Pour la plate-forme commerciale pvXchange, les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin ont quasiment tous diminué d'environ 3 c€/Wc en avril 2014 après la baisse du prix plancher des importations de panneaux PV chinois désormais cimentés autour de 0,56 €/Wc. Une baisse qui n'a guère dynamisé le marché …

publicité

L'Allemagne, surtout, est désormais à la traîne (voir également notre article). La crainte d'un nouveau recul des installations PV à moins de 2 GW cette année s'installe fermement outre-Rhin, alors que des ténors de l'industrie des panneaux photovoltaïques comme JA Solar, Canadian Solar, Kyocera et First Solar annoncent des hausses de leurs ventes mondiales au 1er trimestre 2014 et révisent même à la hausse leurs prévisions pour l'ensemble de l'année. Le Royaume-Uni affiche, lui, 1085 MW d'installations PV raccordées au 1er trimestre 2014, soit plus que la puissance cumulée des dernières années (1030 MW).

Déjà en chute de 56% l'an passé, grosso modo de 7,6 à 3,4 GW, le marché allemand du photovoltaïque pourrait accuser un nouveau recul cette année, à un volume inférieur à la puissance cible de 2,5 à 3,5 GW visée par le gouvernement. Après les statistiques publiées pour le premier trimestre 2014, les analystes de la société allemande d'études de marché EuPD Research ont en effet révisé leurs pronostics à la baisse, à quelque 1,9 GW. Le marché toujours très porteur du résidentiel avec des systèmes jusqu'à 10 kW déclinerait de 27%, tandis que celui des centrales PV de 10 à 40 kW se contracterait de 57% …

EuPD Research s'attend aussi à une baisse de plus de 40% pour le segment des centrales photovoltaïques de plus de 40 kW.

Au premier trimestre 2014, la puissance cumulée des installations raccordées outre-Rhin a reculé de 41% comparé au 1er trimestre 2013. Pour le seul mois de mars, la baisse s'affiche à 60%, de 288 MW en mars 2013 à 156 MW un an plus tard (voir notre article). Selon EuPD Research, cette baisse est le résultat combiné de la réduction des tarifs d'achat calculée en fonction d'un volume d'installations au cours d'une période de 12 mois et du coût des installations PV qui est, lui, resté stable depuis des mois. Rappelons que le volume des installations diminue de mois en mois outre-Rhin depuis août 2013. S'y ajoute les débats politiques constants depuis la fin 2013, sur une possible taxation de l'électricité autoconsommée pour les centrales de plus de 10 kW. On aurait logiquement pu s'attendre à une explosion aussi rapide qu'éphémère du nombre d'installations PV réalisées avant la date fatidique du 1er août pour ne pas tomber sous le coup de cette taxation. Ce ne fut pas le cas jusqu'ici, peut-être parce que les investisseurs ont perdu confiance et craignent une potentielle rétroactivité.

Photo : Hanwha Q Cells, centrale photovoltaïque de 160 kWc réalisée avec un financement citoyen à Wolfen, Allemagne, avec autoconsommation de l'électricité produite par les habitants de l'immeuble.

Tenerrdis, pôle de compétitivité dédié aux nouvelles technologies de l'énergie, vient de voir deux projets dans le solaire sélectionnés par le FUI (Fonds Unique Interministériel) dans le cadre du 17e appel à projets : Dualplas est dédié au développement d'un module solaire hybride bas coût et Printexpert vise la mise au point d'un équipement d'impression de cellules solaires …

Peu de détails ont été dévoilés concernant ces deux projets, notamment au niveau des budgets et des partenaires de R&D.

Porté par la société Solaire 2G qui commercialise déjà des panneaux solaires hybrides (photovoltaïque et thermique), le projet Dualplas vise à concevoir et réaliser des prototypes d'échangeurs thermiques pour modules photovoltaïques en divisant les coûts actuels par 4, ce qui nécessite un changement radical de matériaux et de procédé. Avec un prix compétitif, un tel capteur solaire hybride offrira une opportunité supplémentaire de soutien à l'autoconsommation, notamment dans les bâtiments (logements collectifs et maisons individuelles) ayant besoin localement d'eau chaude sanitaire. D'un montant total de 2 millions d'euros, le projet sera cofinancé par la Région Languedoc-Roussillon, qui soutient la participation de l'entreprise Tecsol (66). Le projet est co-labellisé par les pôles de compétitivité Capénergies et Derbi.

Le projet Printexpert a pour objectif le développement d'un nouvel équipement de dépôt des contacts en surface des cellules solaires à haut rendement (jusqu'à 22%) pour un prix de revient inférieur de 30% à celui des équipements actuellement disponibles. Le consortium réuni autour de ce projet porté par Machines Dubuit, un acteur reconnu de l'impression par procédé sérigraphique des conducteurs sur les tranches de silicium, comprend notamment une PME grenobloise qui apporte son savoir-faire en vision industrielle sur l'intégralité d'une ligne de sérigraphie de cellules. Le marché visé est mondial, avec la fourniture de lignes de fabrication de cellules photovoltaïques à l'export.

La construction d'une centrale photovoltaïque de 3,7 MWc a démarré début avril sur environ 12 ha du site de l’ancienne usine de traitement de minerai d’uranium de l’Ecarpière, à Gétigny en Loire-Atlantique, délaissé depuis 1991. Un projet porté depuis 2008 par la Mairie de Gétigné, Juwi EnR, développeur de projets d’énergies renouvelables, et Enertime voit enfin le jour, et ce sans passer par le dispositif des appels d'offres. Le chantier devrait s’achever cet été …

Terrassement, vissage des pieux pour soutenir les structures qui elles-mêmes accueilleront les quelques 30000 panneaux solaires photovoltaïques, câblage électrique, tests : telles seront les grandes étapes du chantier. Le projet a connu de nombreux rebondissements, comme le moratoire sur le photovoltaïque en 2010 et l'appel d’offres du gouvernement en 2011, qui ont à chaque fois mis en péril son aboutissement. Le producteur indépendant d’électricité photovoltaïque Photosol sera propriétaire du parc et en assurera l’exploitation. « Revaloriser des sites industriels grâce au photovoltaïque constitue l’une des ambitions de Photosol. Le projet de Gétigné réunit toutes les conditions techniques, environnementales et sociétales pour contribuer efficacement à la transition énergétique. C’est pour cela que nous avons choisi d’y investir sans passer par les appels d’offres solaires du gouvernement », précise David Guinard, directeur général et associé fondateur de Photosol.

« Nous sommes très fiers de voir ce projet que nous attendons depuis si longtemps se réaliser. Nous l’avons soutenu depuis le début car nous sommes convaincus que chaque commune doit apporter sa pierre pour préserver notre planète. Sans renier l’histoire du site de l’Ecarpière, nous avons pu le transformer en un projet durable », souligne François Guillot, maire de Gétigné. « La persévérance a été le maître-mot du projet photovoltaïque de Gétigné pendant ces six dernières années. La pertinence d’un projet solaire sur ce site artificialisé n’a jamais fait de doute. Nos équipes se sont mobilisées aux côtés des élus locaux, dont l’engagement a été exemplaire, pour trouver des solutions à chaque coup dur. Et grâce à notre partenariat avec Photosol, le site de l’Ecarpière va trouver une nouvelle utilité », explique Nicolas Pagès, directeur général de juwi EnR.

L'Allemand Conergy vient de terminer la 1ère phase de la première grande centrale photovoltaïque au sol à San Carlos, dans les Philippines, d'une puissance totale à terme de 22 MWc. La première phase comporte 13 MW, la deuxième sera terminée et raccordée au réseau dans moins d'un an …


La construction de la centrale PV, qui comptera 88300 panneaux photovoltaïques Conergy PH répartis sur une surface de 35000 m2, est financée par le groupe d'investissements ThomasLloyd pour le compte de San Carlos Solar Energy, filiale de l'énergéticien Bronzeoak Philippines. Le groupe allemand a obtenu ce marché en octobre 2013.

Le programme d'aides financières concocté par le gouvernement des Philippines vise un déploiement de 50 MW de photovoltaïque sur trois ans dans un pays où le prix de l'électricité figure parmi les plus élevés du monde et où des pannes du réseau électrique sont fréquentes. Les sources d'énergies renouvelables toutes technologies confondues devraient tripler à 15 GW d'ici 2030.

Le Languedoc-Roussillon soutient le développement des énergies renouvelables, notamment dans le photovoltaïque, au travers d'un appel à projets coopératifs et solidaires, portés et maîtrisés par des citoyens, des collectivités ou d’autres acteurs régionaux, avec un fort ancrage territorial et une gouvernance locale, lancé en partenariat avec l'ADEME. Objectif : identifier des projets exemplaires et ambitieux qui, une fois sélectionnés, pourront prétendre à des aides financières de l'ADEME, à hauteur de 50% d'une assiette de dépenses plafonnée à 50000 euros, ainsi qu'à une aide de la Région sous la forme d'une avance remboursable …

L'aide de la Région a pour objectif de donner un « coup de pouce » à des sociétés coopératives et solidaires de production d’énergies renouvelables du type SCIC, SAS ou SEM, en leur permettant de concrétiser leur projet et de passer la période critique de démarrage. Elle est assortie le cas échéant d'une prime à la participation citoyenne sous forme d'une subvention à l'investissement à hauteur de « 1€ Région pour 1€ citoyen ».

Dans le cadre de son Schéma régional Climat Air Énergie, la Région vise à couvrir 29 % de sa consommation d’énergie finale à partir de sources renouvelables d'ici 2020, contre 23 % au niveau national. Dans ce contexte, la Région a choisi de devenir sociétaire d'EnercoopLR et d'entrer au capital de cette société coopérative régionale d'intérêt collectif à hauteur de 20 % (maximum légal autorisé), et de lancer cet appel à projets régional. La sélection des projets se fera selon quatre critères : leur dimension sociale (initiateur du projet, porteur du projet, implication des collectivités, des citoyens, des entreprises locales, ou d'autres acteurs locaux, projet de territoire, etc.) ; leurs valeurs coopératives et solidaires (retombées économiques, sociales et environnementales directes et indirectes pour le territoire) ; leur qualité technico-économique (choix de la technologie, volume d'investissement, plan de financement) ; et leur montage juridique et financier (statut, participation des collectivités et/ou des citoyens au capital, objectifs financiers, …)

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 20 juin 2014. Pour en savoir plus, cliquer ici