A l'occasion de la publication du Panorama des énergies renouvelables au 1er semestre 2014*, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) semble convaincu que la reprise du développement photovoltaïque est en marche en France. « Le panorama du 1er semestre 2014 révèle une relance de la croissance du parc photovoltaïque avec près de 400 MW de nouvelle puissance raccordée. Cette reprise, qui reste à confirmer, est en grande partie attribuable aux mesures prises pour améliorer le cadre économique de la filière photovoltaïque », peut-on ainsi lire concernant le PV. Explications …

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Au 30 juin 2014, le parc photovoltaïque français aurait affiché une puissance totale de 4763 MW, selon le document, en hausse de 9% comparé à fin décembre 2013 avec 397 MW de nouvelle puissance raccordée depuis le 1er janvier de cette année. Pour le SER, ce volume correspond à un doublement de la capacité raccordée au premier semestre de 2013, ce qui justifierait son optimisme. A noter au passage que certains chiffres des années précédentes ont été remis à jour dans ce Panorama au 1er semestre 2014, sur la base de données arrêtées à la date du 18 août 2014. La puissance PV raccordée a ainsi été portée à 1706 MW pour 2011, à 1143 MW pour 2012 et à 639 MW pour 2013, contre respectivement 1688 MW pour 2011, 1012 MW pour 2012 et 752 MW pour 2013 dans le Panorama 2013 publié début février dernier. Pour plus de détails sur le Panorama 2013, cliquer ici. Pour plus de détails sur le Panorama au 1er semestre 2014, cliquer ici

Le parc photovoltaïque français est en majorité raccordé sur le réseau public de distribution (93 %) avec 4133 MW sur le réseau d’ERdF, 227 MW sur les réseaux des ELD et 93 MW sur le réseau d’EDFSEI en Corse. Le réseau de RTE accueille, avec 7% de la puissance photovoltaïque installée (311 MW). La région Provence-Alpes-Côte d’Azur accueille le parc photovoltaïque le plus important avec 727 MW, suivie par l’Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon qui dépassent les 400 MW raccordés chacune. Les régions de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et Pays de la Loire concentrent 62 % de la puissance photovoltaïque raccordée en France métropolitaine. Cinq régions concentrent plus de 65 % (soit 264 MW sur 397 MW des nouvelles capacités raccordées au premier semestre 2014 en France métropolitaine. Avec 86 MW installés, la région Aquitaine est celle dont le parc photovoltaïque a le plus augmenté au premier semestre 2014.

* Le document est élaboré en commun par RTE, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), ERDF et l’Association des Distributeurs d’Electricité en France (ADEeF). Il comprend aussi les principaux chiffres des filières éolienne, photovoltaïque et hydraulique en Europe. Les chapitres consacrés à l’éolien et au photovoltaïque identifient également les défis technologiques de ces filières.

Pour la société d'études NPD Solarbuzz, la puissance des installations photovoltaïques réalisées dans le monde au 4e trimestre 2014 grimperait au niveau record de 18,5 GW, portant le déploiement total du PV vers la barre des 200 GW. Selon ses dernières statistiques, la Chine tire en grande partie le volume au 4e trimestre et devrait confirmer les prévisions de 50 GW d'installations PV en 2014. IHS Technology ne voit, pour sa part, le marché qu'à 45 GW cette année …


Sur le marché chinois du PV, la demande devrait plus que doubler comparé au 3e trimestre pour atteindre 7 GW au 4e trimestre 2014, estime NPD Solarbuzz. Aux Etats-Unis et au Japon, plusieurs GW de puissance PV devraient aussi être installés au 4e trimestre, les trois pays représentant au final environ 70% du marché mondial sur la période.

IHS Technology croit aussi, pour sa part, à une accélération du volume installé au 4e trimestre mais ne l'estime qu'à environ 14,4 GW. Ceci porterait à 45,5 GW la puissance totale installée en 2014, soit 20% de croissance comparé aux 37,8 GW de 2013. Les analyste ont réduit de 1,5 GW leurs précédentes estimations à cause de certains marchés clés qui se révéleraient encore moins porteurs que prévu. Il y a consensus entre les analystes des deux sociétés concernant un fort déploiement PV en Chine et aux Etats-Unis, ces deux pays représentant plus de la moitié de la demande globale au 4e trimestre selon IHS. «Nous nous attendons à plus de 5 GW installés en Chine et 2,3 GW aux Etats-Unis au 4e trimestre 2014 », souligne Ash Sharma, directeur senior des études sur le solaire chez IHS qui a longtemps eu des doutes sur la capacité à la Chine, notamment, d'atteindre son objectif. Aujourd'hui, la société pense qu'un volume de 13 GW y est réalisable cette année grâce à des ajustements tarifaires de la part du gouvernement, surtout pour les toitures PV (voir notre article), même si le PV au sol dominerait encore le marché avec 8,5 GW d'installations. Au premier semestre, plusieurs pays dont le Royaume-Uni et le Japon ont aussi affiché un fort déploiement. L'Italie et l'Allemagne accuseront, par contre, selon IHS, un nouveau recul cette année en tombant à respectivement 0,8 GW et 2,1 GW, après 1,7 GW et 3,3 GW en 2013.

En Europe, le Royaume-Uni affiche le plus fort taux de croissance, avec un déploiement intense de centrales PV au sol au 1er trimestre 2014 du fait du dispositif attrayant des certificats d'obligations renouvelables* (ROC). Ce marché a notamment explosé du fait de l'annonce de la suppression de ce dispositif pour les centrales PV de plus de 5 MW au 1er mars 2015. Au global, IHS prévoit 3 à 3,2 GW d'installations PV en 2014 au Royaume-Uni, ce dernier devenant le 4e marché PV au monde, derrière la Chine, le Japon (année record avec 9,1 GW attendus) et les Etats-Unis.

Pour 2015, la société prévoit une progression de l'ordre de 16% pour le marché mondial du PV, à environ 53 GW au total, avec une progression annuelle tombant à 10% pour la Chine

* actuellement 1,4 ROC par MWh, la valeur d'1 ROC étant actuellement de l'ordre de 42 £ (53 €).

Rappelons que le cap des 100 GW installés dans le monde avait été atteint en 2012. Voir notre article

Le marché allemand des centrales photovoltaïques s'est écroulé en août 2014, avec seulement 140,1 MW de nouvelle puissance installée, à comparer aux 344,6 MW de juillet 2014 et aux 292 MW d'août 2013. Conséquence de la nouvelle réglementation, votée par le parlement au courant de l'été et applicable au 1er août dernier, qui impose notamment une taxe solaire sur l'électricité photovoltaïque autoconsommée pour toutes les centrales PV de plus de 10 kWc, la moyenne des systèmes installés en août est tombée de 10 kW à 22 kWc. A la suite du faible volume de raccordement, les tarifs d'achat ne baissent que de 0,25% par mois d'octobre à décembre 2014 …


Depuis le début de l'année jusqu'à fin août 2014, le parc photovoltaïque allemand s'est agrandi de 1,49 GW et même si certains croient encore à un volume de 2,25 GW sur l'ensemble de l'année, il est tout aussi possible qu'il ne dépassera guère les 2 GW sur 2014.

De début septembre 2013 à fin août 2014, la puissance PV totale raccordée s'établit à 2,397 GW, soit juste en-dessous de la fourchette annuelle cible de 2,4 à 2,6 GW. Partant, les tarifs d'achat ne baissent, pour la première fois, que de 0,25% par mois pendant les trois mois d'octobre à décembre 2014. Au mois d'octobre, les tarifs d'achat s'élèvent donc à 12,65 c€/kWh pour les centrales PV jusqu'à 10 kWc (puis 12,62 au 1er novembre et 12,59 au 1er décembre) et à 12,31 c€/kWh pour les centrales PV en toiture jusqu'à 40 kWc (puis 12,28 et 12,25 les deux prochains mois). Au-dessus et jusqu'à 500 kW, le tarif d'achat passe à 11,01 c€/kWh pour octobre, puis à 10,98 c€/kWh au 1er novembre et enfin à 10,95 c€/kWh au 1er décembre.

Au-dessus de 500 kW, la vente directe de l'électricité produite est désormais obligatoire, avec une prime de compensation. Le tarif de vente directe se situe à 11,43 c€ jusqu'à 1 MW et à 9,16 c€ jusqu'à 10 MW, avec des diminutions successives de 0,25% par mois en novembre et décembre. Pour tous les détails des tarifs d'achat d'octobre à décembre 2014, cliquer ici

La société allemande Heliatek, spécialisée dans le photovoltaïque organique, vient de lever 18 millions d'euros avec un 3e tour de table mené par la société de financement AQTON, dirigée par l'entrepreneur Stefan Quandt, avec la participation de tous ses investisseurs existants*. Depuis sa création en 2006, l'entreprise a obtenu 46 millions d'euros de fonds pour développer sa technologie ainsi que le procédé de fabrication et pour son expansion commerciale …


Les fonds récoltés par Heliatek, qui a commencé à livrer des prototypes à divers secteurs d'applications, devraient maintenant lui permettre de poursuivre notamment son développement commercial. La société, un essaimage de l'université d'UIm et de l'université technique de Dresde dirigé par le Français Thibaud Le Séguillon, a mis au point une approche novatrice pour la production de films solaires organiques selon un procédé « roll-to-roll », notamment destinés aux marchés de l'intégration au bâti et de l'automobile. Selon Paul-Josef Patt, CEO d'eCapital, Heliatek a fait d'énormes progrès en tant que leader dans le solaire organique au cours des douze derniers mois et nous envisageons maintenant de suivre les prochaines étapes de la commercialisation de la technologie avec AQTON. « Les fonds nous aidera à atteindre nos objectifs commerciaux en termes de présence opérationnelle et de chiffre d'affaires d'ici 2016 et à démarrer la production de volume de notre produit HeliaFilm », a souligné le CEO Thibaud Le Séguillon.
 
Heliatek détient le record mondial du rendement de conversion dans les cellules solaires organiques, avec 12%, et a annoncé début 2014 un taux de transparence de 40% associé à un rendement de conversion de 7%. Voir notre article

* Bosch, BASF, Innogy Venture Capital[1], Wellington Partners, eCapital, HTGF et TGFS. La société d'investissement AQTON est par ailleurs aussi présente au capital de Solarwatt dont elle détient 90% des parts. Voir notre article

Selon les statistiques de NPD Solarbuzz, plus de 22 GW de projets de centrales photovoltaïques seraient à différents stades de développement aujourd'hui en Amérique latine et aux Caraïbes. Au cours des cinq prochaines années, quelque 9 GW de projets devraient être concrétisés, dont 1 GW serait déjà en construction et des projets cumulant 5 GW de puissance pourraient démarrer rapidement …


« Les pays d'Amérique latine et les Caraïbes sont des marchés porteurs pour le photovoltaïque, notamment le Brésil, le Chili et Mexico », analyse Michael Barker, analyste senior chez NPD Solarbuzz. De nombreux projets sont en cours de développement avec le concours de grandes compagnies américaines comme First Solar, SunPower et SunEdison, et européennes comme Mainstream, Enel et Solaria, ce qui augmente les chances de concrétisation.

La société suisse Airlight Energy, spécialisé dans l'énergie solaire et le stockage, s'est alliée à IBM Research pour développer et industrialiser un système d'énergie solaire à très haute concentration, appelé HCPVT pour High Concentration PhotoVoltaic Thermal, à la fois innovant et plus économique que les solutions photovoltaïque à concentration existantes. Le système fait appel à un réflecteur parabolique de 40 m2 pour concentrer le rayonnement solaire d'un facteur 2000 et en convertir 80% en énergie utile, avec la production de 12 kW d'électricité solaire et de 20 kW de chaleur en une journée d'été par exemple. Sa disponibilité est prévue pour 2017 …


Le système HCPVT ressemble à un tournesol géant de 10 mètres de haut qui suit la course du soleil au cours de la journée. L'intérieur du réflecteur est équipé de 36 miroirs elliptiques réalisés dans un plastique fin recyclable de 0,2 mm d'épaisseur, recouvert d'une couche ultramince d'argent. Le réflecteur est réalisé dans un matériau de type fibrociment qui aurait des caractéristiques mécaniques similaires à l'aluminium mais un coût cinq fois moindre. Les surfaces des miroirs concentrent le rayonnement solaire sur des récepteurs composés d'un réseau dense de puces solaires à jonctions multiple de haut rendement (similaires à celles utilisées dans des applications satellitaires). Chaque puce de 1 x 1 cm2 produirait jusqu'à 57 W de puissance par une journée d'été ensoleillée. Les puces sont montées sur un système de micro-structures qui permet un refroidissement liquide (l'eau absorberait la chaleur, un concept déjà utilisé par IBM pour des supercalculateurs), plus efficace qu'un refroidissement par air. Le système peut être adapté ou transformé pour faire du froid, ou de la climatisation solaire.

Airlight Systems a créé la société Dsolar pour commercialiser le système HCPVT ainsi que des licences d'exploitation de la technologie. Un premier démonstrateur du récepteur solaire avait déjà été développé lors d'une coopération avec l'Egypt Nanotechnology Research Center. Parmi les marchés visés figurent les pays émergents et les applications autonomes hors réseau électrique (fermes, hopitaux de campagne, hôtels, sites touristiques, etc), ainsi que des marchés plus matures avec des problèmes de disponibilité et de coût des terrains, ou un besoin de « certification verte » et/ou d'une architecture intégrée et esthétique, en Europe, en Afrique, dans la péninsule arabe, dans le Sud-Ouest des Etats-Unis, en Amérique latine, au Japon et en Australie. Selon les chercheurs, les systèmes pourraient afficher une longévité de 60 ans avec une maintenance adaptée pour le remplacement, par exemple, des films plastiques des récepteurs tous les 10 à 15 ans, et des cellules solaires tous les 25 ans.

Airlight Energy et IBM prévoient de faire don d'un système HCPVT à deux organisations méritantes, le premier fournissant le matériel et le deuxième les services. Un appel à projets devrait être lancé en 2015.