La nouvelle puissance PV raccordée au réseau au dernier trimestre 2012 en France n'est que de 66 MW ! Le parc photovoltaïque français fait en effet apparaître une puissance totale raccordée de 3126 MW (262851 installations) en France continentale à fin décembre 2012, selon les données du gestionnaire du réseau électrique ERDF, à comparer aux 3040 MW raccordés à fin septembre 2012. Après 351 MW raccordés au 1er trimestre 2012, 254 MW au 2e trimestre et 134 MW au 3e trimestre, la chute n'en finit donc plus avec les effets tardifs du moratoire de fin 2010-début 2011 et la réglementation tarifaire mise en place depuis mars 2011 …

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Simple constatation : une fois de plus, la comparaison s'impose avec l'Allemagne, où la puissance PV raccordée en 2012 aura probablement atteint 7,6 GW ... malgré une réglementation tarifaire également de plus en plus contraignante. Sans commentaires !

Pour compléter les chiffres fournis par le gestionnaire du réseau électrique ERDF, seules les tranches de puissance inférieures à 100 kWc ont fait l'objet de raccordements au réseau. Pour les puissances supérieures, il faudra attendre la concrétisation des projets lauréats des appels d'offres, qui ne sont d'ailleurs, pour ce qu'on en sait, pas légion.

Les demandes de raccordement en cours portent sur une puissance totale de 2323,7 MW à fin décembre 2012 en France continentale, dont 516,9 MW de nouveaux projets déposés au cours du 4e trimestre.

Derrière l'acronyme Solarrok, qui signifie Solar Regions Of Knowledge, se cache un programme regroupant sept régions européennes actives dans le photovoltaïque visant à réunir leurs efforts pour élaborer en commun un plan d'action stratégique dans le but de faire progresser la recherche et l'innovation dans le secteur et ainsi renforcer la position de l'industrie du Vieux continent sur l'échiquier mondial du photovoltaïque. Démarré en décembre dernier pour une durée de 36 mois, soit jusqu'à fin novembre 2015, le programme dispose d'un budget total de 3 millions d'euros subventionné à hauteur de 2,26 M$ par l'Union européenne. Une réponse au défi de la concurrence chinoise …

Le but global de Solarrok consiste à intensifier la coopération transnationale entre les clusters industriels et autres partenariats industrie-recherche existants en Europe. Quatre objectifs ont été définis : développer des modèles commerciaux afin d'améliorer l'accès aux marchés internationaux pour les acteurs européens du secteur solaire ; soutenir l'innovation en améliorant la production des panneaux photovoltaïques et en la rendant « vertueuse », en identifiant en commun des approches durables, en échangeant l'expertise existante entre les clusters et en effectuant des comparaisons avec les meilleurs concepts mondiaux ; développer les possibilités de coopération internationales, en Europe et dans le monde, en augmentant la mobilité des chercheurs ; renforcer la compétitivité de l'Europe par l'élaboration d'un plan commun d'action stratégique en intégrant des stratégies régionales intelligentes. Pour ce dernier, il s'agit dans un premier temps d'établir un état des lieux des ressources existantes, puis d'engager un apprentissage mutuel interactif et, enfin, de procéder à une intégration ciblée des activités.

Parmi les sept régions figure, notamment, la région Rhône-Alpes avec le cluster INES/CEA-Liten et Savoie Technolac. Les autres participants sont la Solarvalley Mitteldeutschland (qui coordonne l'ensemble), une zone interrégionale néerlandaise-flamande incluant les initiatives Solliance et les centres de R&D ECN et IMEC, le ZSFI, association slovène de l'industrie photovoltaïque, et l'university de Ljubljana, les clusters espagnols Moderna, Cener et Driema (en Navarre), la Lithuanie avec le cluster de recherche Protech en coopération avec le centre de recherche Sintef en Norvège, ainsi que le cluster PROJEKTkompetenz et l'école technique d'ingénieurs de Vienne en Autriche. Les différents acteurs ont donné le coup d'envoi à la mi-janvier à Erfurt, siège de l'organisation Solarvalley Mitteldeutschland. Pour en savoir plus, cliquer sur Solarrok

Le marché mondial des installations photovoltaïques devrait progresser cette année avec un taux de croissance solide pour atteindre 35 GW, après 32 GW l'an passé, estime IHS Solar. En dollars, le marché continuerait à reculer pour s'établir à 75 milliards de dollars en 2013, après 77 milliards de dollars l'an passé et 94 milliards de dollars en 2011. A plus long terme, le marché du solaire renouerait avec une plus forte croissance, supérieure à 10% à partir de 2014, pour aboutir à 115 milliards de dollars en 2016 …


 
La globalisation rapide de cette industrie représente un deuxième problème, estime Ash Sharma, directeur des études sur le solaire chez IHS. L'Europe représentait 80% du marché mondial en 2010, mais sa part s'est contractée à 53% en 2012, et devrait même tomber à 39% cette année. Parallèlement, l'Asie se positionne pour remplacer l'Europe. L'Allemagne va perdre sa position de leader pour se retrouver en 3e position, derrière la chine et les États-Unis, le Japon et l'Italie arrivant ensuite respectivement en 4e et 5e position. Le marché devrait néanmoins afficher une plus grande stabilité, car la révision des aides de la part des autorités publiques d'un pays n'aurait plus le même impact.

Selon deux récentes études, l'Amérique latine et les Caraïbes devraient représenter un nouvel eldorado pour le marché mondial du photovoltaïque. Pour NPD Solarbuzz la croissance en terme de puissance photovoltaïque installée atteindrait 45% par an en moyenne. Pour GTM Research, qui signale que plus de 10 GW de projets étaient déjà annoncés début 2013 dans cette région géographique qui ne comptait que 91 MW de puissance PV installée fin 2012, la demande en terme de puissance PV monterait à 66% par an jusqu'en 2017. En 2013, la puissance PV raccordée au réseau atteindrait 450 MW …

La puissance PV connectée au réseau croîtrait ainsi de 396% en 2013 en Amérique latine, de 100 MW en 2012 à 450 MW cette année, tirée essentiellement par de nouvelles installations au Mexique et au Chili. Entre 20 et 36 MW (deux projets suite à un appel d'offres) pourraient être mis en service au Pérou. Plus généralement, le Brésil figure, avec le Chili et le Mexique, parmi les pays affichant les plus gros potentiels, selon GTM Research, mais des développements existeraient aussi, par exemple, en Équateur, en République Dominicaine ou en Jamaïque. La société de conseil Navigant a, elle, estimé que la demande régionale pourrait atteindre 750 à 840 MW en 2014.

Le coût localement élevé de l'électricité ainsi que des rumeurs d'appels d'offres et d'aides publiques auraient attiré nombre d'investisseurs dans ces pays, selon GTM Research. Seuls quelque 766 MW de projets auraient toutefois fait l'objet d'accords pour l'achat de l'électricité jusqu'ici. La structure actuelle du réseau électrique et des difficultés de financements figureraient néanmoins parmi les plus grands freins à la concrétisation des projets.

Selon GTM Research, le Chili représenterait le plus important marché avec 6 GW de projets annoncés mais la grande majorité des projets relèverait de la spéculation. Ce pays disposerait aujourd'hui d'un parc PV opérationnel de 10,8 MW, avec 22 MW de projets en construction. La Commission nationale de l'énergie du pays vient, elle, de publier un rapport prévoyant l'installation de 2,2 GW de nouvelle puissance PV d'ici 2028. Au total, elle aurait récemment approuvé de nouveaux projets pour une puissance cumulée de 3,1 GW.

Au Brésil, l'agence nationale de l'énergie électrique (ANEEL) a , pour sa part, introduit en 2012 un système de facturation nette qui n'a toutefois été activé qu'en décembre. Plus de 2,2 GW de projets pour de grandes centrales PV ont été annoncés. Mais seule une centrale PV de 3 MW serait actuellement en construction pour un énergéticien national. De nombreuses petites centrales PV de moins de 1 MW seraient par ailleurs prévues dans le contexte de la coupe du monde de football en 2014 et des jeux olympiques de 2016.

Les ventes d'équipements pour l'industrie du photovoltaïque auraient chuté de 72% l'an passé, à 3,6 milliards de dollars, après un pic de 12,9 milliards de dollars en 2011, selon la société d'études NPD Solarbuzz*. Les prévisions 2013 ne sont en outre guère réjouissantes puisque la société d'études s'attend à un recul de quelque 38%, à 2,2 milliards de dollars, soit le plus bas niveau depuis 2006 …


Selon SEMI, association regroupant les fournisseurs de la chaîne d'approvisionnement des micro et nano technologies et incluant un groupe PV, le rapport commandes sur facturations de l'industrie des équipements de production pour le photovoltaïque est légèrement remonté à 0,38, mais reste donc inférieur à la parité pour le 6e trimestre consécutif. Le volume des commandes mondiales est resté étale au 3e trimestre 2012 comparé au trimestre précédent où il avait accusé une chute brutale après un premier trimestre 2012 encore porteur. Avec un volume de 234 M$ au 3e trimestre 2012, les commandes étaient inférieures de 56% à celles du 3e trimestre 2011. Les facturations mondiales sont, elles, tombées à 609 M$, soit 13% de moins qu'au 2e trimestre 2012 et 60% de moins qu'au 3e trimestre 2011. A noter que le groupe PV de SEMI organise son 7th Fab Managers Forum du 10 au 12 mars prochain, à Verlin (Allemagne). La nouvelle édition de la feuille de route technologique du photovoltaïque, notamment, y sera présentée (voir également notre article).

Les fabricants allemands d'équipements pour le PV, leaders au niveau mondial avec plus de 50% de parts de marché, ont vu leurs ventes totales reculer de 43% au 3e trimestre 2012, selon le syndicat professionnel VDMA PV. La part des ventes à l'export a atteint 83%. Les entreprises ont encore réalisé les trois quarts de leurs ventes dans le Sud-Est asiatique malgré des facturations en baisse de 46% au 3e trimestre dans cette région.

Pour Finlay Conville, vice-président de NPD Solarbuzz, la très forte baisse des ventes l'an passé signale un arrêt des investissements de la part des fabricants, aussi bien pour de nouvelles technologies que pour des modernisations d'usines. « Les fournisseurs d'équipements sont victimes de leur propre succès. L'époque des carnets de commandes de plus d'un milliard de dollars comme l'annonçaient encore GT Advanced Technologies, Meyer Burger, Applied Materials et autres Centrotherm début 2011, est révolue pour au moins trois ans. Le risque d'un marché croissant d'équipements d'occasion avec un transfert de compétences entre la Chine et Taiwan notamment, du fait de la consolidation forcée dans le secteur et de l'impact des taxes douanières à l'encontre des fabricants de panneaux PV chinois, pourrait reculer encore plus le retour à une conjoncture positive », précise M. Conville. »

* Les statistiques de NPD Solarbuzz portent sur la chaîne de production depuis les lingots de silicium jusqu'à l'assemblage de panneaux PV.