La ministre de l'écologie Delphine Batho a visité le site de EDF ENR PWT (ex-Photowatt) le 31 janvier dernier, où elle a rappelé les mesures de soutien à la filière photovoltaïque française (voir ci-dessous notre article). Occasion rêvée pour l'annonce concomitante d'un investissement de 10 millions d'euros par EDF ENR, qui a repris la société grenobloise à 100% en mars 2012 et rebaptisée depuis, investissement qui va notamment servir à rapatrier l'assemblage des panneaux photovoltaïques, délocalisé en Chine en 2010, dans une usine en France. Cette dernière devrait être opérationnelle à l'automne 2013 …

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Les clients de PWT pourront donc, une fois l'assemblage des panneaux PV réinstallé en France, bénéficier de la majoration de 10% (5% pour les cellules solaires et 5% pour les panneaux PV) prévue par le gouvernement pour le « made in Europe », dont l'arrêté a été publié le 31 janvier dernier au Journal officiel (voir ). Intégrée au groupe EDF ENR, la firme profitera néanmoins aussi du support du groupe pour les futurs appels d'offres pour le photovoltaïque avec un positionnement sur les critères de bilan carbone et d'emplois industriels en France, critères qui devraient faire partie d'un cahier de charges en cours d'élaboration.

Une relocalisation sans création d'emplois
Chez PWT, l'assemblage des panneaux PV, après rapatriement des équipements depuis la Chine, devrait être relocalisé dans un premier temps dans un bâtiment de 12000 m2 à proximité du siège de Bourgoin-Jallieu, avant une possible réintégration dans l'usine historique, selon les propos tenus par Olivier Paquié, PDG d'EDF ENR, cité dans la presse économique. L'annonce de ces investissements infirme par ailleurs les rumeurs selon lesquelles le groupe chercherait à se désengager de nouveau de PWT. La moitié des investissements annoncés servirait à moderniser et à automatiser la production de cellules solaires, tant pour augmenter la qualité et la productivité que pour libérer du personnel transférable ensuite vers l'assemblage des modules. Il n'y aura donc a priori pas de création d'emplois, du moins dans un premier temps. Rappelons que la société dispose d'une ligne de fabrication de cellules solaires de 50 MW. S'y ajoute l'unité pilote de R&D (« Lab-Fab ») de 25 MW de PV Alliance* pour des cellules de haut rendement. La capacité d'assemblage de panneaux photovoltaïques devrait s'élever, elle, à 70 MW.

* Créé en 2007 avec l'aide du Conseil général de l'Isère et la Région Rhône-Alpes, PV Alliance était, à l'origine, un partenariat recherche-industrie entre Photowatt et EDF (40% chacun) avec le CEA-Liten (20%), avec des programmes de R&D sur les cellules solaires, menés également avec Ferropem, Emix, Appolon Solar et/ou le CNRS, et deux objectifs principaux en terme de rendement de conversion : 16% sur silicium métallurgique pour une filière faible coût, et 22% sur silicium cristallin pour une filière très haut rendement.