France Territoire Solaire (FTS), un think tank créé à l'automne 2011 pour œuvrer au développement de l’énergie photovoltaïque en France, vient de publier la deuxième édition de l'Observatoire du solaire, qui donne une vision actualisée de la réalité solaire en France au travers d'un panorama de 6 indicateurs économiques. Deux enseignements principaux sont à tirer des statistiques du premier trimestre 2012 : le marché du résidentiel s'est écroulé, et celui des moyennes toitures montre que le mécanisme de régulation des tarifs d'achat est inadapté …

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Les nouvelles statistiques trimestrielles confirment l’affaissement du marché résidentiel et la diminution continue du financement public en France. Tous les autres segments de marché devraient suivre la même tendance à compter de la 3ème édition de l'Observatoire à paraitre en septembre 2012. Le mécanisme de régulation des tarifs d’achat publics apparaît caduque au regard du décalage entre les projets installés et l’importance des files d’attente, notamment sur le marché des moyennes toitures. La filière reste dans l’attente d’un cadre réglementaire stable et s’organise pour émettre des propositions au service d’une filière industrielle à fort potentiel.

Parmi les enseignements de cette seconde édition, Daniel Bour, président de FTS, et Amaury Korniloff, secrétaire général, observent ainsi que :
- Le marché français aura du mal à dépasser 3 GW de puissance installée à la fin 2012 quand l’Allemagne en est déjà à près de 25 GW ;
- Le niveau extrêmement bas du marché résidentiel, moteur initial du marché et générateur d’emplois, se confirme. Le seuil minimal atteint est quatre fois plus petit que le seuil atteint avant le moratoire du 2 décembre 2010 et la diminution des crédits d’impôts en octobre 2010 ;
- Le marché des moyennes toitures illustre l’inadaptation du mécanisme de régulation des tarifs d’achats publics. Ce marché représente 160 MW raccordés en base annuelle mais conserve encore à l’heure d’aujourd’hui 450 MW de capacité en file d’attente, soit 2,5 ans de raccordement annuel. Ainsi, les demandes de raccordement ne correspondent plus à la réalité des raccordements physiques, alors même que ce sont ces demandes et non les raccordements réalisés qui contribuent à accélérer la chute des tarifs.

Enfin, le poids prévisionnel du photovoltaïque dans la contribution au service public de l’électricité (CSPE) engendré par toutes les nouvelles centrales entrées en file d’attente (et qui vont bénéficier d'un tarif d'achat) est estimé par France Territoire Solaire à environ 126 millions d’euros pour 423 MW raccordés, soit un coût moyen de 300000 euros / MW installé. Ce coût a diminué de 30% environ entre la période d’avant et celle d'après le moratoire, notamment du fait de la baisse des tarifs d'achat. Le coût de la CSPE par ménage (site en tarif bleu) est d’environ 80 c€/an.

Lancé début février 2012, l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque vise à donner une photographie trimestrielle du parc solaire photovoltaïque installé en France, en capacité et production par segment de marché, en éclairant les développements au regard des situations en Allemagne et en Italie, et en organisant la transparence sur l’évolution du coût du financement public.

Pour tous les détails, cliquer sur Observatoire de l'énergie solaire photovoltaïque)

Selon les dernières analyses de Solarbuzz, la demande sur le marché mondial du photovoltaïque devrait atteindre 17,2 GW au 2e semestre 2012, et l'offre disponible au niveau mondial n'y serait supérieure que de 8%. Ceci donnerait, enfin, une visibilité aux acteurs sur ce marché pour 2013 …



L'équilibre reviendrait ainsi sur ce marché après presque deux années marquées par d'importantes surcapacités à la fois de production de cellules solaires et d'assemblage de panneaux photovoltaïques, qui ont entraîné une drastique chute des prix et des marges des entreprises. Et des dépôts de bilan, restructurations et autres consolidations.

Solarbuzz prévoit pour 2012 une demande globale dans le photovoltaïque de plus de 30 GW, soit une hausse de 8% comparé à 2011, qui devrait être essentiellement tirée par les marchés émergents d'Asie du Sud-Est au 4e trimestre 2012. En Chine, la demande dépasserait 5 GW au 2e semestre 2012, apportant un nouveau souffle aux fournisseurs chinois de panneaux PV en silicium microcristallin. La société d'études de marché fonde ses prévisions en partie sur les pronostics des grands fabricants chinois qui annoncent de fortes hausses de leurs livraisons sur leur marché national cette année, et un marché mondial largement au-dessus de 30 GW. L'équilibrage entre l'offre et la demande serait néanmoins aussi le résultat d'une réduction des investissements d'expansion en Chine.

Le prix moyen de vente du silicium polycristallin devrait baisser de moins de 10% au 2e semestre 2012. Partant, les fabricants seraient donc obligés de chercher des économies sur d'autres facettes de la production. Au 1er trimestre 2012, l'assemblage des panneaux PV serait devenu le poste le plus cher dans la structure des coûts, poste qu'il s'agit maintenant de réduire. Certains grands fabricants chinois s'attendent à voir diminuer les prix des panneaux photovoltaïques de plus de 40% en 2012.

Cette fois, c'est officiel : le gouvernement japonais a confirmé le tarif d'achat très incitatif de 42 yens/kWh (notre article) applicable à partir du 1er juillet prochain pendant trois ans aux centrales photovoltaïques réalisées dans le pays. En faisant bénéficier aussi bien les centrales PV de plus de 10 kW que celles de moins de 10 kW de ce même tarif d'achat, et en annonçant un taux de rentabilité interne respectif de 6% et 3,5%, le Japon veut clairement favoriser les installations commerciales de plus grande taille. Les analystes prévoient un triplement du marché à court terme ...

Historiquement, le marché japonais du photovoltaïque était jusqu'ici essentiellement un marché résidentiel, à 90%. Le choix d'un tarif d'achat « à l'européenne », c'est-à-dire très incitatif, vise à développer désormais aussi le secteur commercial et industriel. Dans le résidentiel, le tarif d'achat s'applique en outre uniquement au surplus de production non consommé pendant 10 ans, tandis que les grandes centrales bénéficient du tarif d'achat pour la totalité de la production d'électricité pendant 20 ans. Bloomberg New Energy Finance estime ainsi que le tarif suscitera de nouvelles installations pour au moins 9,6 milliards de dollars cumulant une puissance de 3,2 GW en 2013, voire même 4,7 GW. La société de financement CLSA (Credit Lyonnais Securities Asia) prédit un parc solaire installé de 19 GW d'ici 2016.

Ces prévisions se basent sur les annonces d'installations de grande taille, devenues monnaie courante depuis quelques semaines. Le fabricant de panneaux photovoltaïques Kyocera a, par exemple, dévoilé un projet de centrale PV de 70 MW à Kagoshima, dans le Sud du pays, qui représenterait un investissement de plus de 300 millions de dollars. Toshiba envisage, lui, la construction de plusieurs centrales solaires cumulant quelque 100 MW près de Fukushima. Solar Frontier, spécialiste et leader mondial du PV à couches minces CIS, a signé une lettre d'intention avec le développeur Japan Asia Group pour quelque 100 MW. « Nous pensons réaliser 60% de notre chiffre d'affaires au Japon cette année, contre 30% l'an passé », nous a confié Atsuhiko Hirano, vice-président senior de la firme.

Rappelons que le Japon avait installé 1,3 GW de PV l'an passé, ce qui a porté son parc PV total à 5 GW.

ET Solar, fabricant intégré de solutions photovoltaïques, mène actuellement de front son expansion en Europe et un développement offensif de sa gamme de produits. Après avoir créé sa filiale française, la société chinoise vient maintenant de signer un accord avec son compatriote CECEP Solar Energy Technologypour fonder une société commune, appelée New Energy Engineering Technology, destinée au développement de systèmes PV en Allemagne. En France, le groupe Larivière, spécialiste de la toiture, est, pour sa part, déjà un partenaire distributeur important et historique d'ET Solar sur le marché français …

Créé en 2005, ET Solar a progressivement augmenté sa capacité de production. La société a livré 450 MW de panneaux PV en 2011, et vise actuellement 780 MW pour cette année, avec une capacité de production installée de 1 GW d'ici à fin 2012. Sa gamme de panneaux PV s'étend du monocristallin au multicristallin, et englobe des solutions en silicium quasi-mono cristallin avec un rendement de conversion de 15,7% et des puissances atteignant 255 W (60 cellules solaires) et 305 W (avec 72 cellules solaires). Elle a diversifié son offre avec des panneaux PV à forte transparence, destinés aux serres et autres bâtiments agricoles. Verticalement intégrée, la société élabore ses panneaux depuis ses propres lingots de silicium et cellules solaires, ainsi que divers composants systèmes.


Une installation de 2,56 MW avec des panneaux photovoltaïques « transparents » d'ET Solar à Cruas (France)

Parallèlement, elle a ouvert des filiales à l'international, notamment en Europe, en Italie, en Israël, en Grèce ainsi qu’en Allemagne, et finalement en France. Sur l'Hexagone, ET Solar travaille notamment depuis trois ans avec le groupe Larivière qui est son relais auprès des installateurs spécialistes du photovoltaïque sur les marchés résidentiels et non résidentiels de plusieurs centaines de kWc. Larivière a réalisé plus de 400 chantiers au total avec des panneaux ET Solar sur tous les segments de marché confondus. Un contrat de distribution de 6MW avait aussi été signé pour l'année 2012 entre ET Solar et Larivière lors du dernier salon Energaïa, à Montpellier.

Le groupe Larivière renforce d'ailleurs actuellement ses activités dédiées au photovoltaïque. A suivre ...

La consolidation en cours dans l'industrie du photovoltaïque a montré le bout de son nez à Munich à l'occasion d'Intersolar Europe 2012, avec un nombre d'exposants en baisse de 16%, à 1909 sociétés. L'ambiance oscillait clairement entre une certaine anxiété et un optimisme relatif, tandis que le nombre de visiteurs reculait d'environ 13%. Au-delà des rumeurs sur des prix de 20 c€/Wc pour les panneaux photovoltaïques d'ici 3 à 5 ans, le visiteur pouvait déceler trois grandes tendances : un nombre inédit de solutions de stockage afin de compenser l'intermittence de la production d'énergie solaire, l'introduction de nombreux nouveaux onduleurs, et l'avènement de la « mobilité solaire » …

Le stockage en ligne de mire
« Plus de 50% de nos contacts sur le salon posaient des questions sur le stockage », nous a confié Jean-Marc Scolari, directeur général de Fronius France et directeur de la division solaire du fabricant autrichien d'onduleurs. De fait, signe de la tendance la plus forte sur le salon, quelque 140 sociétés exposaient des solutions de stockage de l'électricité solaire, selon Markus Elsässer, directeur général de Solar Promotion, la société organisatrice du salon Intersolar. Dans la même veine, les fabricants d'onduleurs ont rivalisé de nouveautés dotées de fonctions pour une gestion intelligente du réseau, tout comme les acteurs du secteur des optimiseurs de puissance. Avec un même objectif : améliorer le bilan énergétique d'une centrale solaire, que ce soit en tirant la puissance au maximum ou en réduisant les coûts d'exploitation grâce à une installation, une mise en œuvre ou encore des opérations de maintenance allégées. Côté panneaux photovoltaïques, la baisse des prix continue, en même temps que le coût du silicium, qui pourrait passer sous la barre des 20 $/kg en 2013. Néanmoins, selon les fabricants, l'heure de la différentiation des produits a sonné même si cela n'était pas encore visible sur la manifestation. L'offre s'est néanmoins enrichie d'abris de voitures PV, souvent avec une station de charge pour véhicule électrique. Petit tour d'horizon …



Pour le stockage, il y avait notamment, à base de batteries au Lithium-ion : la série HS de Leclanché (coopération avec Talesun) de 2 à 10 kWh pour le résidentiel et jusqu'à 500 kWh au format conteneur pour les applications industrielles (une usine de 76 Mwh, ou 1 million de cellules Li-ion, sera opérationnelle en juillet 2012 à Willstätt, tout près de la frontière française près de Strasbourg) ; le SolStore 6.3 Li de LG Chem chez IBC Solar ; l'offre Engion, modulaire de 3,7 kWh à 13,8 kWh, de Varta Microbattery ; ou encore la solution StoreIT de Schott Solar, qui sera installée sur des sites pilotes à partir de juillet prochain.

Kaco new energy a, pour sa part, signé un accord avec Samsung SDI pour la définition et le développement de systèmes de stockage optimisés pour le photovoltaïque.

Côté onduleurs, citons les modèles centraux PVS585 (585, 1170, 1755 et 2340 kW) et PVS630 (630, 1260, 1890 et 2520 kW) pour l'entrée de gamme de la série Sinvert chez Siemens, le modèle 020K-SCI de REFUsol avec un facteur d'efficacité maximale de 98,7 % (grâce à des transistors en carbure de silicium), l'onduleur polyvalent Sunny Boy TL-21 de SMA Solar Technology, les quatre nouveaux onduleurs de la série P de SolarMaxx (Sputnik Engineering), avec une gamme de puissance de sortie allant jusqu'à 5 kW, les trois nouveaux modèles ES3.6TL, ES4.6TL et ES5.0TL de la série ES de Mastervolt, la 2e génération des micro-onduleurs Micro-0.25-I (250 W) et Micro-0.3-I (300 W) ainsi que l'onduleur central PVI-400.0-TL modulaire, par incrément de 67 kW dans la série Aurora de Power-One, l'onduleur central Agilo 100.0-3 et l'extension de la série IG Plus avec des modèles 55 V, 60 V et 80 V de Fronius, ou encore la deuxième génération d'onduleurs de branche triphasé (série FLX) et la série DLX d'onduleurs monophasés pour le résidentiel de Danfoss Solar Inverters.

Enfin, la « mobilité à l'électricité solaire » devient possible avec des solutions d'abris de voiture pouvant être équipées, ou non, d'une station de charge pour véhicule électrique. Parmi les nouveautés dans ce secteur figurent le Carport de Siso, le Creoport de Createc, le Sunside Carport Typ P de Gröber Holzbau, ou encore les modèles Solar Confort et Solar Eco de Mp-tec.