de près d'1 M€ pour un chiffre d'affaires légèrement supérieur à 3 M€. Et Csun a préféré s'orienter vers une usine de grande capacité d'assemblage (800 MW) installée en Turquie et exploitée avec un partenaire local. Cette usine est opérationnelle depuis quelques semaines.