Saunier Duval, filiale du groupe Vaillant, vient d'investir 3,5 millions d'euros dans une ligne de production de collecteurs solaires presque totalement automatisée dans son usine de Nantes ; inaugurée fin septembre, cette ligne affiche une capacité de production de 125000 collecteurs par an, soit une surface de captage thermique d'environ 300000 m2, et nécessite un effectif de 17 personnes en permanence…

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Le groupe allemand Vaillant, qui a intégré Saunier Duval en 2001, est l'un des leaders des techniques de chauffage et de climatisation dans le monde, avec un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros l'an passé pour un effectif global de 12400 personnes. En juin 2008, le groupe a démarré la production de collecteurs solaires dans une première usine à Gelsenkirchen (dans la Ruhr). Le site de Nantes emploie, lui, 600 personnes au total. La production de collecteurs thermiques de Nantes sera destinée en priorité aux besoins du marché français et des pays d'Europe du Sud.

Rappelons que, en France, l'énergie solaire captée permet de couvrir jusqu'à 70% des besoins annuels d'une famille de 1 à 5 personnes en eau chaude, selon la région. Ces besoins sont estimés en moyenne à 50 litres à 50°C par personne et par jour. En cas de faible ensoleillement, une chaudière classique montée avec le ballon d'eau chaude prend le relais pour assurer la continuité du chauffage.

Selon l'étude réalisée par l'Estif, annoncée dans nos colonnes la semaine dernière, la contribution du solaire thermique à la demande totale de chaleur basse température des 27 pays de l'Union européenne pourrait atteindre 47% à l'horizon 2050, ceci en se basant sur un scénario optimiste dans le cadre d'une stratégie globale avec des mécanismes de soutien politique et financier, des mesures d’efficacité énergétique et des activités de recherche ; pour l'atteindre, il suffirait d'installer une surface de collecteurs solaires de 8 m2 par habitant, pour un rendement de 1552 TWh….

Selon l'étude, et toujours dans le cadre de ce scénario optimiste, la conception, la production, la distribution et l'installation de systèmes solaires thermiques représenterait un investissement total de 214 milliards d'euros d'ici à 2020.

Dans l'estimation des besoins, l'étude inclut le chauffage des bâtiments résidentiels, la production d’eau chaude dans le secteur résidentiel, le chauffage dans le domaine des services ; le chauffage industriel basse température (jusqu’à 250 °C) et les systèmes d'air conditionné et de climatisation dans les bâtiments résidentiels et le segment des services.

En effet, si le solaire thermique doit contribuer à long terme de façon significative à la demande de chauffage et de climatisation dans les 27 pays de l’Union européenne, l’accent doit être mis sur les marchés d’Europe Centrale et du Nord ainsi que sur les systèmes de chauffage de bâtiments (systèmes solaires combinés) et dans la zone méditer­ranéenne sur des systèmes de chauffage, de production d’eau chaude et de climatisation (systèmes solaires combinés + climatisation). Si l’on reste uniquement focalisé sur les systèmes solaires thermiques pour la production d’eau chaude sanitaire, la contribution du solaire thermique à la demande totale d’énergie à long terme sera limitée. En effet, dès 2030, tout le potentiel de ces applications aura été épuisé et le marché sera essentiellement réduit au remplacement des anciens systèmes.

L'étude détaille aussi le potentiel selon un scénario plus pessimiste, c'est-à-dire basé sur une continuité du développement au rythme actuel. Dans ce cas, la contribution du solaire thermique à la demande totale de chaleur basse température des 27 pays de l’Union européenne ne sera que de 8 %, avec une surface de collecteurs solaires de 2 m2 par habitant.

Des trois sources d'énergies renouvelables capables de générer de la chaleur, à savoir la géothermie, la biomasse et le solaire, ce dernier semble être la source la mieux adaptée pour répondre aux besoins de la chaleur en basse température en Europe.

L'étude est téléchargeable :
Potentiel du solaire thermique en Europe

Contribution du solaire thermique par secteur d'applications : le scénario optimiste

C'était prévisible, le résultat des élections législatives du 27 septembre dernier en Allemagne va avoir des conséquences pour le marché du solaire et ses fournisseurs outre-Rhin : si la diminution des tarifs d'achat de l'électricité produite par des sources renouvelables et injectée sur le réseau figure en effet parmi les priorités du futur gouvernement en création comme l'a annoncé, entre autres, le quotidien allemand Handelsblatt, elle pourrait aussi entraîner une flambée de la demande sur ce marché en 2010, avant la mise en place de nouveaux tarifs….

Clairement, les tarifs d'achat de l'électricité qui existent outre-Rhin depuis de nombreuses années ont à la fois tiré le marché régional et fait de l'Allemagne le pays leader dans l'électricité photovoltaïque, et suscité la mise en place d'une filière industrielle complète dans ce secteur. Des fournisseurs étrangers, et notamment chinois, de panneaux photovoltaïques en sont toutefois devenus bénéficiaires au même titre que l'industrie locale. Or, selon de nombreux experts, il serait souhaitable que le secteur apprenne à vivre et croître sans subventions. C'est pourquoi ils demandent que soit réalisée une étude comparative du coût, pour la communauté (entre 50 et 77 milliards d'euros pour les 25 prochaines années), et de l'utilité des tarifs actuels d'achats. De nouveaux tarifs ne devraient normalement être décidés qu'après cette étude.

Dans le doute, de nombreux investisseurs pourraient toutefois accélérer le montage de projets afin de bénéficier encore des tarifs avantageux actuels en signant des contrats en 2010.

Rappelons que les tarifs d'achat sont dégressifs en Allemagne, et qu'une nouvelle grille tarifaire pour la période 2009-2011 avait été votée l'an passé. Cette grille prévoit des tarifs d'achat s'étalant de 33 c€/kWh à 43 c€/kWh en 2009, selon la puissance des installations, avec une diminution de 8 à 10% pour 2010 (également selon le type d'installation) et de 9% pour 2011.

Pour en savoir plus :
Les tarifs d'achat en Allemagne à partir de 2009

Dans le cadre d'une stratégie de diversification de ses sources de production d'énergie, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) vise à installer 100 MWc de puissance totale en photovoltaïque à l’horizon 2015, en combinant des centrales de grande taille en toiture intégrée au bâti et des centrales au sol sur des terres en friche : pour commencer, elle a lancé en juillet dernier la construction d'une des plus grandes centrales photovoltaïques au sol de France, sur la commune de Saulce-sur-Rhône, qui représente un investissement de 13,8 M€ ; la mise en production effective de cette centrale d'une puissance totale installée de 4 MWc, capable de produire 5040 MWh/an, est prévue pour mars 2010….

La centrale de Saulce-sur-Rhône est installée sur une friche industrielle de 10 ha en rive gauche du canal d'amené de la centrale hydroélectrique Bethenod à Logis-Neuf. Elle comprend 19000 panneaux photovoltaïques fixes et inclinés plein Sud, de fabrication française, réalisés à base de cellules solaires en silicium cristallin.

La CNR vient par ailleurs d'obtenir un permis de construire pour un parc au sol de 4 MWc de puissance installée à Bollène (Vaucluse), où les travaux devraient débuter en 2010. Six autres projets sont déjà à l'étude pour une puissance cumulée de 22,8 MWc.

La CNR participe aussi à un plan de sensibilisation en faveur du développement photovoltaïque impulsé par l'Etat, qui vient de démarrer au plan régional en Rhône-Alpes. Un appel à projets, qui devrait porter sur des implantations de parcs solaires sur du foncier patrimoine de l’Etat, est prévu avant fin 2009. Ces parcs seront attribués à des opérateurs sous la forme d’Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) du domaine public pour une durée de 20 ans.

L'association PV Cycle, qui a été créée en 2007 et regroupe près de 50 fournisseurs de matériaux, systèmes et accessoires pour le photovoltaïque de toute l'Europe, va lancer la reprise et le recyclage des panneaux photovoltaïques (PV) en 2010 ; réunis en assemblée générale lors de la 24ème manifestation EU PVSEC à Hambourg fin septembre, ses membres ont approuvé le budget de fonctionnement, les nouveaux statuts et le règlement visant à financer et mettre en œuvre un programme de reprise et de recyclage des panneaux PV en fin de vie à l'échelle européenne….

PV Cycle lancera des appels d'offres à la fois pour les services de collecte et pour les services de recyclage préalablement à la mise en œuvre de son programme en 2010.

PV Cycle avait fait ses premiers pas dès 2003 avec, notamment, une première étude qui portait sur le retraitement des panneaux PV usagés. Un premier groupe de travail s'est lancé en 2005 dans l'élaboration des statuts de l'association, suivi en 2007 d'un business plan puis d'une étude détaillée sur le recyclage des panneaux PV.

L'Anie et le Gifi, principaux organismes chargés de la régulation dans les énergies renouvelables en Italie, ainsi que l'Association italienne du photovoltaïque seraient en train de réviser à la baisse les tarifs d'achat de l'électricité photovoltaïque dans ce pays : selon la puissance et le type de centrales solaires, les tarifs proposés diminueraient de 5% pour les plus petites installations à 30% pour les plus grandes installations à partir de 2011, comparé aux tarifs 2010….

A titre d'exemple, le tarif d'achat serait de 36c€ et de 40 c€ respectivement pour les petites centrales de 1 à 6 kWc au sol ou en toiture, puis diminuerait dégressivement (avec trois classes intermédiaires de 6 à 50 kWc, de 50 à 200 kWc et de 200 kWc à 1 MWc) jusqu'à 27,7 c€ et 30,7 c€ pour des centrales d'une puissance supérieure à 1 MWc au sol ou en toiture.

Comme la France, l'Italie tend à favoriser les systèmes d'intégration au bâti (tarif de base +25%), et propose aussi des primes supplémentaires (+10%) pour l'installation de centrales sur des sites de décharge ou des zones en friche.

Les nouveaux tarifs dans le détail :
Tarifs d'achat proposés en Italie à partir de 2011